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Bolivie : Après la victoire d'Evo, les Etats-Unis conçoivent et financent un coup d'Etat 

27 Octobre 2019, 17:09pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Álvaro Verzi Rangel,

La prise et l'incendie des bureaux du Tribunal Electoral Départemental de Potosí, les violences contre les arbitres des élections à Tarija, Chuquisaca, Oruro et La Paz et le renversement d'une statue de l'ex-président vénézuélien Hugo Chávez à Riberalta, confirment les dénonciations de plans de coup d'Etat des Etats-Unis contre la Bolivie.

 

La Centrale Ouvrière Bolivienne (COB) et la Coordination Nationale pour le Changement (CONALCAM) ont décidé de déclarer l'état d'urgence et la mobilisation nationale pacifique pour défendre la démocratie face aux actions violentes, racistes et antidémocratiques par lesquelles les groupes d'extrême-droite cherche à créer des troubles dans le pays.

 

Comme cela avait été dénoncé, si le président s'impose à nouveau aux élections de dimanche 20 octobre, le plan prévoir de déclarer une soi-disant fraude électorale, de déstabiliser le pays et de tenter d'imposer un gouvernement parallèle.

 

D'abord, ils essaieront d'incendier le pays grâce à une grève générale illimitée avant les élections, des opérations secrètes, une campagne de discrédit et de désinformation, entre autres sabotages destinés à créer la violence et à discréditer le processus électoral.

 

Et pendant le scrutin, grâce aux médias hégémoniques de désinformation, ils essaieront de créer dans l'imaginaire collectif l'idée d'une éventuelle fraude qui empêcherait d’organiser un second tour lors duquel l'opposition serait supposée gagner haut la main.

 

Ces élections ont été les plus complexes et difficiles pour le dirigeant indigène et son Processus de Changement à cause d'une combinaison de causes internes et externes qui en ont fait un écueil à vaincre d'un point de vue bolivien et du point de vue de la corrélation des forces en Amérique Latine et en particulier en Amérique du Sud.

 

A l'étranger, c'est la controffensive de Washington pour détruire les gouvernements progressistes et de gauche de la région quand les peuples se lèvent contre les mesures néolibérales des Gouvernements de l'Argentine, du Pérou, de l'Equateur et du Chili.

 

Des fonctionnaires du Département d'Etat accrédités en Bolivia comme Mariane Scott et Rolf Olson ont eu des réunions avec de hauts fonctionnaires diplomatiques du Brésil, de l'Argentine, du Paraguay, de la Colombie, de l'Espagne, de l'Equateur, du Royaume Uni et du Chili pour qu'ils collaborent à l’organisation des actions de déstabilisation qui seraient lus crédibles et feraient plus vrai que si les Etats-Unis ou l’Organisation des Etats Américains (OEA) les organisaient directement.

 

Un peu avant les élections, le président Evo Morales a dit avoir des preuves que certains groupes de dirigeants civils et d'ex-militaires préparent un coup d'Etat : « C'est le para-militarisme pur des dictatures, » a-t-il affirmé lors de la clôture de sa campagne à Potosí, au milieu d'affrontements entre ses partisans et des citoyens qui étaient en grève civique contre l'avancée du processus d'industrialisation du lithium et pour demander plus de primes minières.

 

Les Etats-Unis, par différents moyens et grâce à différents agents, a activé son quatrième plan pour déstabiliser le Gouvernement, bloquer le projet de continuité politique du Mouvement Vers le Socialisme et interrompre le processus de changement qui met en lumière la grande faiblesse de l’opposition interne qui cherche à obtenir de l’étranger ce qu'elle n'a pas pu obtenir de l'intérieur.

 

L'un des objectifs du plan conçu par les Etats-Unis est de diviser l’Armée de l'Etat, en particulier le Police Nationale et les Forces Armées.

 

La troisième phase du plan (les 2 premières n'ont pas donné les résultats escomptés) dit qu'après l'investiture d' Evo et étant entendu qu'ils ont pu obtenir la déstabilisation sociale, un Gouvernement parallèle vivil et militaire s'autoproclamerait , issu d’une faction des Forces Armées dirigé par Waldo Albarracin, qui devrait organiser de nouvelles élections dans les 90 jours sans prendre en compte la participation du Mouvement Vers le Socialisme (MAS).

 

Pour cette étape, le Gouvernement de Washington avait préparé secrètement le candidat à la présidence Oscar Ortiz qui a fait un grand fiasco en obtenant à peine plus de 4% des voix. C'est pourquoi il n'a pas défendu le principal candidat de l'opposition, Carlos Mesa, accusé de corruption.

 

Pour soutenir les campagnes, le Gouvernement de Trump a alloué 100 000 $ au cabinet de conseil CLS Stratégies, qui a son siège à Washington et possède la plus importante base de données de Boliviens à l'intérieur du pays et à l'étranger. CLS pourrait difficilement imposer dans l'imaginaire collectif l'image d'un candidat qui n'est pas bien implanté parmi les citoyens.

 

Les rapports du renseignement signalent, en outre, que le bureau de la CIA à La Paz a pris le contrôle des réseaux de whatsapp dans le pays en les connectant avec des groupes d'analyse politique, en filtrant les fausses informations et en conduisant les débats selon ses intérêts.

 

Le 15 octobre, Evo Morales a dénoncé le fait qu'un véhicule de l’Ambassade des Etats-Unis offrait aux villageois de Los Yungas du travail dans cette zone s'ils ne soutenaient pas le Mouvement Vers le Socialisme (MAS) aux élections et a révélé qu'il a présenté cette plainte directement au Chargé d'Affaires des Etats-Unis, Bruce Williamson, qui s'est dit surpris et s'est engagé à ne pas intervenir dans les affaires électorales.

 

Sur Facebook, une video sur laquelle le soi-disant diacre Jorge Sonnante, affirme que le président Evo Morales, a 420 000 000 d'euros sur un compte à la Banque du Vatican est devenue virale.

 

« Qu'ils me prouvent que j'ai de l'argent au Vatican, plus de 300 000 000 d'euros, qu'ils présentent les preuves, » a déclaré avec insistance Evo Morales pour qui cette « information » fait partie de la sale guerre.

 

Contre le processus de changement dirigé par le dirigeant indigène Evo Morales, toutes les actions de déstabilisation ont été mises en œuvre par l'oligarchie et l'Empire depuis 2005. La première tentative de renversement de Morales s'est produite au début de la période 2006-2009, la seconde entre décembre 2015 et février 2016 et la troisième en 2018.

 

Le plan subversif

 

Aujourd'hui, les principaux agents du plan subversif sont les politiciens boliviens Gonzalo Sánchez de Lozada, Manfred Reyes Villa, Mario Cossio et Carlos Sánchez Berzain, résidant tous aux Etats-Unis, comme par hasard. Ceux qui coordonnent les actions en Bolivie sont les dirigeants de la Coordination Nationale Militaire composé de commandants de réserve comme le Général Rumberto Siles et les colonels Julio Maldonado, Oscar Pacello et Carlos Calderón.

 

Le plan est coordonné avec de hauts dirigeants de l'opposition bolivienne, en particulier Waldo Albarracin qui préside la Confédération Nationale Démocratique (CONADE), Jaime Antonio Alarcón Díaz président du Comité Civique de La Paz, Jorge “Tuto” Quiroga ex président de la Bolivie, Juan Carlos Rivero, Rolando Villena, ex-défenseur du peuple et Samuel Doria Medina du parti Unité Nationale.

 

Même si une grande partie du financement se trouve en territoire bolivien, avec le soutien des ambassades accréditées en Bolivie et de l'église évangélique, des façades du Gouvernement étasunien pour ne pas se voir impliqué directement dans ces ingérences, le plan n'a pas réussi à se concrétiser avant les élections.

 

Selon le rapport du renseignement, la stratégie sur les réseaux sociaux et dans la campagne de fake news est dirigée par Raúl Reyes Rivero, coordinateur des actions de la Plateforme Démocratique et des Comités Civiques pour renverser le Président. Parmi ses principaux contacts se trouvent Jhanisse Vaca Daza, Omar Duran et Frank Sousek Medrano, un employé du Fonds Inter-américain de Développement. 

 

L'ex-président Jorge Quiroga a été chargé de trouver du soutien et des déclarations d’organismes régionaux et internationaux comme l’Organisation des Etats Américains, la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme, l'Union européenne pour discréditer la victoire d' Evo Morales aux élections, la déclarer non conforme aux institutions et tenter une intervention internationale en Bolivie.

 

La seocnde phase ocnsistait à créer uné tat de crise sociale avec des manifestations, même vioelntes, des grèves, des blocages de routes, entre juin et le jour des élections.

 

Juan Flores, président du Comité Civique de Cochabamba et le colonel à la retraite Oscar Pacello son les agents politiques de Carlos Sánchez Berzain et Manfred Reyes Villa en Bolivie chargés de trouver un point de convergence entre les Comités Civiques et les militaires et les policiers de réserve pour déchaîner la violence et des troubles sociaux en Bolivie qui obligeraient à suspendre les élections ou déstabiliser le pays en déclarant une fraude aux élections.

 

Les estimations du Gouvernement des Etats-Unis étaient justes en ce qu'elles considéraient qu' Evo Morales serait vainqueur aux élections bien que l'ambassade des Etats-Unis aient créé les conditions objectives pour déclarer une fraude électorale.

 

L'étape post-électorale

 

Le Département d'Etat a engagé un citoyen israélo-étasunien, Eli Birnbaum, qui, en 1998, a été conseiller du premier ministre israélien Benjamín Netanyahu, puis son chef de cabinet et s'est ensuite associé à Arthur Finkelstein, qui conçoit les campagnes politiques des Républicains.

 

C'est l »homme qui a été choisi pour diriger les actions de déstabilisation en Bolivie et pour soutenir Oscar Ortiz. L'idée est de perturber la politique et le pays socialement après les élections. En 2017, il a dirigé la campagne de Marta Lucía Ramírez pour la vice-présidence de la Colombie, une campagne basée sur les fake news destinées à influencer les électeurs.

 

Il est expert en manipulation de sondages, en conception de campagnes destinées à discréditer l'image d'hommes politiques rivaux, en manipulation de réseaux sociaux, en structuration de coalitions politiques, en mise en place d'érosion sociale, culturelle et politique dans les campagnes électorales.

 

Birnbaum a la mission de travailler avec les réseaux de l'Union des Jeunes Crucenistes pour discréditer le président et avec Jhanisse Vaca Daza, membre de l'ONG “Standing Rivers”(financée par la Freedom Fellowship of the Humans Rights Foundation étasunienne) qui utilise sa plateforme en disséminant en permanence des informations fausses et truquées pour provoquer une réaction contre les politiques de l'Etat.

 

Sans aucun doute, il y a des problèmes qui n'ont pas été réglés de façon satisfaisante par le Gouvernement et dans ce contexte, le grand défi des 5 prochaines années est celui de l'industrialisation : on ne peut pas continuer à vendre de la matière première, il faut la transformer et lui donner de la valeur ajoutée comme on l'a fait pour le gaz.

 

La Bolivie est l'un des pays qui a le plus de lithium au monde et cette richesse doit revenir au peuple et à un meilleur développement. Et pour s’approprier les richesses de la Bolivie, les Etats-Unis envisagent d'en finir avec l'Etat Plurinational et le gouvernement populaire que dirige Evo Morales.

 

*sociologue vénézuélien, coordinateur de l'Observatoire des Communications et de la Démocratie et du centre Latino-américain d'Analyse Stratégique (CLAE, www.estrategia.la)

 

source: La Epoca

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/10/23/bolivia-tras-el-triunfo-de-evo-estados-unidos-gesta-y-financia-desestabilizacion-y-un-golpe-en-bolivia/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/10/bolivie-apres-la-victoire-d-evo-les-etats-unis-concoivent-et-financent-un-coup-d-etat.html