Bolivie : Pressions sur le Tribunal Electoral pour qu'il refuse la candidature d'Evo
Les pressions sur le Tribunal Suprême Electoral (TSE) de Bolivie pour qu'il refuse la candidature d'Evo au Parlement se sont accentuées avec l'annonce du Comité Civique de Santa Cruz (est) d'une grève illimitée s'il accepte cette candidature.
« C'est définitif, la grève illimitée est déjà décrétée ainsi que le blocage des routes qui aura lieu dans tout e département si le TSE accepte la candidature d'Evo Morales, » a dit à des reporters le président du Comité Civique de Santa Cruz, Rómulo Calvo, selon la radio El Deber.
Le TSE a annoncé qu'il déciderait la 17 février s'il accepte ou non la candidature de Morales au Sénat, en attente pour absence de certificats de résidence que son parti, le Mouvement Vers le Socialisme (MAS) affirme avoir présentés cette semaine.
Le dirigeant civique a précisé que la grève et les blocages seront effectifs « si les porte-parole du TSE oublient d'appliquer correctement la loi en vigueur et refusent de reconnaître la volonté du peuple en acceptant le candidat Evo Morales. »
L'ex-président Morales (2006-2019), forcé à démissionner et à quitter le pays en novembre dernier a été inscrit par le MAS comme premier candidat au Sénat pour le département de Cochabamba où il est recensé, aux élections générales du 3 mai prochain.
Les menaces des membres du Comité Civique de Santa Cruz qui ont participé activement aux protestations qui ont causé la chute du Gouvernement de Morales s'ajoutent à diverses annonces de plaintes d'une éventuelle acceptation de al candidature de l'ex-président.
Bien que Calvo l'ait annoncée la semaine dernière, la grève devait être ratifiée par l'assemblée des institutions patronales, professionnelles et de voisins qui composent le Comité Civique de Santa Cruz qui s'est réunie jeudi soir et a donné son feu vert.
La règle à laquelle Calvo fait allusion est l'obligation de résidence dans le département dans lequel on présente sa candidature que Morales ne remplirait pas puisqu'il est réfugié à l’étranger bien que le MAS prétende que cette règle ne s'applique pas puisque son exil est forcé.
Plusieurs candidats proches du Gouvernement de transition de la « présidente » Jeanine Áñez, également candidate, ont annoncé qu'ils déposeraient des plaintes contre la candidature de Morales : le sénateur Oscar Ortiz, chef politique d'Áñez au Parti Démocrate, l'ex-président Jorge Quiroga (2001-2002) et l'ex-député paysan, actuellement directeur du Fonds Indigène d'Etat, Rafael Quispe ainsi que des groupes de citoyens qui ont participé aux mobilisations de l'année dernière.
« Nous allons nous mobiliser à nouveau pour empêcher Morales d'être élu, » a prévenu le Comité National de Défense de al Démocratie qui regroupe plusieurs personnalités opposées au MAS dans un communiqué, ce 14 février.
La candidature de Morales fait partie des plus de 700 que le TSE a mises en suspens pour absence de certains documents le 3 février dernier.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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