Cuba : Mike Pompeo, l'homme qui veut « sauver » Cuba
Ces jours-ci, l'un des faucons de la Maison-Blanche, Mike Pompeo, a « découvert la manière de sauver Cuba » et, dans une interview à la presse, il a reconnu que l'administration Trump « fait tout son possible pour soutenir le peuple cubain »
Elson Concepcion Pérez,13 août 2019 17:08:05
CES jours-ci, l'un des faucons de la Maison-Blanche, Mike Pompeo, a « découvert la manière de sauver Cuba » et, dans une interview à la presse, il a reconnu que l'administration Trump « fait tout son possible pour soutenir le peuple cubain ».
Il n'a pas donné d'exemples de ce qu'ils « font », mais nous avons encore à l’esprit les dernières mesures du criminel blocus exercé contre notre pays, l’interruption des services consulaires de leur ambassade à La Havane, l’interdiction d’accès à l’île des bateaux et des navires de croisière en provenance des États-Unis, la traque incessante des pétroliers à destination de Cuba et de bien d'autres formules dont dépendrait le « salut » de l’Île.
Après avoir lu l’interview, je suis arrivé à la conclusion que, soit le monde marche à l'envers, soit que des gens et des gouvernements ne se respectent pas eux-mêmes et, faisant preuve d’un manque d'éthique total, ils prétendent tromper leurs interlocuteurs en usant de diatribes héritées des pires années de la Guerre froide.
Pompeo, avec un parcours très compliqué depuis son passage éphémère comme chef de la CIA nommé par Trump, et plus tard comme Secrétaire d'État, a du moins reconnu cette fois dans son interview: « dans cette mission la liste des défis auxquels nous sommes confrontés est longue. »
Je me permets de faire à Mike Pompeo et à tous ceux qui veulent le croire, ne serait-ce qu’une petite remarque : cette « liste de défis » est présidée par la dignité et la résistance du peuple cubain, qui a déjoué et déjouera toujours les prétentions des Yankees de faire de Cuba une nouvelle « étoile » du drapeau des États-Unis.
Soit dit en passant, le moment est opportun pour ce monsieur de réfléchir à la situation du dénommé État libre associé de Porto Rico et de tirer ses propres conclusions en tant que représentant de la politique étrangère des États-Unis.
Cette île sœur est en pleine crise et la solution à ses graves problèmes ne réside pas seulement dans la démission de son gouverneur et la nomination d'un remplaçant qui n’est pas issu vote populaire, et encore moins de lancer des rouleaux de papier essuie-tout, comme le président Trump l’avait fait aux sinistrés de l’ouragan Maria.
Accoutumé au langage arrogant, Mike Pompeo a signifié à son interlocuteur que « Trump veut convaincre le régime (cubain) et lui faire payer le prix de son mauvais comportement ».
Dans ce cas précis, il faisait allusion au Venezuela : « Nous espérons que le régime changera de position, mais tant que cela ne sera pas le cas, nous sommes prêts à continuer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir aux Cubains tous les moyens possibles de définir leur pays de la manière dont je sais que le peuple veut le faire », a déclaré monsieur Pompeo, en paraphrasant Trump.
Mais personne dans cette petite île de vainqueurs n'a peur ni de l’un ni de l’autre. Pas question d’obtempérer, et encore moins d’accepter de faire une quelconque concession pour améliorer les relations avec Washington, lesquelles sont compromises en permanence par les gouvernements du puissant voisin du Nord.
La proposition de Pompeo est honteuse. Croire que notre pays est prêt à retirer ses plus de 20 000 coopérants qui accomplissent leur mission internationaliste au Venezuela dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'agriculture, c'est comme croire que nous allons abaisser notre drapeau à l'étoile solitaire et renoncer à l’un de nos principes les plus chers : la solidarité.
Quelle idée saugrenue de nous proposer un tel marché ! Comme si nous étions prêts à laisser nos frères vénézuéliens et les populations de plus d’une soixantaine d’autres pays du Tiers monde sans soins médicaux ! Ce serait un crime horrible que jamais nous ne commettrions.
Dans cette partie de l'interview, j’ose penser – voire affirmer – que Mike Pompeo, au regard de ses états de service, ne doit pas au hasard sa réputation de « républicain dur », et il fait bien honneur à son statut de membre de la faction ultraconservatrice connue sous le nom de Tea Party, et d’ardent défenseur du maintien du centre de torture de la base navale qui se trouve sur le territoire illégalement occupé par Washington, dans la baie de Guantanamo, dans l’est de Cuba.
Pour cette même raison, peut-être nous demanderont-ils de renoncer aux principes défendus par les Cubains depuis plus de 150 ans, contre un retour dans leur giron néocolonial…
Un dernier détail qui nous permettra de mieux cerner ce personnage : Pompeo a ouvertement défendu les pratiques de torture de son pays, allant même jusqu’à déclarer devant une commission sénatoriale en 2015 que ceux qui avaient recours au waterboarding (simulation par noyade) étaient « des patriotes, pas des tortionnaires ».
http://fr.granma.cu/mundo/2019-08-13/lhomme-qui-veut-sauver-cuba