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ChilI : Un étudiant torturé par les Carabiniers dénonce l’existence d'un centre clandestin 

29 Décembre 2019, 18:48pm

Publié par Bolivar Infos

 

Un étudiant a été enlevé par les Carabiniers en civil et brutalement torturé à Antofagasta. Il a dénoncé l’existence de ce qui pourrait être un centre clandestin de détention. Ce fait a été constaté lors d'une interview réalisée par El Regionalista TV et remet en question les dernières déclarations du président Sebastián Piñera dans lesquelles il nie l'existence d'un plan de répression comprenant des crimes contre l'humanité. Hier, des organisations d'avocats ont déposé une plainte contre le président pour ces délits.

 

Un jeune étudiant d'Antofagasta a dénoncé des tortures, des menaces de mort et l’existence de ce qui pourrait être un véritable centre de tortures dirigé par les Carabiniers dans une maison ou une enceinte dans les environs de la commune. Ce fait a été répété à plusieurs occasions et des enquêtes sont en cours comme par exemple dans la station de métro de Baquedano, dans le centre de Santiago de Chile où des jeunes ont témoigné avoir été torturés. 

 

Il s'agit d'un jeune étudiant qui travaille certains jours à Mejillones. Ce mercredi 6 novembre, il se trouvait sur l'Avenue Salvador Allende, vers 5 heures du matin, attendant le moyen de transport qui devait l'amener à son travail quand il a été abordé par des Carabiniers en civil qui portaient des gilets avec le logo des Carabiniers et des casques, dans une camionnette rouge.

 

Immédiatement, ils lui ont dit qu'ils allaient le soumettre à un contrôle d'identité et qu'il devait monter dans le véhicule. Le jeune a refusé en disant que pour un contrôle d'identité, il n'était pas nécessaire qu'ils l'emmènent. Selon ce qu'il raconte, à ce moment-là, un Carabinier a mis un pistolet électrique aussi appelé Taser sur sa poitrine, lui en a lancé une décharge et ils l'ont obligé à monter dans la camionnette, menotté et ils lui ont couvert le visage avec un sac ou une capuche.

 

A ce moment-là, le jeune a senti que la camionnette avançait vers la sortie de Calama, lui y a-t-il semblé et après 20 à 30 minutes de trajet, apparemment sur route, ils sont arrivés à ce qui serait une maison ou une enceinte.

 

A cet endroit, toujours selon ce qu'il raconte, il y avait d'autres personnes détenus et elles étaient en train d'être frappées car on entendait des plaintes et des gémissements. Il a aussi pu entendre un son d'origine électrique. Pendant plusieurs heures, il a reçu des coups et il a subi un interrogatoire au cours duquel on lui posait des questions sur les protestations et sur les dirigeants ou les personnes qui les avaient en charge. De plus, on lui posait des questions sur les partis politiques des étudiants qui y participaient.

 

Parmi les graves tortures qu'il a subies, ils lui ont planté des aiguilles sous les ongles et avec un couteau, lui ont fait des coupures sur le visage. En plus, on l'a menacé de mort : « Veux-tu qu'on te jette à l'eau ou qu'on t'enterre dans le désert ? »

 

Enfin, ils l'ont abandonné à l'entrée d'Antofagasta où il a pu voir une camionnette du Gope des Carabiniers s'éloigner. Ce cas est déjà connu des organismes de Droits de l'Homme et d'avocats.

 

Les indices les plus conservateurs obtenus par l'Institut National des Droits de l'Homme (INDH) ne font apparaître que les plaintes officielles : 5 plaintes pour homicide,19 pour violences sexuelles et 168 pour tortures alors que plus de 5 000 personnes ont déjà été arrêtées. Les hôpitaux ont enregistre 1778 manifestants blessés dont 41 par balles, 519 par des armes anti-émeutes, 35 par des balles de petit calibre et environ 338 par des armes non identifiées. Environ 177 personnes ont été blessées aux yeux. Ce chiffre ne comprend pas les blessés qui ne se rendent pas dans un centre médical par crainte des représailles ainsi que de nombreuses personnes torturées et qui ont été victimes d'abus dans les quartiers périphériques comme l'a constaté ANRed au Chili. 

 

Dans sa dernière interview accordée à la BBC, le président Sebastián Piñera nie l'existence d'un plan systématique de répression qui viole les Droits de l'Homme. Ses déclarations coïncident avec celles du Directeur de l'INDH, Sergio Micco, ce qui lui a valu le rejet des défenseurs des Droits de l'Homme et des victimes du terrorisme d'Etat.

 

Lundi dernier, des associations d'avocats ont déposé une plainte pour crimes contre l'humanité contre Sebastián Piñera. La Défenseure du Peuple, le Comité de Défense du Peuple Hnos et la Coopérative Juridique l'ont présentée au Centre de Justice de Santiago pour es attaques systématiques contre la population civile pendant ces semaines de protestation du peuple.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol : 

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/12/28/chile-joven-torturado-en-antofagasta-denuncia-centro-clandestino-de-detencion/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/12/chili-un-etudiant-torture-par-les-carabiniers-denonce-l-existence-d-un-centre-clandestin.html