Bolivie : Un expert argentin qui faisait partie de la Commission de l'OEA signale l'étrange gestion du rapport sur les élections
« J'ai participé concrètement au travail sur le terrain. J'ai été au Tribunal Electoral de La Paz et dans une dépendance du Tribunal Electoral Supérieur qui dépouillait les bulletins des Boliviens à l'étranger qui, pour des raisons de logistique, n'étaient pas envoyés au reste des départements, » raconte à des médias argentins Gerónimo Javier Ustarroz, l'un des experts qui a participé à la Commission d'Audit Electoral de l'OEA en Bolivie.
« L'audit devait être le mardi ou le mercredi, selon les propres twitts de l'OEA. Ils disaient eux-mêmes que ce serait 12 jours après le 1° jour. Nous allions travailler pour faire une évaluation des rapports et faire le rapport d'audit définitif. Mais le dimanche, à 2 heures du matin, le chef de la mission m'a envoyé un message m'avisant qu'ils allaient sortir un rapport préliminaire. Et là, s'est déchaîné tout de qui s'est déchaîné, » raconte-t-il.
Les 2 envoyés argentins n'ont pas soutenu le rapport officiel de l'OEA sur les irrégularités dans les élections. Il sont signalé qu'ils n'ont pas pu accéder aux rapports techniques sur lesquels s'est basé l'organisme dirigé par Almagro.
« Nous avons proposé de demander les procès-verbaux du scrutin pour les comparer aux données chargées et ça n'a pas été fait, » raconte à Clarín Ustarroz, qui a aussi remis en question le fait que l'audit ait analysé le dépouillement provisoire qui n'a aucune validité légale et non le dépouillement définitif.
Pour fermer la manœuvre putschiste soutenue par l'OEA, Luis Almagro, le secrétaire général de l’Organisation des Etats Américains (OEA) a lâché lors d'une interview accordée au journal mexicain Excelsior que 2 citoyens argentins s'étaient infiltrés dans la mission qui audité les élections générales en Bolivie.
« Nous avons appris qu'il y avait 2 espions argentins dans la mission d'audit, ce n'étaient pas des techniciens avec une formation dans les élections, c'est une absurdité, cela ne se fait pas, c'est immoral, » a déclaré Almagro.
« Il y avait beaucoup d'informations confidentielles, avec des preuves testimoniales et des gens qu'il fallait protéger. Ces informations, personne ne peut les prendre, » a dit le secrétaire général de l’OEA.
Les 2 Argentins qualifiés « d’espions » par Almagro sont Gerónimo Ustarroz et Santiago Eguren. Dans une conversation avec des médias argentins, Ustarroz a donné des éléments à sa décharge : « Ils m'ont invité, j'ai travaillé avec eux, j'ai participé à l'audit et maintenant, ils disent que je suis un espion, c'est idiot. Ça ne résiste pas à la moindre analyse. Les déclarations d'Almagro me semblent insensées et ne correspondent pas à la réalité. »
« Celui qui a été ensuite en charge de la mission, Cristóbal Fernández, m'a appelé. Il m'a dit qu'ils avaient été avisés par le secrétariat général qu'ils nous contacteraient pour que nous participions à la mission de l’OEA. Ils m'ont envoyé les billets d'avion, ils sont venus me chercher à l'aéroport, ils m'ont payé l'hôtel et les indemnités journalières. J'ai un chèque de 1 600 dollars d'indemnités journalières pour les 8 jours pendant lesquels j'y ai été, signé par eux, » a-t-il révélé.
« Ils savaient qui j'étais. Je ne suis pas un homme public mais en utilisant Google, tu te rends déjà compte. » La première chose qui apparaît sur le moteur de recherche à propos de Gerónimo Ustarroz, c'est son compte Twitter sur lequel il exprime librement ses affinités politiques, en particulier concernant la province de Buenos Aires à propos de laquelle il a publié des textes en faveur du gouverneur élu Axel Kicillof et du maire de Mercedes Juan Ignacio Ustarroz, son frère de sang.
Ustarroz a précise qu'à La Paz, il travaillait sous la coordination de Cristóbal Fernández, le chef de la Section de Coopération Technique Electorale du DECO, un département de l'OEA. Petit détail: Fernández a pris cette fonction parce que son prédécesseur, Arturo Espinosa, avait été déplacé pour avoir émis des opinions critiques sur Morales.
Eguren et Ustarroz étaient logés à l'hôtel Casa Grande Express, où logeait toute la mission. Les 2 Argentins sont restés à La Paz jusqu'au lundi 11.
Pourquoi Almagro dit-il que vous êtes des espions ? a demandé Clarín à Ustarroz.
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Je ne sais pas pourquoi il le dit mais il ment. Il est très facile de démonter son mensonge : j'ai les mails, le chèque et les messages échangés avec les fonctionnaires de l'OEA.
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Il dit qu'il y a eu d'autres rapports.
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Peut-être ment-il parce que nous n'avons pas soutenu le rapport officiel et nous ne l'avons pas fait parce que nous n'avons pas pu voir le rapport technique invoqué pour justifier ce rapport. Nous avons proposé de demander les procès-verbaux du dépouillement pour les comparer avec les données chargées et ça n'a pas été fait.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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