Equateur : La répression des opposants doit cesser
Dans un communiqué, le CLAJUD – Conseil Juridique du Groupe de Puebla composé de juristes internationaux reconnus - a dénoncé « la diffusion systématique d'un faux discours destiné à criminaliser l'opposition politique et les dirigeants sociaux » des protestations qui ont eu lieu en Equateur pendant les 2 premières semaines d'octobre.
Il remarque que les mobilisations populaires sont nées du décret 883 grâce auquel Lenín Moreno a renforcé « son ordre du jour néolibéral en annonçant une série de mesures destinées à appauvrir la majorité de la population qui incluent une forte attaque contre les droits du travail et une suppression immédiate des subventions sur les combustibles » après un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Le CLAJUD rappelle que le Gouvernement a répondu à la protestation sociale « par une stratégie qui s'est caractérisée par l'utilisation excessive de la répression militaire et policière et par la diffusion systématique d'un faux discours destiné à criminaliser l'opposition politique et les dirigeants sociaux. »
« Le Gouvernement doit arrêter d'utiliser le droit de façon sélective et arbitraire contre les dirigeants politiques indigènes et syndicaux et libérer les détenus, » dit la communiqué.
Le Groupe de Puebla est composé de quelques 30 dirigeants progressistes de 12 pays d'Amérique Latine et d'Europe.
Persécution des corréistes
Le site Mission Vérité a publié un article dans lequel il analyse la façon dont le Gouvernement de Lenín Moreno a construit « le dossier destiné à diviser la protestation sociale et à poursuivre les corréistes, c'est à dire les membres du parti d'opposition Révolution Citoyenne dirigé par l'ex-président en exil Rafael Correa (2007-2017).
Les protestations populaires contre le décret 883, connu sous le nom de « mauvais paquet économique, » ont commencé le 3 octobre et dès le début, Moreno et ses ministres ont accusé Correa et le Gouvernement du président du Venezuela, Nicolás Maduro, d'avoir activé un plan de déstabilisation.
Les journalistes équatoriens ont diffusé la soi-disant « arrivée d'agents du renseignement cubain et vénézuélien pour déstabiliser » le pays.
Le 8 octobre, la députée Yofre Poma, une dirigeante proche de Correa, a été arrêtée et accusée d'avoir soi-disant paralysé le fonctionnement de l'Oléoduc Trans-équatorien.
Samedi 12 octobre, l'ex-présidente de l’Assemblée Nationale, l'opposante Gabriela Rivadeneira, s'est réfugiée à l'ambassade du Mexique à Quito pour en pas être arrêtée et accusée de terrorisme et d'instigation à la rébellion.
Le dimanche 13, l'ex-maire de Durán, Alexandra Arce, a été arrêtée sous les mêmes prétextes.
Le même jour, le Gouvernement de Moreno s'est assis à une table de dialogue avec les dirigeants du mouvement indigène – que le régime a qualifié de protestation « légitime » - et les 2 partie sont annoncé la suspension du décret 883 et l'arrêt des manifestations.
Lundi 14, les protestations ayant cessé, le Gouvernement équatorien a fait une série de perquisitions et arrêté la préfète de la province de Pichincha, la corréiste Paola Pabón, et un de ses collaborateurs, Cristian González, et les a accusés d'avoir participé à un plan de « déstabilisation financé par l'étranger. »
Mardi 15, les bureaux de la Révolution Citoyenne ont été perquisitionnés pour trouver le secrétaire de ce parti, Virgilio Hernández, sous le coup d'un mandat d'arrêt ainsi que le mari de la députée Gabriela Rivadeneira.
Mission Vérité signale que comme « preuves » de ce soi-disant plan d'insurrection, le procureur a présenté des boucliers, des coffres forts avec de l'argent, du matériel de protestations « et de l'argent liquide caché sous un matelas. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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