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Venezuela : Guaidó veut faire avec l'Esequibo ce que Macri a fait avec les Malouines

6 Juin 2019, 15:23pm

Publié par Bolivar Infos

 

L'Argentine a, depuis 1833, un différend territorial avec la Grande Bretagne dont la Marine a occupé les Iles Malouines, les Iles Georgias du Sud et Sandwich du Sud situées à quelques kilomètres de la plateforme continentale argentine.

En ce temps-là, la Marine Royale a utilisé ces îles comme poste militaire avancé pour approvisionner ses bateaux en charbon pour pouvoir contrôler l'Atlantique du Sud et le Détroit de Magellan.

Au XX° siècle, la Grande Bretagne a utilisé ce poste militaire pour s'approvisionner en pétrole argentin qui se trouve en Patagonie mais n'avait plus beaucoup de raisons de posséder ce lieu à tel point qu'en 1968, elle a été près de rendre les Malouines à l'Argentine grâce à un Memorandum d'Entente.

On sait ce qui s'est passé par la suite : en 1982, Leopoldo Galtieri, un des chefs de la dernière dictature militaire a ordonné de récupérer les Malouines en profitant de sa relation charnelle avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne, avec l'aide de la dictature du Chili et de Washington, a repoussé l'avance de l'armée argentine, faisant des centaines de morts dont aujourd'hui on se souvient comme de héros.

Depuis cette date, les Gouvernements argentins ont alterné entre laisser ce sujet de côté dans les relations bilatérales avec la Grande Bretagne et même faire des facilités à la population artificielle installée par les Britanniques qu'on appelle « les kelpers, » ou défendre la souveraineté argentine en essayant de recevoir le plus de soutien international possible pour forcer la Grande Bretagne à négocier le retour des îles dans les mains de l'Argentine.

Le cas Macri C.A. un miroir pour le Venezuela 

Pendant le dernier Gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner s'est créée une position commune au niveau régional à propos des Malouines. Même l'UNASUR a déclaré que tout bateau portant pavillon des « Iles Falkland, » le nom qu'ont donné les Britanniques aux Malouines, serait considéré comme illégal dans les ports sud-américains, un fait sans précédent.

Ainsi, l'Argentine a bloqué les vols, les permis de pêche et le matériel destiné à l'exploitation pétrolière dans les îles en considérant que leurs richesses naturelles sont argentines. Mais cette position qui en outre a reçu le soutien des pays africains et du G77 plus la Chine, a été rejeté quand Mauricio Macri, le premier président a ne pas avoir évoqué les Malouines lors de son investiture, est arrivé au pouvoir.

Le comble de l'infamie a été atteint en 2016 quand le vice-chancelier argentin Carlos Foradori et son homologue britannique Alan Duncan ont signé un accord dans lequel on accorde de la souplesse aux « Iles Falkland » pour avoir des permis de pêche, des exploitations pétrolières et on lève les restrictions de voyage vers ces îles au départ d'Argentine.

En plus de faire disparaître les Malouines de l'ordre du jour bilatéral, le Gouvernement de Macri ne dénonce même pas la militarisation des îles par l'envoi de sous-marins nucléaires alors que sur son territoire se trouve une base de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).


 

Au lieu de cela, le Gouvernement argentin instaure un mauvais précédent pour la revendication de l'Argentine en faisant signer un accord qui rejette les pas faits par la République Argentine pour récupérer ce territoire qui, en plus d'être riche en ressources naturelles, se situe près de l’Antarctique où se trouvent 80% de l'eau douce du monde.

Macri en action de la même façon que Guaidó 

La situation est identique à celle de l'Esequibo vénézuélien où ExxonMobil prétend exploiter le pétrole dans une zone considérée comme vénézuélienne. Comme au Guyana, le Gouvernement des kelpers, comme les Britanniques appellent la population artificielle des Malouines, a accordé des concessions à des compagnies pétrolières comme les entreprises britanniques Rockhopper Exploration, Tullow et la compagnie d'Etat norvégienne Equinor. 

Ce qui serait normal dans ce cas serait que le Gouvernement de Mauricio Macri, immédiatement, interdise à ces entreprises d'opérer en territoire argentin parce que c'est contraire à la souveraineté du pays. Mais la réponse de celui-ci a été d'accorder à 2 de ces entreprises, Equinor et Tullow, des concessions pour chercher du pétrole dans les zones maritimes proches de l'endroit où ils opèrent illégalement aux Malouines.

Même si dans le cas d'Equinor on peut exprimer la réserve qu'elle a vendu ses concessions aux Malouines à Rockhopper, la vérité est que le Gouvernement argentin ne s'est même pas préoccupé du fait que l'une de ses membres, Anne Drinkwater, a conçu, en tant qu'autorité des « Iles Falkland » la feuille de route d'exploitation des hydrocarbures sur le territoire en litige.

Mais Macri ne s'est pas contenté de ça, il a accordé des concessions dans les zones maritimes contigües aux Malouines à des transnationales d'origine britannique comme British Petroleum et Shell.  Selon certains experts, si ces concessions sont exploitées, tout différend pourrait se résoudre devant un tribunal international, reléguant la loi argentine. 

Dans le cas du Venezuela, si le Gouvernement était présidé par Juan Guaidó, ce serait comme si le Venezuela donnait à ExxonMobil toutes les zones contigües à l'Esequibo vénézuélien et le reste à des transnationales des Etats-Unis.

Même si ça semble tiré par les cheveux, il faut rappeler qu'en plus de participer au vol de 30 000 000 000 de dollars au Venezuela, le parti de Guaidó, Volonté Populaire, a été l'un de ceux qui a le plus soutenu la plainte d'ExxonMobil à propos de la fin de ses concessions pétrolières dans le pays. 


 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://misionverdad.com/ENTREVISTAS/que-pasaria-con-el-esequibo-venezolano-si-es-presidente-guaido-el-ejemplo-argentino

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/06/venezuela-guaido-veut-faire-avec-l-esequibo-ce-que-macri-a-fait-avec-les-malouines.html