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Venezuela : L'Assemblée Nationale dans l'illégalité approuvera le Traité Inter-américain d'Assistance Réciproque
Le « président » autoproclamé du Venezuela, Juan Guaidó, a annoncé dimanche 7 juillet que l'Assemblée Nationale dans l'illégalité approuvera en seconde lecture le Traité Inter-américain d'Assistance Réciproque (TIAR) et s'est donné pour but d'augmenter la pression aussi bien dans le pays qu'à l'étranger pour « atteindre notre objectif. »
« Nous allons avancer sur tous les terrains de lutte. Nous avons le droit légitime à construire les capacités et les alliances internationales nécessaires pour protéger et défendre le peuple et notre souveraineté. Une fois accomplies les étapes nécessaires, l'Assemblée Nationale approuvera le TIAR, » a écrit Guaidó sur son compte Twitter.
Dans une autre publication, le député dans l'illégalité a précisé qu'après « l'avoir approuvé, ce sera à nous de construire le soutien des autres pays de la région envers ce mécanisme dont l'approbation finale passera par l'OEA. Notre objectif est de mobiliser et d'augmenter la pression à l'intérieure et hors du Venezuela pour atteindre notre objectif. »
Il a insisté dans un autre message sur le fait que « la transition est irréversible mais il n'y a pas de solutions magiques. Aussi bien le TIAR que les autres mécanismes que nous utiliserons demanderont une augmentation de la pression interne et externe. »
« Je prends ma responsabilité dans les actions que nous allons diriger dans tous les mécanismes que nous exerçons dans le cadre d'une seule stratégie pour conquérir le changement, » a souligné le dirigeant d'opposition.
Le TIAR et la direction de l'opposition : masquer une intervention militaire ?
En mai dernier, l'opposition vénézuélienne s'est concentrée sur un pacte inter-américain de défense signé il y a plus de 70 ans. A ce moment-là, ce qu'on appelle le Centre National de Communication de l'opposition écrivait sur Twitter: « Le président Juan Guaidó a engagé la procédure officielle pour réintégrer le Venezuela dans le Traité Inter-américain d'Assistance Réciproque (TIAR) et dans le Système Inter-américain des Droits de l'Homme comme mesure de coopération internationale (…). »
Le 28 mai dernier, l'Assemblée Nationale dans l'illégalité a approuvé en première lecture un projet de loi d'adhésion au TIAR. A cette occasion, Guaidó écrivait sur Twitter: « L'Assemblée Nationale a soutenu cette proposition pour avancer dans notre retour dans le TIAR. »
A propos de ces mouvements de la direction de l'opposition, l'expert argentin en Histoire Economique Leandro Morgenfeld, a déclaré au média russe Spoutnik : « Il n'y a aucune possibilité d'appliquer le TIAR au Venezuela et ce serait simplement une façon d'essayer de masquer la demande que Guaidó a déjà faite plusieurs fois : une intervention militaire des Etats-Unis. »
Le TIAR en détails
Le Traité Inter-américain d'Assistance Réciproque (TIAR) est aussi connu sous le nom de Traité de Río parce qu'il a été signé à Río le 2 septembre 1947, après la Seconde guerre Mondiale.
L'expert argentin Morgenfeld a indiqué qu'à l'origine, cet accord était destiné à « créer un système inter-américain sous l'hégémonie des Etats-Unis dans la seconde après-guerre. »
Actuellement, 15 membres de l'Organisation des Etats Américains (OEA) dont les Etats-Unis, l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Pérou font partie du TIAR.
Cependant, ce traité s'est considérablement affaibli. Le Mexique l'a quitté en 2002, la Bolivie, l'Equateur, le Nicaragua le Venezuela en 2012 et Cuba a fait la même chose.
Ce traité établit que les pays signataires condamnent la guerre et s'engagent à chercher des solutions pacifiques aux conflits. De même, dans son article 3, il stipule qu'une « attaque armée de la part de tout Etat contre un Etat américain sera considérée comme une attaque contre tous les Etats américains. »
« En conséquence, chaque membre signataire s'engage à aider et a faire face à l'attaque, dans l'exercice du droit naturel à la légitime défense individuelle ou collective que reconnaît l'article 51 de la Charte des Nations Unies, » stipule le traité.
Morgenfeld rappelle que le TIAR « n'a pratiquement jamais été appliqué » à l'exception des années 60 avec le blocus de Cuba et la guerre entre le Salvador et le Honduras, quand il répondait aux intérêts des Etats-Unis. »
De plus, l'expert argentin rappelle que ce traité a été « blessé à mort » en 1982 quand l'Argentine a invoqué son application dans la Guerre des Malouines et que Washington a refusé de l'appliquer contre le Royaume Uni parce que c'était son allié à l'OTAN.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
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