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Mexique : Un engagement sans limite

19 Janvier 2020, 17:58pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Gerardo Fernández Casanova

La Constitution Mexicaine, en plus d'être un instrument qui règle les relations entre la société et l'Etat, a été conçue comme un accord concernant le projet national auquel on aspire. Jurer de la respecter, comprend l'engagement de conduire ses aspirations jusqu'à ses ultimes conséquences, en particulier la recherche du plus grand bonheur possible pour le peuple. Il n'en a pas toujours été ainsi, les exemples dans lesquels le serment est prononcé sans véritable volonté de respecter cet engagement ou sans une compréhension totale de ce à quoi on s' engage sont nombreux. Encore moins quand on accède aux responsabilités par la fraude et la trahison préalable du serment. Nous avons été plus habitués à des régimes qui ont prêté serment vainement, qui respectent la forme mais violent le fond. Cela nous donne du travail, alors, de comprendre l'action d'une autre façon, une qui assume totalement et pleinement l'engagement constitutionnel comme le fait le Président López Obrador.

 

J'avoue être l'un de ceux qui ne l'avaient pas compris. Son appel à la transformation et son honnêteté m'on toujours convaincu mais je souhaitais un changement plus radical, franchement anti-capitaliste et anti-impérialiste, conduit plus par souhait idéologique qu'à cause de la réalité historique en ignorant son coût social et politique. Aujourd'hui, je crois comprendre un peu mieux AMLO et sa pratique politique. Il ne se bloque pas dans des positions idéologiques convenues mais il identifie simplement en tant qu'adversaires ceux qui s'opposent à ce que les choses changent et qui ne veulent pas voir l'état de privilèges qu'ils ont atteint mis en danger. En ce sens, il s'identifie comme un libéral celui qui cherche la justice, par exemple, il lutte pour augmenter le salaire du travailleur sans exterminer l'employeur : en ce sens, c'est un capitaliste pur. D'autre part, il travaille pour que l'éducation et la santé soient gratuites, universelles et de qualité deviennent une réalité, une condition qui en ferait un socialiste. Il encourage le libre commerce avec les Etats-Unis et le Canada mais il sauvegarde la souveraineté nationale dans sa pratique, il en profite même pour nourrir son ordre du jour de démocratie et de justice du travail et de souci de la nature, il respecte et met en valeur les cultures des peuples originaires et aspire à leur n-bien-être grâce à des projets qui les incluent et en ce sens, c'est un indigéniste progressiste opposé au maintien de leur marginalisation. Depuis longtemps, cela m'indique qu'AMLO n'est pas un simple pragmatique mais qu'il se situe toujours dans l'apport du meilleur bien-être social possible. De cette façon, le pragmatisme devient une vertu.

 

En étant pragmatique, López Obrador gouverne en respectant des idéaux et des principes : l'honnêteté et la démocratie avant tout, en assumant le coût élevé que ces principes impliquent et la difficulté de les mettre en œuvre. Il est beaucoup plus facile de gouverner ou, pour mieux dire, d'administrer la chose publique en étant souples sur les principes mais ça ne l'est pas quand ce qu'on cherche, c'est le changement culturel de fond au bénéfice de la justice et du bien-être social. Dans ce domaine, il est important de noter que la structure légale a été conçue en sens contraire et, en beaucoup de choses, reste en vigueur.

 

Dans ce cadre, il faut ajouter une autre caractéristique très personnelle et qui le définit bien : la volonté et la capacité d'exécution. Par cette attitude, López Obrador assume personnellement tous les risques de la prise de décisions, y compris celui de la nomination de ses collaborateurs. Il tient et résiste aux tourmentes que ses décisions provoquent naturellement ou artificiellement et avance avec un entêtement proche de l'obstination mais pas de la sottise. Il est habitué à ce qu'on s'oppose à tout ce qu'il entreprend, il est brutalement critiqué et attaqué mais il ne renonce pas à al décision qu'il a prise. Il fait valoir pleinement son autorité morale et politique avec le soutien et l'exigence de 30 000 000 de voix.

 

Sa seule limite est le temps : le 30 août 2024, cette chance sera finie sans remède : il ne veut pas et ne peut pas être réélu. C'est pourquoi il manifeste cet esprit de décision dans ses actions et il se consacre à la mise en œuvre indéfectible de ses décisions : l'annulation de l'aéroport de Texcoco, le combat frontal contre le vol de combustible, l'annulation de la réforme de l'éducation de Peña, la mise en place des programmes de bien-être, la stratégie de sécurité et la création de la Garde Nationale, la profonde réforme du travail, la récupération des entreprises énergétiques nationales, la construction de la nouvelle raffinerie et la réparation des raffineries existantes ainsi que la renégociation des contrats de la CFE, l'annulation des augmentations d'impôts, le début du Train Maya et du corridor Trans-isthmique, la création de l'Institut de la Santé pour le Bien-être et l'approbation du TMEC. Les conférences quotidiennes du matin, les tournées des week-ends l'austérité républicaine et beaucoup d'autres choses qui montrent un gouvernant avec totalement engagé comptent beaucoup. 

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/01/17/pensamiento-critico-mexico-compromiso-sin-limite/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/01/mexique-un-engagement-sans-limite.html