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Venezuela : Qu'a dit l'ex-sénatrice colombienne Aída Merlano à la justice ?

7 Février 2020, 17:54pm

Publié par Bolivar Infos

L'ex-sénatrice colombienne Aída Merlano, dans le cadre de l'audience spéciale qui s'est déroulée à Caracas jeudi, a dénoncé un plan du président du pays, Iván Duque, et de clans politiques comme les familles Char et Gerlein, pour l'assassiner à cause des preuves de la corruption de la politique colombienne qu'elle possède.

 

« Mon désespoir, j'en suis venue à chercher refuge dans ce pays. Je suis persécutée par le président de mon pays, Iván Duque, qui cherche à m'assassiner après la fuite organisée par une classe dirigeante dans le pays avec la collaboration Vargas Lleras et de l'ex-Procureur Général de la Nation, Néstor Humberto Martínez, » a déclaré Merlano à l'audience.

 

Elle a réaffirmé qu'au moment où il a voulu faire effectuer un virage à la politique régionale, le procureur de l'époque, Martínez, et l'ex-candidat la présidence Germán Vergas Lleras ont commencé à l'accuser de délits : « Ils ont semé des preuves qui m'incriminaient dans des délits de port d'arme en qualité de garde du corps, association de malfaiteurs et corrumtion d'électeurs, par exemple. »

 

Au moment de son arrestation, l'ex-sénatrice a insisté sur la fait que les familles Gerlein et Char ont payé le capitaine de la prison du « Bon Pasteur » Álvarez, pour qu'il l'agresse : « Il sont payé pour qu'on me maltraite et qu'on fasse des descentes constamment dans ma cellule pour trouver les preuves que je possède de la corruption qui se développe dans le pays. »

 

« Quand j'ai voulu faire un accord avec la Cour pour dire la vérité, ils n'ont pas voulu m'entendre. Cette vérité, je l'ai gardée pendant 2 ans de crainte que ma famille soit assassinée.

 

Un avocat envoyé par la famille Char (Arturo et Alex) a parlé de la fuite qu'ils ont organisée. Le but de cette fuite était de m'assassiner quand ils me sortiraient de ma cellule, » a déclaré Merlano.

 

Tentatives d'assassinat

 

L'ex-sénatrice a affirmé que sa fuite avait été organisée par la famille de l'entrepreneur Julio Gerleim et par la famille Char, des caciques électoraux de la région des Caraïbes colombiennes : « Ils ton organisé ma fuite pour m'assassiner ensuite, » a-t-elle ajouté.

 

« Monsieur Iván Duque a toujours su où j'étais mais ils ne pouvaient pas m'assassiner dans un endroit où j'étais gardée, où j'étais prisonnière. Ils m'ont amenée dans un lieu d'où ils ne m'ont jamais sortie et j'ai fui une première fois dans la ville de Bogotá (...) J'ai fui avec un de mes ravisseurs. Après, ils m'ont trouvée avec le ravisseur, le 15, je me suis échappée d'une ferme de Valledupar dans laquelle ils allaient me tuer. Un des ravisseurs m'a avoué qu'ils voulaient me tuer et m'enterrer dans une fosse et j'ai réussi à fuir une deuxième fois. Le président Duque a augmenté la récompense pour ma capture à 200 000 000 de pesos. »

 

La corruption colombienne

 

« Il n'est un secret pour personne que plus de 90% du Congrès de Colombie est élu en achetant des voix, surtout dans la région des Caraïbes. Rares sont ceux qui sont élus en toute conscience. Toutes les personnalités politiques sont élues en achetant des voix (…) Dans tous les coins des régions, il y a un dirigeant qui achète des voix pour un candidat de droite, » a avoué Merlano.

 

Devant la juge, elle a réaffirmé que la droite colombienne se distingue par l'achat de voix et les pots-de-vin qu'elle reçoit de la part du Gouvernement qu'elle a financé : « tous les présidents depuis Álvaro Uribe Vélez jusqu'à l'actuel ont été élus en achetant des voix. Plus de 25 000 000 000 de pesos ont été investis par chaque maison politique pour financer les campagnes politiques. Je sais à quel moment et à qui ils ont donné l'argent et je connais les ressources que gèrent les congressistes pour financer leurs campagnes, » a-t-elle ajouté. 

 

Merlano a dénoncé le fait que le super-ministre et ex-Procureur Général, Néstor Humberto Martínez, a été nommé à ces charges sur ordre de l'oligarque Luis Carlos Sarmiento Ángulo pour s'assurer que les gros contrats seraient attribués à l'entreprise Odebrecht : « Il a fait en sorte que les contrats soient attribués à Odebrecht et à des patrons qui, à leur tour, allaient payer des commissions à des congressistes pour respecter les quotas politiques qu'apportaient chaque sénateur et les représentants des partis de droite parce que ceux de gauche ne participaient pas à cette tambouille. »

 

teleSUR TV

@teleSURtv

· 9h

Replying to @teleSURtv

Ex-sénatrice Aída Merlano « Tous les présidents sont couverts de boue, c'est comme un château de cartes, si une tombe, les autres tombent. »

 

teleSUR TV

@teleSURtv

Replying to @teleSURtv

Ex-sénatrice Aída Merlano « Si je parle, tous les présidents vont tomber, d'Uribe à Santos. »

 

« Quand on commence à découvrir le réseau de corruption d'Odebrecht, le président Duque s'est rendu compte qu'il était important de mettre Martínez Procureur et on a remis des réserves parlementaires à des congressistes pour qu'ils votent pour Martínez et qu'il soit élu comme Procureur (...) si Martínez tombe, la classe moyenne politique tombe, » a affirmé l'ex-sénatrice.

 

« L'entreprise Odebrecht a remis une forte somme d'argent pour financer la campagne de Santos (...) Je peux continuer à donner des preuves des financements des campagnes présidentielles et les présidents une fois élus, je sais comment ils ont payé des pots-de-vin et réparti les réserves parlementaires entre les congressistes, » a avoué Merlano.

 

Elle a également souligné que le patron Julio Gerlein et Alex et Arturo Char achètent des voix sur la côte des Caraïbes et sont les plus gros bailleurs de fonds des campagnes présidentielles de ces dernières années depuis 20 ans, même avant la campagne d'Uribe Vélez. Il a été témoin des fortes sommes d'argent qui ont été investies dans ces campagnes, » a-t-elle déclaré.

 

Signalements à la justice colombienne 

 

Merlano a affirmé que la Cour Suprême de Justice colombienne ne lui a pas donné la possibilité de présenter les preuves dignes de foi de la structure corrompue de la droite de la région du café : « Quand j'ai voulu faire un accord avec la Cour pour dire la vérité, ils n'ont pas voulu m'entendre, » a-t-elle ajouté.

 

« Si je donne les preuves, non seulement Duque tombe mais aussi Uribe, Santos, presque la moitié de la classe politique et tout le parti conservateur (...) J'essaie d'échapper à une machinerie politique criminelle qui a des liens avec des paramilitaires, le pays doit savoir la vérité, » a dit l'ex-sénatrice.

 

Demandes

 

« Je demande qu'on protège mon intégrité pour que je me sente tranquille. Depuis que j'ai été arrêtée ici, j'ai trouvé la paix, je ne dormais pas bien en pensant que mes ennemis pouvaient me trouver. J'ai peur du Gouvernement colombien, de la classe politique, de mes ennemis qui veulent me voir morte, » a-t-elle déclaré.

 

De plus, elle a réaffirmé son intention de collaborer avec la justice et elle a demandé que le chef de l'Etat vénézuélien, Nicolás Maduro, puisse gérer avec des organismes internationaux les garanties concernant sa famille au moment où les preuves écrites et audiovisuelles seront présentées : « Je souhaite demander, si c'est possible, que le président Maduro puisse présenter cette affaire à des relations diplomatiques avec d'autres pays et des organisations comme le CIDH parce que j'ai peur de rentrer dans mon pays. »

 

« S'il arrive quelque chose à un membre de ma famille, les seuls responsables seront l'ex-président Álvaro Uribe Velez, la famille Char (Fuad Abdala, Arturo et Alex); la famille Gerlein avec à sa tête son fils Julio Eduardo et Margarita Gerlein qui ont organisé ma fuite et ont planifié mon assassinat, » a-t-elle conclu.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.telesurtv.net/news/venezuela-exsenadora-colombiana-aida-merlano-justicia-20200206-0022.html

URL de cet article :

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