Bolivie : Les Etats-Unis derrière le refus de la candidature d'Evo Morales
L'ex-président de la Bolivie, Evo Morales, a affirmé lors d'une conférence de presse vendredi à Buenos Aires que le refus de sa candidature au Sénat a été ordonné par le Gouvernement des Etats-Unis.
Morales a ajouté que toutes les décisions du Tribunal Suprême Electoral sont orientées par le Gouvernement de fait qui obéit à la volonté du Gouvernement des Etats-Unis qui non seulement lui interdit de rentrer au pays mais ne le laisse pas s'approcher de la frontière avec la Bolivie.
Il ne nous pardonne as d'avoir lutté « pour la dignité, la souveraineté, pour notre Grande Patrie et pour la libération de nos peuples, » a-t-il déclaré et il a rappelé l'impact du mouvement de gauche sur le continent : C'était des temps où nous travaillions tous pour nos peuples. »
« Sous ce Gouvernement, nous avons démontré qu'un autre monde, sans l'Empire nord-américain, est possible, sans le FMI. C'est notre péché, notre délit : nous nous sommes libérés de la pression politique, des contraintes économiques et nous avons libéré beaucoup de nos frères de la pauvreté. »
Bataille juridique
Cette conférence de presse a aussi servi à faire connaître l’avancement de l'affaire du refus de la candidature de l'ex-président qui, selon ses avocats, « épuisera tous les recours juridiques » pour continuer à être candidat au Sénat pour l'état de Cochabamba.
Raúl Salvador, l'un des avocats qui défendent Morales, a affirmé que la décision annoncée jeudi par le TSE de refuser sa candidature pour non respect de la condition de résidence permanente est une interprétation irrationnelle des lois. Il a affirmé que la candidature ne s'appuie pas sur 1 mais 2 sources principales : la Constitution de 2009 et l'interprétation de l'accord international concernant les Droits de l'Homme.
Il a aussi cité la loi bolivienne et des déclarations du Tribunal Constitutionnel dans l'affaire de la résidence d'un opposante, affaire dans laquelle le Tribunal Constitutionnel avait déclaré que la résidence d'une personne est l'endroit où elle est inscrite sur les listes électorales. Une condition que remplit l'ex-président.
Cet organisme a aussi déclaré que si la personne, pour des raisons légales ou de force majeure, se voit obligée de quitter le pays, on considère que sa résidence a été l'objet d'un processus d’intermittence.
« Evo Morales allait être assassiné, » a dit l'avocat.
Un autre membre de la défense d'Evo Morales, Eugenio Raúl Zaffaroni, a évoqué la persécution politique dont est l'objet, non seulement Morales, mais son parti. Il a mentionné l'arrestation de la représentante légale de l'ex-président et la saisie de documents qu'elle avait sur elle et le fait que le siège du MAS a été fermé pour de osi-disant investigations.
De plus, il a évoqué la possibilité que la candidature de Luis Arce soit refusée alors qu'il reste peu de temps avant le 3 mai, jour des élections.
« La fraude arrive à travers différents signes par la voie de la proscription, pas frontale mais par petites gouttes : en provoquant la violence, des difficultés et en proscrivant des candidats, » a dit Zaffaroni.
Il a évoqué aussi évoqué le fait qu'on a choisi pour annoncer cette décision le carnaval : des jours de fête où le peuple a peu de possibilités de se mobiliser.
« La lutte continue, » a-t-il affirmé.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/news/evo-inhabilitacion-electoral-TSE-20200221-0017.html
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