Venezuela : Les dénonciations de corruption font chanceler Juan Guaidó

Les liens entre plusieurs députés et ce qui semble être un réseau de corruption lié au programme d'aliments subventionnés CLAP met le dirigeant de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaidó, dans une position difficile.

Selon une enquête du site vénézuélien Armando.info, ce groupe de députés a défendu le patron colombien Carlos Lizcano devant les tribunaux de la Colombie, des Etats-Unidos et de la Belgique pour que les sanctions contre lui soient levées.

Lizcano est le propriétaire de Salva Foods, l'entreprise qui gère les Magasins CLAP, un réseau d'approvisionnement privé connu auparavant sous le nom d'Approvisionnement Bicentenaire et serait en relations avec l'importation d'aliments pour les Comités Locaux d'approvisionnement et de Production (CLAP), un système grâce auquel le Gouvernement vénézuélien s'occupe de plus de 6 000 000 de familles à cause de la crise que vit le pays, produit de la guerre économique, du blocus et des sanctions.

Selon l'enquête du site, les députés suivants seraient impliqués dans ce qu'ils affirment être un « réseau de corruption des CLAP : »

Luis Parra, José Brito et Conrado Pérez Linares, du parti Primero Justicia.

Adolfo Superlano, expulsé du parti Cambiemos le 11 novembre.

Richard Arteaga et Guillermo Luces, du parti Voluntad Popular.

Chaim Bucaram et William Barrientos du parti Un Nuevo Tiempo.

Héctor Vargas de Avanzada Progresista.

La plupart de ces députés sont membres de la Commission de contrôle du Parlement, c'est pourquoi les nouvelles révélations affectent aussi Juan Guaidó.

En réponse aux accusations, celui-ci a annoncé que les députés en question ont été suspendus et qu'une « enquête indépendante » a été engagée. Pour leur part, les différents partis auxquels appartiennent ces députés les ont également suspendus.

Les parlementaires rejettent la réélection de Guaidó comme président de l'AN

Des parlementaires du groupe d'opposition de l'Assemblée Nationale ont rejeté réélection de Juan Guaidó comme président de l'Assemblée Nationale prévue pour le 5 janvier 2020.

Le député José Brito a demandé mardi la démission de Juan Guaidó de la présidence de l'Assemblée Nationale et de la « présidence par intérim » parce qu'il serait impliqué dans des actes de corruption : « Je demande que Guaidó s'en aille parce que si moi, on m'accuse de corruption par lettres, alors Guaidó aussi devrait s'en aller de la présidence parce que lui, oui, il est lié à cette sorte de faits, » a déclaré le parlementaire lors d'une interview accordée à la chaîne Globovisión.

Brito a reconnu qu'un patron dont il n'a pas révélé l'identité a financé les voyages qu'il a faits avec 4 autres députés en Italie et en Espagne pour demander aux autorités de ces pays d'enquêter sur Ramírez, l'ex-ministre du Pétrole et ex-président de PDVSA. Cette situation,, a assuré Brito, était connue de Tomás Guanipa, le secrétaire national du parti Primero Justicia dans lequel il militait jusqu'à présent. Le député a aussi signalé que le conseiller économique de Guaidó Rafael Rojas, alias «Guayaba», qu'il accuse d'être un prête-nom de Juan Guaidó, a acheté une discothèque à Madrid.

Il a également affirmé que Guaidó est financé par Rafael Ramírez, qui est maintenant un farouche opposant au Gouvernement de Maduro mais continue à être vu par une partie de l'opposition comme un corrompu à cause des accusations portées contre lui et contre son cousin Diego Salazar accusé d'avoir volé plus de 2 000 000 000 de dollars de PDVSA en commissions et pots-de-vin. Le Président Nicolás Maduro a également indiqué que Ramírez et les directeurs de PDVSA qu'il avait nommés sont responsables de la chute de la production de pétrole qui a causé en partie la crise que vit le pays.

Brito a également fait savoir que 70 parlementaires d'opposition ont signé une lettre dans laquelle ils exigent de Guaidó qu'il rende des comptes à propos des fonds que le Gouvernement étasunien leur a envoyés pour ce qu'ils appellent « l'aide humanitaire. » Guaidó a répondu qu'il n'avait pas connaissance de cette lettre.

Le député de l'AN, Adolfo Superlano, a affirmé qu'il « y a un groupe de députés avec lesquels nous ne sommes pas d'accord, ni avec leur gestion ni avec leur engagement. Cette année, ce sera aux minorités d'assumer la direction de l'Assemblée Nationale. Nous en pouvons pas suivre Guaidó», a déclaré Superlano.

Il a signalé que Guaidó est en train d'attaquer un groupe de députés en les accusant d'être impliqués dans un réseau de corruption pour occulter les bas niveaux de popularité qu'il a atteints ces derniers mois.

« Que cet autocrate qui n'a ni l'autorité morale ni la qualité juridique pour cela me dise j'ai perdu ma condition de député. Ces messieurs ont perdu le nord et ont escroqué l'espoir du peuple vénézuélien... Je te défie, Juan Guaidó, de te soumettre à une enquête approfondie, » a-t-il dit.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

https://albaciudad.org/2019/12/denuncias-de-corrupcion-hacen-tambalear-a-juan-guaido/

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