Venezuela : Adobe suspend ses services au Venezuela

Les anti-chavistes ne cessent de dire que les sanctions des Etats-Unis ne vont affecter que le Gouvernement de Nicolás Maduro, pas la population qui vit au Venezuela.

Des individus comme Julio Borges se protège derrière ce pré-supposé pour pouvoir continuer sa tournée internationale aux Etats-Unis, en Amérique Latine et dans les pays d'Europe pour intensifier les attaques envers la République Bolivarienne.

Washington a maintenu ce récit dans son Ordre Exécutif 13844. Le texte dit que « tous les biens et les intérêts dans des biens du Gouvernement du Venezuela » (ou de ceux qui agissent au nom du Gouvernement du Venezuela) qui se trouvent aux Etats-Unis « sont bloqués et ne peuvent être transférés, payés, exportés, retirés ni négociés d'une autre façon. »

Apparemment, cet ordre est suffisamment large pour toucher non seulement les fonctionnaires du Gouvernement et les entreprises d'Etat mais aussi le secteur privé et tout autre individu pour la seule raison qu'il est Vénézuélien. Quelques heures après que l'embargo total ait été signé dans le Salon Ovale de la Maison Blanche, ses effets se sont faits sentir sur toute la population sans distinction d'orientation politique.

C'est à nouveau le cas maintenant avec l'annonce de l'entreprise Adobe Inc. notifiant à ses clients vénézuéliens qu'elle cessera de prêter ses services au pays pour une durée illimitée à partir du 28 octobre.

L'entreprise a indiqué dans un message envoyé par courrier à ses usagers qu'ils ne pourront plus non plus acheter à nouveau des services offerts par la compagnie et leur a donné un délai pour accéder à leurs comptes et télécharger les archives qu'il y ont. 

Des usagers vénézuéliens qui ne vivent plus dans le pays mais y ont acheté la licence avant d'émigrer ont rapporté que leur accès est rendu difficile, ce qui prouve que l'action arbitraire de l'entreprise ne fait pas d'exception pour ceux qui sont à l’étranger.

Le même jour, le fournisseur international de transfert d'argent Transferwise et le réseau social Flickrc ont pris la même mesure.

La menace de TransFerwise peut créer un précédent pour que d'autres systèmes de transfert d'argent fassent le même blocus, coupant leurs canaux aux entreprises et aux personnes qui reçoivent des paiements de l'étranger grâce à cette plateforme.

Si une compagnie technologique de la réputation d'Adobe se joint aux mesures coercitives des Etats-Unis, rien n'empêche que d'autres, plus importantes encore, comme Windows ou Microsoft, fassent la même chose.

Les conséquences du refus d' Adobe de prêter ses services

Son logiciel de graphiques et de multimédia est utilisé dans des entreprises publiques et privées pour créer et voir,e entre autres choses, les interfaces des sites web. En refusant de vendre sa licence au Venezuela, Adobe refuse l'accès à son paquet professionnel à ceux qui y ont des comptes. Ils n'auront plus non plus accès aux services gratuits, ce qui comprend le lecteur de PDF Adobe et le reproducteur multimédia Flash Player.

La population vénézuélienne ne pourra pas non plus voir les nouvelles actualisations de ces programmes sur les pages web qui les utilisent.

Les personnes qui ont payé la licence ne seront pas remboursées.

Behance, une plateforme sociale de la même entreprise suspendra l'accès du Venezuela à cette plateforme. Une énorme quantité de travailleurs de l'art perdront cette vitrine à l'étranger pour montrer leur travail.

Cette mesure touche directement des professionnels du secteur audiovisuel qui avaient cette entreprise comme principal fournisseur d'outils de travail.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/10/09/venezuela-ministro-de-defensa-denuncia-violacion-del-espacio-aereo-por-avion-de-ee-uu-guaido-saboteo-debate-en-asamblea-nacional/

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