Cuba : Les relations diplomatiques avec les Etats-Unis 5 ans après leur rétablissement
Les autorités cubaines n'écartent pas que « cela puisse encore s'aggraver » à cause de al politique agressive du Gouvernement des Etats-Unis contre l'Ile.
Malgré les avancées obtenues sous le Gouvernement du président Barack Obama, à l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017, les relations se sont à nouveau tendues.
Ce sera mardi le cinquième anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis (USA) alors que l'escalade agressive du Gouvernement de Donald Trump contre l'Ile peut être déterminante pour la suite des relations bilatérales.
Dimanche dernier, le directeur général de la Chancellerie cubaine pour les Etats-Unis, Carlos Fernández de Cossío, a affirmé que le Gouvernement cubain est prêt pour une éventuelle rupture des relations diplomatiques avec Washington mais « ne la souhaite pas. »
Selon le diplomate, après des mois de tensions entre les A pays, « nous devons être conscients que cela peut encore s'aggraver » car « les personnes qui sont aujourd'hui en charge de la politique des Etats-Unis envers l'hémisphère occidental sont des personnes à la conduite et aux positions très extrêmes et très agressives envers notre pays. »
« Nous sommes certains qu'elles sont déterminées à rompre toutes les relations existantes, à fermer les ambassades » rouvertes en 2015 quand La Havane et Washington ont rétabli les relations diplomatiques qui, selon Fernández de Cossío, sont à présent « à un très bas niveau. »
Depuis le 17 décembre 2014, quand les présidents des Etats-Unis et de Cuba de l'époque, Barack Obama et Raúl Castro, ont annoncé le rapprochement entre les Gouvernements des 2 pays, la bilan des relations est contradictoire.
Après plus de 50 ans d'éloignement – les relations avaient été interrompues en 1961 – les 2 premières années ont été positives, marquées par des facilités pour les voyages et le commerce entre les pays voisins et l'ouverture d'une communication téléphonique directe ainsi que par la visite d'Obama à La Havane.
Mais à l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, de vieilles tensions sont réapparues dans les relations et de nouvelles s'y sont ajoutées. « Pendant ces 3 dernières années, il y a eu une érosion progressive jusqu'à ce que nous arrivions au moment actuel où le Gouvernement des Etats-Unis affiche clairement son but d'agression contre Cuba, » a déclaré le diplomate.
Il a déclaré aussi qu'il est très difficile d'imaginer un progrès soutenable en faveur des relations bilatérales alors que Washington maintient le blocus en vigueur depuis 1962 ou adopte des mesures comme priver Cuba « de son approvisionnement en combustible ou persécuter la coopération médicale internationale (...) une extrémité à laquelle aucun Gouvernement étasunien antérieur n'en était arrivé. »
Suspension des services consulaires
Le 29 septembre 2017, Washington a annoncé sa volonté de réduire de plus de la moitié son personnel diplomatique à Cuba, ce qui a occasionné la suspension illimitée des démarches de visas pour les Cubains.
Tout cela accompagné d'un avertissement destiné aux citoyens étasuniens sur les dangers qu'ils pourraient courir en se rendant sur l'Ile. Ensuite, le 3 octobre de la même année, le Gouvernement Trump a ordonné que le personnel diplomatique cubain aux Etats-Unis soit réduit.
Interdiction des voyages à Cuba
En avril 2018, le Gouvernement Trump a interdit aux Etasuniens les voyages individuels à Cuba, une mesure qui, depuis le 5 juin dernier, a été durcie par le Département du Trésor qui l'a étendue aux « voyages éducatifs en groupes, » une des catégories qui permettaient aux citoyens étasuniens de se rendre à Cuba légalement.
D'autre part, les voyages des bateaux de passagers, des bateaux de croisières et des avions privés des Etats-Unis à Cuba ont été interdits pour saper la floraison du tourisme dont jouissait Cuba. Le 10 décembre dernier est entrée en vigueur l'interdiction des vols à l'intérieur de Cuba.
Amendes à des bateaux qui transportaient du pétrole
Le Gouvernement des Etats-Unis possède une liste, établie de façon unilatérale, d'entités sanctionnées dans laquelle il a inclus, à diverses occasions, des bateaux qui transportaient du brut vénézuélien à Cuba.
Des entités financières comme des banques ou des compagnies de différents secteurs ont aussi été la cible de sanctions et d'amendes de plusieurs millions pour avoir violé le blocus étasunien contre Cuba.
Restriction des exportations
Les Etats-Unis ont restreint encore pus en octobre les exportations et les réexportations de bien vers Cuba grâce à des mesures comme l'établissement d'une politique générale de refus de licences de location d'avions à des lignes cubaines d'Etat qui, comme les bateaux, ne pourront plus être exemptés de licences s'ils sont utiliisés comme charters ou loués à un « Etat qui patronne le terrorisme. »
Ils ont également imposé le refus de toute réexportation d'articles étrangers qui contiennent plus de 10% de composants étasuniens et ont revu l'Exemption de Licence « Soutien au Peuple Cubain » pour que certains dons au Gouvernement de Cuba ne puissent pas être faits.
Inclusion dans la liste du Trafic de Personnes
Le Gouvernement Trump a inclus Cuba dans un rapport de 2019 sur les pays qui ne font pas ce qu'il faut pour combattre le trafic de personnes, alléguant que « le Gouvernement n'a pas pris de mesures pour affronter le travail forcé dans le programme de missions médicales à l'étranger. »
Mais le président Miguel Díaz-Canel a dénoncé la calomnie des Etats-Unis qui attaque la collaboration médicale cubaine et peur conduire à l'imposition de mesures coercitives.
Réactivation de la Loi Helms-Burton
Le Gouvernement Trump a décidé d'activer, pour la première fois dans l'histoire, une mesure qui permettra de réclamer devant des tribunaux étasuniens des propriétés nationalisées parla Révolution cubaine. Les chapitres III et IV de la loi Helms-Burton avaient été suspendus par tous les présidents depuis l'approbation de cette loi, en 1996.
Le changement de politique a ouvert la voie à des plaintes aux Etats-Unis contre des entreprises du monde entier car il permet aux Etasuniens et même aux Cubains naturalisés Etasuniens de porter plainte contre les compagnies qui soi-disant tirent profit des propriétés à Cuba qui étaient à eux ou à leur famille auparavant.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
URL de cet article :