Bolivie : 16 enregistrements prouvent les liens des représentants civils avec les plans d'agitation des Etats-Unis
Au milieu de la crise actuelle sont apparus 16 enregistrements audio de conversations dans lesquelles on entend des dirigeants civils, des dirigeants politiques et d'ex-militaires en service passif parler de plans d'agitation sociale avant et après les élections générales pour éviter la réélection du président Evo Morales, selon des médias digitaux.
La totalité de ces enregistrements se trouve sur le site
https://bbackdoors.wordpress.com/2019/10/08/us-hands-against-bolivia-par
et leur contenu coïncide avec le discours des autorités duGouvernement qui ont dénoncé les plans de coup d'Etat dont le président Evo Morales lui-même a dit il y a quelques jours avoir les enregistrements.
Dans ces conversations, on fait allusion à un ex-président de la République, à l'ex-préfet de Cochabamba, Manfred Reyes Villa, à l'ex-député du NFR pour Cochabamba, Mauricio Muñoz. Un rapport écrit ajoute les ex-militaires Óscar Pacello Aguirre, Remberto Siles, Julio César Maldonado et Teobaldo Cardozo.
On identifie aussi sur ces enregistrements l'activiste Mirian Pereira qui cite Juan Flores, a son conseiller Alex Brañez, Oscar Robles à propos d'un voyage aux Etats-Unis destiné à rencontrer Carlos Sánchez Berzaín et à concrétiser un financement d'un demi-million de dollars pour des frais de déplacement. « Le chulupi1 veut du sang, il y travaille, le financement est d'un demi-million de dollars pour ses frais, » dit l'activiste en question.
Le site https://postcuba.org/embajada-de-eeuu-en-la-paz-su-accionar-e
contient un résumé du contenu de ces conversations à propos de leurs actions de coordination de la grève générale civique du 21 août qui a échoué, des actions prévues avant et après les élections.
Ce rapport est en anglais et a été traduit en espagnol. Il est disponible sur le site post cuba, sous le titre « L'Ambassade des Etats-Unis à La Paz: son action secrète pour soutenir le coup d'Etat contre le président Evo Morales. » Son contenu coïncide avec les dénonciations récentes du ministre du Gouvernement Carlos Romero et du Ministre de la Présidence Juan Ramón Quintana à propos des souhaits de déstabilisation.
Manfred mentionne des sénateurs des Etats-Unis
Dans l'un des enregistrements, on entend Manfred Reyes Villa discuter avec des personnes qui n'ont pas pu être identifiées à qui il rappelle que les sénateurs étasuniens Marco Rubio, Bob Menéndez et Ted Cruz se sont engagés à promouvoir des sanctions économiques contre la Bolivie si Evo Morales reste au Gouvernement.
« Ces 3 noms qui sont mentionnés dans notre agenda sont la clef pour que le peuple bolivien ait la justice pour le vote du 21 février 2016, » dit Reyes Villa. Son agent politique Mauricio Muñoz parle sur autre enregistrement de la possibilité de rentrer au pays pour être candidat au poste de gouverneur de Cochabamba, toujours à condition qu'Evo Morales quitte le pouvoir suite aux actions d'agitation sociale.
Un ex-militaire non identifié alerte sur le risque que les comités civils de La Paz et de Santa Cruz puissent être contaminés pour qu'ensuite, le Gouvernement les mette dans le même sac et les accuse d'être des putschistes.
Une autre voix dit : « Monsieur l'ex-président, nous sommes dans une escalade » qui, à un certain moment, doit arriver à son terme sur la base de la mobilisation du peuple parce que « les Forces Armées vont réagir selon ce que font les mouvements populaires. S'il y a un soutien de la majorité, à un moment donné, quelqu'un va lui dire, Monsieur le Président, respectez la loi et nous devons y aller nous-mêmes. »
Il envisage même que les civils mobilisés tiennent compte du fait que l'ennemi de la Bolivie, c'est Cuba. « Mon colonel, nous devons dire « Les Cubains, dehors ! A mort les Cubains !» Les comités civils exigent des pays internationaux, c'est stupide : ceux qui gouvernent le pays, ce sont les Cubains, » affirme-t-il.
Une autre voix indique que les paysans espèrent avoir une structure solide à partir du 21 août pour agir avec les plateformes. Dans la même conversation, une femme s'engage à ce que le recteur de l'Université de San Andrés, Waldo Albarracín et l'activiste Chichi Soto se joignent à ce plan.
Ils ont aussi réussi à infiltrer une réunion soi-disant entre le président, le chef des jeunesses du comité civique de La Paz et un ex-général du nom de Julito et l'ex-colonel qui, dans cette conversation, se présente comme Óscar Pacello Aguirre, représentant de la Coordination Nationale Militaire, qui parle d'avoir des plans pour prendre le siège du gouvernement et du sous-gouvernement de Tarija, probablement pendant le mois d'août.
« Il y a une information qui doit rester ici, nous allons parler de sujets réservés et secrets , qui ne peut sortir. Si elle sort, ils vont nous faire échouer, » dit-il en expliquant que la route part du 23 juillet, 21 août et s'achève le 20 octobre mais avant les moments clefs de leur mobilisation, il devrait y avoir la visite de l'ex-président José Mújica, le 6 août, lors de la manifestation civique et patriotique et le 7 lors de la parade militaire dans la ville d'El Alto.
« Evo Morales veut se rendre légitime à ces élections et nous devons nous coordonner avec les comités civils, » dit-il dans une autre partie de al conversation apparemment avec les représentants civils de La Paz.
Après les élections
Le rapport écrit en date du 8 octobre signale qu'aux « Etats-Unis, se développe graduellement un coup d'Etat contre Evo Morales qui sera mené à bien fin 2019, probablement après les élections et en mars 2020. »
Il cite un plan en 3 étapes. La première a déjà été exécutée et consistait à préparer et à organiser la campagne avec la gestion stratégique des réseaux sociaux, des fausses informations, des actions et des plans des plateformes démocratiques et des comités civils contre le Gouvernement.
En même temps, on allait chercher le soutien et une déclaration de l'OEA, de l'Union Européenne et d'autres pour discréditer la victoire d'Evo Morales aux élections en la déclarant non conforme à la Constitution et y répondre par une intervention internationale en Bolivie.
Une seconde partie appelée « intensive » prévoyait de provoquer des troubles et l'instabilité sociale dans le pays à partir du mois de juillet jusqu'en octobre et ensuite « d'établir un état de crise sociale dans le pays grâce à des manifestations publiques violentes et pacifiques, des barricades et des grèves en utilisant pour cela les comités civils et le mouvement 21F, des étudiants et le secteur médical et d'autres de la société civile. »
Ils citent Juan Flores, un dirigeant civil de Cochabamba en tant que coordinateur avec les comités civils, les officiers de l'Armée et les policiers dans des actions destinées à unir la population bolivienne pour affronter le Gouvernement et de cette façon déstabiliser les élus.
Dans la troisième phase, la phase « finale », ils avertissent qu'après les élections, un gouvernement parallèle serait imposé étant donné que la victoire aux élections avait été le fruit d'une fraude dont les Etats-Unis chercheraient des preuves pour soutenir les dénonciations.
L'Union de la Jeunesse Cruceñiste jouerait un rôle essentiel en réalisant des actions violentes après la publication des résultats définitifs des élections et pour cela, des criminels ont été recrutés qui seront utilisés comme fer de lance dans ces affrontements et ces actions violentes contre les institutions de l'Etat, dit la rapport.
Il mentionne aussi Juan Martín Delgado, membre de cette organisation de jeunes, comme la personne qui a le soutien du Bolivien Luis Fernando Camacho, président du Comité Civil de Santa Cruz, qui, à son tour, reçoit des instructions et des conseils du fonctionnaire du Gouvernement étasunien Rolf A. Olson.
Il alerte aussi sur une éventuelle auto-proclamation d'un Gouvernement parallèle encouragée par une partie du Gouvernement qui supervisera un gouvernement civil et militaire dirigé par Waldo Albarracín qui devra organiser de nouvelles élections dans les 90 jours sans examiner la participation du parti « Mouvement Vers le Socialisme. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
NOTE de la traductrice:
1Peuple de la région du Chaco ( Région d’Argentine, de Colombie et du Paraguay.)
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