Brésil : L' Ex-président Lula da Silva sort de prison après 580 jours
L' Ex-président Luiz Inácio Lula da Silva (Parti des Travailleurs) a été libéré vendredi 8 après 580 jours de prison au siège de la Sur-intendance de la Police Fédérale à Curitiba.
La justice a donné l'ordre de libérer Lula en réponse à la demande présentée par sa défense dans le cadre de la décision du Tribunal Federal Suprême (STF) qui a stipulé jeudi dernier qu'un accusé ne pouvait être emprisonné qu'après avoir épuisé les appels dans toutes les instances, ce qui n'était pas le cas de Lula.
Lula visitera la Veille “Lula Libre”, un camp monté près du siège de la Police Fédérale d'où les manifestants dénonçaient l'emprisonnement politique du dirigeant du Parti des Travailleurs et ensuite, il ira à São Bernardo do Campo, dans l' état de São Paulo, où il vit.
Selon la loi, Lula pourrait déjà être en régime de semi-liberté mais il a refusé à demander que sa peine soit commuée parce que cela aurait porté atteinte à sa dignité : « Je veux qu'ils sachent que je n'accepte pas de marchander mes droits ni a liberté, » avait affirmé l'ex-président à cette occasion.
Maintenant, ce que souhaite la défense de Lula, selon ses avocats Cristiano Zanin Martins et Valeska Martins, c'est que le Tribunal Suprême juge les habeas corpus qui demandent l’annulation du processus concernant le «triplex de Guarujá» dans lequel ils demandent la destitution du juge Sergio Moro et des procureurs de l'affaire Lava Jato et signalent « d'innombrables irrégularités. »
Antécédents :
L'ex-président a été emprisonné le 7 avril 2018 après que le juge de l'affaire Lava Jato, l'actuel ministre de la Justice, Sergio Moro ait décidé de le mettre en prison.
L'ordre d'arrestation a été donné après que les appels en seconde instance aient été épuisés et, profitant de la sentence du STF – annulée jeudi – qui donnait la possibilité de mettre en prison les condamnés en seconde instance.
Avant de se rendre aux autorités Curitiba, l'ex-président avait fait un discours émouvant devant les militants du PT et des mouvements populaires de gauche qui entouraient l'endroit où il se trouvait, le syndicat des Métallurgistes de la région de l'ABC de l'état de São Paulo.
Lula promettait de résister à son emprisonnement injuste et de continuer à lutter pour prouver son innocence : « Il ne sert à rien de chercher à éviter que je marche dans ce pays parce qu'il existe déjà des millions de Lula, de Manuela, de Boulo. Il ne sert à rien de chercher à détruire mes idées, elles flottent déjà dans l'air et ils ne peuvent pas les arrêter. Il ne sert à rien de freiner mes rêves parce que quand cela arrivera, je rêverai dans vos têtes, » a-t-il dit.
Prison politique
Moro a été responsable de la condamnation de Lula dans l'affaire connue sous le nom « d'affaire du Triplex» et l'a condamné à 9 ans et 6 mois de prison. La décision de Moro serait confirmée, en seconde instance, par la 8° cour du Tribunal Régional Fédéral de la 4ª Région (TRF4) qui a élargi sa peine à 12 ans et 1 mois en régime fermé.
Le 20 septembre 2016, Sergio Moro a accepté une plainte présentée par le MPF sur la base du processus n.º 5046512-94.2016.4.04.7000/PR. Armé d'un rapport de 59 pages remis par la Police fédérale, le procureur Deltan Dallagnol affirmait que Lula avait commis les crimes de corruption passive et de blanchiment d'argent en recevant des avantages indus de la part de l'entreprise sous-traitante OAS.
Un appartement triplex dans l'immeuble Solaris, à Guarujá, sur le littoral de Sao Paulo, aurait été réservé et réparé sous la direction de la famille de l'ex-président. La dénonciation disait aussi que Lula aurait participé à des crimes en acceptant que l'OAS stocke son patrimoine présidentiel.
Comme l'a dit le Ministère Public Fédéral, le Groupe OAS aurait distribué systématiquement des avantages illégaux à des membres du PT pour avoir des contrats avec la compagnie Petrobras, comme dans le Consortium CONEST/RNEST, dans les travaux de la Raffinerie du Nord-est Abreu et Lima (Ipojuca-PE) et dans le Consortium CONPAR, dans les travaux de la Raffinerie Président Getúlio Vargas (Araucária-PR). Le total des pots-de-vin aurait atteint R$ 87.624.971,26 (US$ 21.127.687). Environ 1% aurait été destiné à des agents politiques du PT. Lula aurait reçu R$ 3.738.738,00 (US$ 901.455), une valeur équivalent e à la réservation et aux travaux dans l'appartement.
Le jour où il a montré la dénonciation à la presse, Dallagnol a exhibé un tableur PowerPoint dans lequel il décrivait Lula comma le « commandant suprême » et « le plus important bénéficiaire » de la corruption sur laquelle on enquêtait dans l'affaire Lava Jato.
*Fuente: Brasil de Fato.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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