Venezuela : Les Maisons d'Alimentation, dernière tranchée contre le blocus des Etats-Unis

Les Maisons d'Alimentation sont l'une des tranchées destinées à diminuer l'impact de la situation économique au Venezuela. Dans le quartier de Caricuao, en Caracas, fonctionne Combattants de la Patria, où Luisa et les cusinières se lèvent chaque jour à l'aube pour garantir la nourriture des plus nécessiteux de leur communauté.

Les Maisons d'Alimentation ont été créées au début de la Révolution Bolivarienne pour donner une réponse aux immenses besoins et avaient été fermées progressivement à cause des résultats obtenus en matière d'alimentation.

C'est la Fondation Programme d'Aliments Stratégiques (FUNDAPROAL) qui a été chargée de remettre en marche les Maisons d'Alimentation à partir de 2017. Dans la plupart des cas, la demande est venue de la communauté. Depuis cette date, 3 118 maisons fonctionnent dans le pays. Chacune bénéfice à 605 628 personnes : des gens humbles du pays profond où se trouve l'origine du chavisme.

Les personnes qui les font fonctionner ne le font pas pour l'argent, elles veulent que la cuisine soit bonne, riche. Aujourd'hui, elles cuisinent du riz, du poulet, des lentilles, des galettes de maïs, des sardines frites et du lait. Une partie de cette nourriture est destinée à la population la plus vulnérable parmi la plus vulnérable, celle dont s'occupent les Centres d'Education et de Récupération Nutritionnelle : « Je donne à tous la même chose, » dit l'une d'elles.

Les objectifs de ces Maisons sont variés : en premier lieu, garantir l'alimentation des secteurs qui ont le plus de carences matérielles, ne pas les laisser tomber. En second lieu, développer un plan destiné à ce que les cantines ne dépendent pas entièrement de l'Etat mais puissent devenir des espaces intégraux qui produisent des aliments sous le contrôle de al communauté, qui organisent des activités culturelles, une formation politique. 

Déjà, des pas ont été faits dans cette direction concernant le transport et la livraison de la nourriture. La méthode est la suivante : le responsable de la Maison doit aller chercher la nourriture au centre de stockage dans un camion de sa communauté, recevoir les aliments, rentrer accompagné par un membre de la Milice Bolivarienne et vérifier que tout arrive à bon port pour ensuite être cuisiné et remis aux bénéficiaires.

Les aliments sont remis à 11:30 aux Combattants de la Patrie. Jusque là, la cuisine est pleine de boîtes en plastique empilées en tours : chacune correspond à une famille. Le nom est marqué sur les boîtes bien qu'on sache déjà qui est chacun.

Il y a 14 804 « élaborateurs » dans le pays, comme on appelle ceux qui préparent les aliments et 645 840 bénéficiaires mangent chaque jour dans ces Maisons.

Les Maisons d'Alimentation ont été réactivées un an après la mise en place du programme central d'accès aux aliments subventionnés, les Comités Locaux d'Approvisionnement et de Production (CLAP) qui s'occupent de presque 6 000 000 de foyers dans le pays.

Les CLAP ont été créés quand la pénurie était le centre de gravité du problème, entre 2015 et 2017, et les Maison ont été réactivées à cause des retours en arrière amenés par l'hyperinflation et l'effondrement des salaires en tant que possibilité pour couvrir les besoins de base de la population (le panier de la ménagère).

Aujourd'hui, le problème n'est pas la disponibilité des produits dans les supermarchés et les magasins de quartier mais les prix et ceux qui sont le plus touchés sont les secteurs populaires.

L'organisation destinée à garantir l'arrivée des aliments subventionnés dans les quartiers fait partie de la lutte contre le blocus nord-américain imposé à l'économie vénézuélienne : des attaques ont été réalisées contre des bateaux qui importaient des aliments des CLAP et contre des comptes bancaires pour paralyser les paiements. Leur objectif est d'asphyxier le pays.

Aux Combattants de la Patrie, comme dans la plupart des expériences d'organisation, quelque chose de très important se crée : une communauté. C'est l’une des formes de résistance invisible, une possibilité pour résister aux assauts destinés non seulement au Gouvernement mais aussi et surtout au processus profond mis sur pied par une entité historique qui a pour nom chavisme.

(Extraits d'un article  de Spoutnik)

Résumé, revu et traduit par Françoise Lopez

Source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/especiales/2019/07/13/casas-de-alimentacion-en-venezuela-ultima-trinchera-contra-el-bloqueo-de-estados-unidos/#.XSrPoi3pMRE

URL de cet article : 

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/07/venezuela-les-maisons-d-alimentation-derniere-tranchee-contre-le-blocus-des-etats-unis.html