Venezuela : Une série d'Amazon présente le Venezuela comme une « menace nucléaire »
La publication par Amazon Prime Video de la bande annonce de la seconde saison de Jack Ryan, une série mettant en scène un personnage créé par l’écrivain étasunien défunt Tom Clancy, auteur de romans d'espionnage se déroulant pendant la Guerre Froide, a déchaîné de fortes critiques sur les réseaux sociaux. « Le célèbre agent de la CIA aura pour mission de sauver le Venezuela, » dit un article publié par El Nacional. La bande annonce dit que la Russie vendra des armes nucléaires au Venezuela, présenté comme un pays en crise et « la plus importante réserve de pétrole de la planète, » ce qui justifie l’intervention de la CIA.
Amazon Prime Video, un service de fils et de vidéos en streaming créé et géré par Amazon.com, qui est en compétition avec Netflix, offre des milliers de titres sur abonnement mensuel, dont des séries exclusives comme Jack Ryan.
« Le Venezuela est la plus importante réserve de pétrole de la planète, » dit le personnage au début de la bande annonce « alors, pourquoi subit-il l'une des plus grosses crises humanitaires de son histoire ? »
La série décrit l’intervention d'agences de renseignement étasuniennes dans des pays tiers sous prétexte de la nécessité de protéger leur population d'hypothétiques attaques comme c'est arrivé avec les « armes de destruction massive » qui n'existaient pas mais ont justifié l'invasion de l'Irak en 2003.
Dans le cas présent, la bade annonce dit que la Russie vendrait des armes nucléaires au Venezuela pour qu'il menace les Etats-Unis d'une attaque nucléaire. « Dans le cas d'une attaque nucléaire du Venezuela, nous ne le verrons pas aux informations parce que nous serons morts, » dit le « héros. »
Le scénario dit : « Quand l'enquête de l'officier de la CIA menace de démasquer une conspiration de grande portée, le président du Venezuela (du nom de Reyes), lance une contra-attaque qui frappe Ryan dans son propre foyer et le conduit ainsi que les membres de son opération à une mission dans le monde qui l'amènera aux Etats-Unis, au royaume Uni, en Russie et au Venezuela pour désarmer le plan pervers du président et amener la stabilité dans un pays au bord du chaos. »
Ainsi, la série reprend les messages que les dirigeants politiques et les médias étasuniens diffusent sur le Venezuela en le présentant, d'une part comme la plus importante réserve de pétrole du monde et d'autre part comme un pays dans le chaos allié de la Russie (qui redevient le « mauvais » de service, remplaçant momentanément les Arabes et les Musulmans) qui a besoin d'une « intervention héroïque » de la CIA pour résoudre ses problèmes.
Les réactions
A ce propos, le ministre de la Culture du Venezuela, Ernesto Villegas, l'a durement critiqué sur son compte Twitter: « L'appareil pseudo-culturel ‘made in USA’ vise de nouveau le Venezuela en cherchant des conditions psycho-politiques dans l'opinion étasunienne et mondiale pour justifier une agression étrangère contre notre Patrie. Grossière propagande de guerre déguisée en divertissement. » Et il a ajouté : « L'intervention militaire au Venezuela mise sur la table par Donald Trump et sa bande de fanatiques suprémacistes trouve un écho parmi les laquais locaux et aussi dans la machinerie de propagande de facture yankee. C'est un échantillon de sa nouvelle « offre culturelle. »
Ce n'est pas la seule critique. Le professeur de l'Université Simón Bolívar, Víctor Theoktisto, a déclaré : « Un Venezuela nucléaire » indépendant, riche en ressources est le prétexte d’une invasion dans ce morceau de propagande de merde de la CIA, la série de Jack Ryan sur Amazon. Même pendant la Guerre Froide, il n'était pas aussi évident de transformer une victime en « agresseur ». »
Le journaliste et vice-ministre du gouvernement vénézuélien, William Castillo, a aussi déclaré : « L'industrie de la culture hollywoodienne produit un nouvelle ordure en conserve pour apporter son grain de sel à la guerre symbolique et à la criminalisation du Venezuela. ‘Jack Ryan’, la nouvelle cochonnerie d'Amazon, parle du Venezuela mais n'a pas été filmé ici. »
Codepink, le collectif étasunien, a twitté en anglais : « Les Etats-Unis ont déstabilisé l’Amérique Latine pour des décennies. Les sanctions des Etats-Unis on tué plus de 40 000 vénézuéliens depuis 2017 mais Hollywood continue quand même à renverser les choses et présente le Venezuela comme 'agresseur en s’alignant parfaitement sur l'ordre du jour du Département d'Etat des Etats-Unis. »
« L'industrie culturelle et les mass média étasuniens se sont mis à la mode et produisent ce chapitre de Jack Ryan où il dit « innocemment » que le Venezuela a « des armes nucléaires vendues par les Russes et montre tout un réseau d'invasion avec des marins et d'autres… Ca va ? » a écrit @anitamontagne dans un twitt.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://albaciudad.org/2019/09/jack-ryan-venezuela-agente-cia-armas-nucleares/
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