Cuba : L'économie a progressé sans recettes néolibérales
Le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a assisté à la première journée de travail des commissions parlementaires permanentes, préalablement à la 4e Période ordinaire de sessions
Auteur: Alejandra Garcia Elizalde | informacion@granmai.cu
18 décembre 2019 13:12:40
En dépit de la situation internationale complexe que doit affronter Cuba aujourd’hui, marquée par le durcissement de la politique hostile des États-Unis à l’encontre de l'Île, nous avons résisté et obtenu des résultats très méritoires, a souligné le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors des débats de la Commission des Affaires économiques.
Dynamiser l'économie cubaine est une tâche qui nous incombe à tous. Il nous faut proposer, réfléchir, mettre en œuvre des solutions, concrétiser des concepts afin de la relancer et de la soutenir, a souligné le chef de l’État.
Dans cet effort, nous ne devons pas perdre l'occasion de faire un exercice critique approfondi pour améliorer le développement local. Ce sera la meilleure réponse au blocus économique, commercial et financier injuste que nous imposent les États-Unis, a-t-il rappelé.
« L'Assemblée nationale du Pouvoir populaire se doit d’être le scénario propice à la réflexion et à la défense le Plan de l’économie de la prochaine année 2020. Tirons profit de tous les leviers et allons à la base. Les meilleures réponses peuvent être données par les travailleurs, qui sont en première ligne de la production. »
Il y a beaucoup de talent et d'esprit d'entreprise dans notre pays. Nous devons rendre l'économie participative et solidaire, c'est ainsi que nous avons agi en ces temps complexes. Les menaces de l'empire n'ont pas atteint leur objectif de détruire la Révolution, et tout cela a été possible grâce à notre peuple, a-t-il dit.
La meilleure preuve en est que, grâce aux ressources qui ont été allouées aux différents secteurs de l'économie, on s'attend à une croissance du Produit intérieur brut d'environ 1% en 2020, a déclaré quant à lui Alejandro Gil Fernandez, ministre de l'Économie et de la Planification, qui a souligné que ce taux de croissance est possible si nous travaillons dur.
Il a expliqué que, bien qu'il s'agisse d'une hausse discrète, ce sera un résultat méritoire, surtout dans ce scénario marqué par le durcissement de la politique hostile des États-Unis contre Cuba.
Pour atteindre cet objectif, le ministre a énuméré comme priorités : « le maintien et l'augmentation des mesures d'économie d'énergie, l’amélioration de la qualité des services, la réduction des importations destinées au secteur touristique et une participation accrue de l'industrie nationale. »
Il a insisté sur « la nécessité de favoriser les enchaînements productifs dans les investissements étrangers, de consolider les projets de développement local, d'avancer dans le renforcement de l'ordre monétaire et des liens entre le monde universitaire et le secteur des entreprises ».
Il est essentiel de travailler ensemble, que chacun fasse ce qui lui incombe, et qu'il le fasse bien, depuis son lieu de travail, a rappelé Esteban Lazo Hernandez, président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, durant les débats de cette Commission.
LES PRINCIPALES RÉALISATIONS DE CUBA EN 2019
Diaz-Canel Bermudez a évoqué les principales réalisations du pays en 2019. La premier d'entre elles : le programme du logement, « que nous avons dépassé ».
Des progrès ont également été réalisés dans l'octroi de subventions et l'élimination des obstacles bureaucratique, la réparation des logements endommagés par phénomènes climatiques, et des dizaines de milliers de sols en terre battue éliminés dans tout le pays, a-t-il expliqué.
Parmi les réalisations du pays, il a mentionné celle d’avoir maintenu son statut de destination prisée et sûre, même si nous n'atteindrons pas le nombre visiteurs escomptés cette année dans le secteur du tourisme.
Il a également rappelé que les efforts déployés ont permis d’effacer la triste image laissée par la forte tornade qui a frappé la capitale du pays en janvier de cette année. En novembre, la quasi-totalité des dommages provoqués par ce phénomène atmosphérique avaient été réparés, ce qui a permis à La Havane de fêter en grande pompe son 500e anniversaire.
Bien qu'il reste encore beaucoup à faire pour panser toutes ses blessures, les gens peuvent maintenant voir une capitale différente et réanimée.
Par ailleurs, nous pouvons affirmer aujourd'hui que nous jouissons de la meilleure situation en matière de transports de marchandises des 20 dernières années, et que nous continuons de renforcer la conscience exportatrice et à l'investissement étranger, a-t-il indiqué.
L'informatisation de la société progresse également. Nous disposons déjà des technologies 3G et 4G de téléphonie mobile, de nos propres applications qui facilitent le commerce électronique, avec des plateformes telles que Transfermovil et EnZona, entre autres, a-t-il déclaré.
Cette année, a-t-il ajouté, le nombre d'emplois s’est accru, nous avons procédé à une augmentation significative des salaires et nous avons pu surmonter les problèmes de désapprovisionnement que nous avions connus au cours des premiers mois de l'année, notamment en ce qui concerne des produits comme le poulet, entre autres
Nous ne pouvons pas dire que tout est accompli. En 2020, nous visons plus loin, a conclu le président de la République.
LE PAYS NE S'EST PAS ARRÊTÉ, PAS MÊME DANS LES JOURS LES PLUS DIFFICILES
En septembre et en octobre, a rappelé le chef de l'État cubain, nous disposions de moins de 50% de carburant et la priorité a été donnée au fait qu’il n’y ait pas de coupures de courant.
Il est vrai, a-t-il souligné, que l'économie s'est ralentie, les rythmes ont ralenti, les travaux investissements se sont interrompus. Mais, quel aurait été solution de ceux qui nous donnent des recettes?
Ils auraient augmenté le prix du carburant et le prix des produits. Ils auraient fermé des écoles, des centres culturels.... Rien de tout cela ne s'est passé ici.
Nous avons tous agi de manière solidaire en tant que pays, a-t-il souligné. Nous avons gagné, nous avons résisté, les ennemis n'ont pas atteint leurs objectifs. C'est la raison pour laquelle nous nous trouvons à l'Assemblée nationale, afin de prévoir ensemble comment aller de l'avant l'année prochaine. Ils exigent de nous que nous abandonnions nos frères (la Révolution bolivarienne du Venezuela) afin de lever le blocus économique.
« Soixante ans de dignité ne se jettent pas à la poubelle de l'Histoire. Cuba continuera d'être digne. »
L'IMPÉRIALISME EST UN ÉCHEC
Diaz-Canel Bermudez a évoqué la situation internationale complexe, marquée par un gouvernement impérial dysfonctionnel, rongé par la corruption, et dont le comportement agressif porte préjudice à toutes les régions.
Avec cette politique, a-t-il dit, les problèmes existants dans le monde s'aggravent, ainsi que le non-respect du droit international. Pour ce qui concerne notre région, ce gouvernement a réactivé la doctrine Monroe et continue de penser que l'Amérique latine est son arrière-cour.
Au milieu de cette situation, a-t-il dit, nous avons été confrontés au renforcement des mesures de blocus. Cependant, l'impérialisme a échoué sur la scène régionale, secoué par des manifestations anti-néo-libérales dans plusieurs pays. Ils ont tenté par ailleurs de renverser le gouvernement du Venezuela, mais ils se sont embourbés face à l'union civique et militaire, qui reste ferme face à l'agression.
Selon le président cubain, le prétexte auquel ils ont recours est les soi-disant actions et la présence de Cuba dans ce pays. Ils n’en finissent pas de reconnaître que le problème, c'est que les peuples n’en peuvent plus.
Le néolibéralisme, a-t-il dit, existe grâce à l'impérialisme et au capitalisme. La bataille est contre le capitalisme, qui est le système qui génère la politique néolibérale.
Cuba maintient sa position : face à leurs mensonges, ne pas nous rendre et ne rien accepter de qu'ils veulent nous imposer, ainsi que suivre la séquence historique : résistance, lutte et solution émancipatrice, a-t-il affirmé.
Et pour cela, a-t-il considéré, l'unité est importante. Notre unité ne doit pas se fracturer.
LA PAROLE AUX DÉPUTÉS
Les progrès du pays en matière économique, bien que discrets, ont été très importants. Malgré les restrictions imposées par le blocus économique et d'autres mesures coercitives du gouvernement des États-Unis contre Cuba, qui ont été renforcées en 2019, Cuba ne s'arrête pas, a déclaré Victor Manuel Gutiérrez, député de la municipalité de Boyeros, province de La Havane, durant la Commission.
Seule l'unité du peuple pourra surmonter des périodes difficiles comme celles que nous avons traversées récemment à cause du manque de carburant, a-t-il ajouté, et il a appelé les parlementaires à promouvoir une attitude de transparence face à la population dans toutes les situations, aussi difficiles soient-elles.
Margarita Soroa, représentante de la municipalité de San Cristobal, dans la province d'Artemisa, a exhorté les membres de la Commission des Affaires économiques à traduire en actes les propositions inscrites dans le procès-verbal, à partir d'une analyse minutieuse de ce qui reste à faire par rapport aux priorités et aux réserves de notre plan économique.
De même, Marta Aguilera, députée de la province de Granma, a centré son intervention sur la nécessité de moduler les plans et projections économiques en fonction des capacités réelles des différentes instances.
Quant à Oscar Luis Penton, député de Sierpe, Sancti Spiritus, il a insisté sur le rôle de premier plan du système des entreprises, qui apporte 80% des recettes totales du budget de l'État.
Enfin, à partir de l'expérience de la société céréalière Sur del Jibaro, il a fait référence à l'application de formes de paiement qui motivent et accélèrent la production, ainsi qu'au lien université-entreprise qui, dans le cas spécifique de cette municipalité, lance déjà des projets conjoints avec les centres universitaires du chef-lieu de province et d’Holguin, pour proposer des doctorats aux chefs d’entreprise de la région.
http://fr.granma.cu/cuba/2019-12-18/leconomie-cubaine-a-progresse-sans-recettes-neoliberales