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Bolivie : « L'OEA est au service de l'Empire nord-américain »
Le presidente de la Bolivie, Evo Morales, déposé ce week-end lors d'un coup d’État a donné une conférence de presse au Mexique, où il est arrivé mardi en tant que réfugié politique, lors de laquelle il a accusé l’Organisation des Etats Américains (OEA) d'être au service des Etats-Unis : « L'OEA n'est pas au service des peuples latino-américains et encore mois des mouvements sociaux, elle est au service de l'Empire nord-américain, » a-t-il affirme et il a suggéré qu'on l'appelle « Organisation des Etats du Nord » et pas de l'Amérique. »
L'OEA a conclu le 10 novembre à de soi-disant « illégalités dans le processus électoral » du 20 octobre en Bolivie et a appelé instamment à refaire les élections.
L'homme politique de 60 ans a expliqué que la chancellerie avait décidé avec l’organisation de sortir le rapport officiel le 13 novembre mais que « de façon surprenante » dimanche, le 10, on a annoncé « qu'on allait communiquer un rapport préliminaire. » Dans ce rapport, a-t-il ajouté, « prédominait l'interprétation » et « ils auraient dû dire qu'il devait y avoir un second tour et non qu'il fallait refaire de nouvelles élections. »
« L'OEA a pris une position politique et non technique ni juridique, » a déclaré Morales qui, dit-il, a voulu avertir le secrétaire général de l'organisation, Luis Almagro, qu'ils allaient provoquer « une tuerie en Bolivie. »
Le jour même où l'OEA a publié son rapport, Morales a annoncé l'organisation de nouvelles élections mais le chef des Forces Armées et le commandant général de la Police de Bolivie lui ont demandé de démissionner sous prétexte de stabiliser le pays. Morales a présenté sa démission forcée dimanche pour éviter une escalade de violence, après presque 14 ans au pouvoir.
« Le coup d'Etat se confirme »
A propos de l'auto-proclamation de la sénatrice d'opposition Jeanine Áñez présidente par intérim du pays, Morales a déclaré qu'ainsi, « le e coup d'Etat se confirme » et il a demandé au Tribunal Constitutionnel Plurinacional (TCP) de Bolivie de « respecter la légalité. »
Áñez s'est autoproclamée présidente provisoire lors d'une session sans quorum, mardi, au Sénat. Le TCP, ainsi que les Forces Armées dirigées par William Kalimán, le militaire qui a demandé instamment à Morales de démissionner, l'ont reconnue. En fait, c'est Kalimánen personne qui lui a passé l'écharpe présidentielle et lu a remis le bâton de commandement.
La Coordinatrice des 6 Fédérations du Tropique de Cochabamba, bastion de Morales, n'a pas reconnu l'auto-proclamation d'Áñez : « Nous nous déclarons en mobilisation nationale contre le coup d’État qui a été perpétré dans notre pays, » a-t-elle annoncé.
« Nous sommes prêts à revenir »
« Si mon peuple le demande, nous sommes prêts à revenir pour calmer les esprits, » a dit Morales pour qui la seule façon de calmer cette situation est un dialogue national. » Et il a ajouté : « Nous allons revenir tôt ou tard. Ce serait mieux le plus rapidement possible pour ramener la paix en Bolivie. »
« Aux commandants : ne vous salissez pas les mains avec le sang du peuple, » a-t-il déclaré.
Selon le Procureur Général de la Bolivie, 7 personnes sont mortes ces jours-ci à cause du conflit social que vit le pays. La plupart des victimes ont été tués par armes à feu.
Enfin, le président déposé qui a souligné que « jamais » dans sa vie, il n'avait demandé aux institutions ou aux autorités de faire « quelque chose d'illégal, » a souligné à nouveau que son grand délit est « d'être indigène. »
« Je ne peux pas comprendre comment mes commandants ont pu faire cette déloyauté. Cela confirme que mon grand délit est d'être indigène, » a-t-il déclaré.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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