Cuba : Revenir à Fidel
Par Carlos Aznárez
Revenir à sa passion pour transformer la politique en quelque chose de réalisable malgré les 1 000 difficultés qui se présenteront.
Revenir à son courage au moment d'affronter l'ennemi mille fois plus puissant que lui et de ne pas dériver dans ses intentions.
Revenir à son obstination à continuer à avancer dans les circonstances les plus difficiles comme après l'attaque de la Moncada ou le débarquement compliqué du Granma.
Revenir à son intelligence dans la défense des idées qui l'ont poussé à se lancer dans la difficile bataille destinée à renverser le tyran Batista et à se défendre lui-même dans le procès qui a suivi l'attaque de la Moncada en expliquant que le véritable responsable de cette attaque était l'Apôtre Martí.
Revenir à sa dureté qui n'excluait pas la tendresse qu'il a manifestée dans chaque combat, dans chaque moment décisif où tout doute aurait pu lui coûter la vie et celle de ses camarades.
Revenir à ce qu'il nous a appris sur la combinaison nécessaire entre la lutte de masse et lutte armée pour parvenir à des victoires définitives comme celle obtenue par Cuba en ces 60 années d'existence. Des victoires qui, à cause de sa solidité, n'ont pas été le fruit de coups d'Etat ou d'intrigues comme l'aurait voulu l'impérialisme.
Revenir à sa sagacité de stratège militaire qui lui a permis de surmonter les obstacles dans la Sierra Maestra mais aussi pendant les années difficiles pendant lesquelles il a gouverné, des moments où il aurait été logique que la défaite soit proche mais où, grâce à son implication et à son esprit de guerrier, il a pu créer les conditions de la victoire.
Revenir à celui qui, avec son frère de combat Che, avait compris l'importance de commencer, dès que le dictateur aurait été vaincu, à construire un outil destiné à se battre contre la désinformation et la déformation de ses idéaux et des transformations qu'ils mettaient en place. Tous deux, avec Jorge Ricardo Masetti, ont été les fondateurs de l'Agence Prensa Latina qui diffuse toujours une information crédible.
Revenir à cela serait un exemple permanent pour que toute Cuba comprenne que les armes prêtes pour le combat sont aussi importantes que le travail volontaire pour faire tourner la production et avoir une économie auto-suffisante.
Revenir à sa patience infinie pour enseigner, former et stimuler les connaissances de ceux qui avaient toujours été maintenus en marge, exclus, humiliés. L'alphabétisation en tant que point de départ et ensuite, tout au long de la Révolution, la préparation, la formation, l'étude, ont été ses plus grandes préoccupations pour obtenir un peuple cultivé et désireux de continuer à grandir dans ce sens.
Revenir à son énorme humanité qui l'ont poussé à créer des instruments pour assurer la santé gratuite à tous les hommes et à toutes les femmes de Cuba et ensuite à élargir cet engagement en créant l'armée des blouses blanches qui inonde aujourd'hui de sa solidarité les coins les plus reculés du monde.
Revenir à sa clarté qui lui fait identifier l'impérialisme yankee comme l'ennemi à combattre et ne pas cesser un seul jour de le dénoncer comme l'antithèse d'une société dans laquelle la vie vainc toujours la mort.
Revenir à sa clarté qui lui a permis de se rendre compte que les femmes Cuba valaient et valent encore autant que les hommes et à partir de cette idée, d'aider à former le peloton de guérilleras «Mariana Grajales» et, alors que le Gouvernement révolutionnaire était toujours en construction, à « mettre toute la force nécessaire à créer avec Vilma Espín la Fédération des Femmes Cubaines, une organisation indispensable la formation et à l'esprit de lutte.
Revenir à sa conception du socialisme et du communisme dans laquelle al société devient un monde d'égaux où il n'y a de place pour aucune forme de capitalisme ni pour les raccourcis que celui-ci utilise pour tromper les peuples, du réformisme à la social-démocratie.
Revenir à son concept d'internationalisme dans lequel la lutte de n'importe quel peuple de la planète qui affronte l'impérialisme est partie intégrante de la lutte de Cuba, une chose qui, en ces 60 ans, a été plus que prouvée.
Revenir à Fidel, le héros de 1 000 batailles mais aussi l'homme d'Etat réfléchi qui a toujours prévenu que cette Humanité, nous la sauverions tous ensemble ou qu'elle s'éteindrait.
Revenir à Fidel qui, contrairement aux autres faux dirigeants, a fait de l'humilité un style de vie, évitant le culte de la personnalité et les comportements élitistes inutiles. Toute sa vie, il a été au pied du canon avec son peuple, toujours prêt à le conduire à la victoire dans les batailles les plus difficiles.
Maintenant, après 3 ans d’absence physique, son héritage révolutionnaire continue de nous illuminer à un moment très difficile pour le continent et le monde. Mais les nouvelles rébellions qui se déchaînent parmi nos peuples sont le signe qu'il ne se trompait pas quand il prédisait que malgré sa brutalité et de son ambition incontrôlée, l’impérialisme s'écroulerait pendant ce siècle.
Revenir à Fidel, c'est continuer à imaginer une Révolution socialiste comme celle qu'il a su construire pour nous prouver que le chemin est tracé. Ce qui manque, chanterait Daniel Viglietti, c'est de le suivre.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/11/25/cuba-volver-a-fidel/
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/cuba-revenir-a-fidel.html