Pérou : 3 coups de canon
Par Gustavo Espinoza M
Ce ne sont pas 21 coups de canon qui ont été tirés par la mafia pro-Fujimori ce week-end dans notre pays mais ça a été suffisant pour réveiller la conscience des citoyens qui sont sortis dans la rue exprimer leur plus vive protestation pour le fond et la forme avec laquelle ont agi les parlementaires de la coalition dominante.
La Cour Plénière du Tribunal Constitutionnel chargée de libérer Keiko Fujimori a été le premier. Là, les avocats et les porte-parole de la prisonnière ont parlé comme des moulins à parole sans apporter aucun élément juridique, ne cherchant qu'à faire pleurer avec leurs appels à protéger une pauvre mère désespérée qui ne cherche qu'à retrouver ses fils et qui ne peut le faire à cause de la mauvaise volonté de juges qui, dans 3 instances pertinentes du Pouvoir ont décidé de la garder derrière les barreaux à la prison de Chorrillos. Comme si le pays avait perdu la mémoire et tout oublié : des étudiants payés avec l'argent de tous les Péruviens jusqu'aux liens avec l'entreprise Odebrecht en passant par les vols mis en évidence que l'immense majorité des Péruviens connaît et condamne.
La session de la Commission de Constitution du Congrès de la République qui a eu lieu dans la matinée du jeudi 25 a été le second. Là, 13 parlementaires – les autres écoeurés par cette farce – ont décidé « d'archiver » définitivement le projet présenté par le Gouvernement concernant l'anticipation des élections générales à l'année prochaine. Aucun des arguments exposés par la minorité d'opposition n'a fait changer d'opinion les porte-parole des partisans de Keiko Fujimori alliés à l'APRA. Même pas l'idée prudente que ce débat avait été suspendu au sein de la Commission et transféré à la Session Plénière du Congrès qui aura lieu demain, lundi. Ils n'ont voulu provoquer aucun débat au grand jour parce qu'ils savent qu'ils ne pourront pas défendre l'indéfendable.
Et le lundi 30, ce sera la troisième salve. Elle sera orientée vers l'élection de 6 membres du Tribunal Constitutionnel sur les 7 qui le composent tramée grâce à une inavouable répartition de butin. Seul le fait que 87 voix sont exigées – sur un total de 130 – pourrait empêcher la concrétisation de cette proposition par la Mafia pleine de vitalité parce qu'elle n'attend rien moins que la libération d'Alberto Fujimori, le tyran de la Décennie Dantesque, comme l'a appelée un prestigieux psychiatre péruvien.
Ces salves demandent 2 réponses. La première devra provenir du Pouvoir Exécutif qui cette fois, ne pourra pas bayer aux corneilles. Et la seconde, des citoyens qui sont déjà dans la rue pour exiger qu'on mette fin à de mélange d'arrogance et f'infamie qui vient de la volonté de cette mauvaise « majorité » parlementaire.
Le Pérou mérite mieux que de dépendre de al décision d'un collectif de congressistes aussi discrédité et médiocre que celui qui représente à présent la Force Populaire et l'APRA. Le pays s'est rarement vu confronté à une représentation parlementaire plus corrompue et plus mauvaise que celle-ci, dirigée par des personnalités aussi erratiques qu'Héctor Becerril, Milagros Salazar, Rosa Bartra ou Tamar Arimborgo. Après s'être rendu ridicule devant la « Commission de Venise » où is ont travaillé à grand bruit, ils se sont révélés sans le moindre respect pour le peuple.
Et un groupe aussi méprisable a rarement réussi à faire des siennes au Parlement National comme aujourd'hui. Si l'indignation des citoyens dépasse les limites de la colère pour affronter cette situation, on ne pourra pas l'attribuer à l'impatience des foules mais à l'infinie stupidité de ceux qui jouent à présent le rôle de « Pères de la Patrie. » Avec de tels pères, il est absolument naturel que des millions de Péruviens se proclament orphelins à cause d'un élémentaire sentiment de dignité.
La situation politique du pays s'assombrit. Il revient au Chef de l'Etat d'élever la voix à ce propos. Mais au-delà de ses mots qui peuvent bien être médiatisés avec les mêmes ficelles du Pouvoir, c'est la volonté du peuple qui ne peut se laisser tromper ni réduire en esclavage.
L'histoire est à nous et ce sont les peuples qui la font, a dit un autre Président Latino-américain attaqué par les hordes fascistes qui cherchaient à lui arracher le Pouvoir avec des fusils. Si aujourd’hui certains cherchent à destituer Chef de l'Etat péruvien, ils devraient recevoir une réponse qui convient.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
source en espagnol :
Comité International Pérou
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