Venezuela : Qui sont Los Rastrojos

A la suite des dénonciations provoquées par les photos de Juan Guaidó avec 2 chefs du groupe narco-paramilitaire “Los Rastrojos” qu'il avait publiées, Wilfredo Cañizares, directeur de la Fondation Progresar dans le Nord de Santander, a affirmé sur son compte Twitter que l'entrée de Guaidó à Cúcuta aurait été coordonnée à Port Santander avec des membres de “Los Rastrojos”, un groupe narco-paramilitaire colombien.

Sur ces 2 photos, Juan Guaidó apparaît en compagnie de 2 chefs de “Los Rastrojos” : alias “el Brother” et “el Menor”. Il porte les mêmes vêtements que lors de son arrivée en Colombie.

Plusieurs personnes ont signalé sur les réseaux sociaux que les habitants de la zone frontalière ont dénoncé le fait que les délinquants les ont obligées à s'enfermer chez elles jusqu'à ce que le chef du Parlement vénézuélien ait été accueilli par des fonctionnaires de la Mairie de Cúcuta.

« La chancellerie colombienne dit qu'elle n'a rien à voir avec l'entrée de monsieur Guaidó en Colombia. Qui l'a fait ? Qui a amené les camions blindés ? Qui a amené l'hélicoptère ? Qui sont ceux qui composent le cordon de sécurité ? Pourquoi savaient-ils qu'il arrivait sur le terrain de football d'Agua Clara ? Demande Cañizares sur son compte Twitter.

Qui sont Los Rastrojos

Los Rastrojos ou las Rondas Campesinas sont un groupe lié aux fameuses bandes BACRIM, largement dénoncées pour leurs activités illégales sur la frontière colombo-vénézuélienne. Ils sont nés en Colombie, dans la Vallée del Cauca, puis ils se sont déplacés vers Cauca et Nariño. Ensuite, ils sont passés dans les Caraïbes colombiennes d'où ils avaient été expulsés par le Clan du Golfe, ce qui les a poussés à opérer dans le Nord de Santander et sur la frontière colombo-vénézuélienne. 

Ce sont des dissidents des AUC, un groupe paramilitaire démobilisé en 2006 mais ils ont commencé à décliner quand « el Comba, » Diego Rastrojo et “el Loco” Barrera ont été extradés de Colombie vers les Etats-Unis. A partir de là, l’organisation a commencé à fonctionner en petites cellules concentrées pour la plupart sur la frontière colombienne d'où elles opèrent et s'étendent sur la frontière vénézuélienne. Mais récemment, elle a subi plusieurs revers comme l'arrestation de Necoclí et la remise de “el Menor” y “el Brother” aux autorités colombiennes.

La trafic de drogues est son activité principale : elle achète la base de coca et la transporte pour qu'elle soit transformée en Colombie. Elle se livrerait aussi dans cette zone à l'exploitation minière illégale, l'extorsion, l'assassinat commandité et le recouvrement « d'impôts ». Elle a été le bras armé de Wilber Varela, alias “Jabón”, un célèbre chef du Norte del Valle qui aurait chargé Diego Rastrojo (d'où le nom de Rastrojos) de créer une armée personnelle mais ils ont cherché à s'allier avec Daniel “El Loco” Barrera et les frères Comba en assassinant “Jabón” et par cette alliance, ils ont élargi leur domination sur l'Axe du Café, La Guajira, El Meta, Guaviare, la Vallée del Cauca et la zone du Pacifique.

En 2012, plusieurs membres de Los Rastrojos ont été arrêtés et accusés de l'assassinat de 18 personnes identifiées comme Giovanni Enrique Cassiani Romero, Mónica Patricia Barrios Martínez, Arnulfo Enrique Sarmiento Pérez, Grimaldi Antonio Villalba Cantillo, Einer Javier Rúa Solano, Jorge Luis Niebles Berrío, Dilan Sandoval Escalante, Franklin Páez Barrios, Ever Enrique Rada Ferrer, Disney Gómez Rodríguez, William Enrique Escorcia Hernández, José Luis López Lara, Farid Enrique Domínguez Bocanegra, Ricardo José Sosa Ospino, Luis Eduardo Rivera Martínez, les frères Albeiro Alejandro et Juan de Jesús Muñoz Morales, ainsi qu'un N.N qui n'a pour l'instant pas pu être identifié par les autorités.

Les membres de Los Rastrojos photographiés avec Guaidó, Jhon Jairo Durán Contreras, surnommé “el Costeño” ou “el Menor” et Albeiro Lobo Quintero, alias “el Brother”, auraient été arrêtés il y a plusieurs mois et remis aux autorités à cause de la peur provoquée par les menaces d'une bande rivale.

(Agences)

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/09/15/venezuela-vinculos-entre-paramilitares-colombianos-y-juan-guaido/

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