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Cuba : La phase épidémique n’a pas été déclarée 

31 Mars 2020, 17:20pm

Publié par Bolivar Infos

Le vendredi 28 mars, 297 nouveaux cas ont été étudiés, dont 20 prélèvements se sont révélés positifs, soit un total de 139, la majorité des personnes venant de l’étranger

 

Auteur: Yisell Rodríguez Milán | internet@granma.cu30 mars 2020 09:03:06

 

Le ministre de la Santé publique, José Angel Portal Miranda est intervenu samedi 29 lors de la Conférence de presse quotidienne sur l’état de la pandémie et les risques que la maladie représente pour la santé. Les mesures adoptées sont un élément clé pour empêcher que les personnes ne s’infectent, a-t-il dit, tout en soulignant l’importance de ces rencontres avec la presse pour informer sur le comportement de la maladie à Cuba.

Il a signalé que désormais peu de pays sont exempts de cas. À Cuba, il existe un plan intégré, qui a été renforcé progressivement à partir de l’apparition de certains éléments de risque.

 

À ce jour, on rapporte 174 pays qui comptent des cas de Covid-19, dont 591 666 cas confirmés et 27 069 décès, pour une létalité de 4,58%.

 

Dans la région des Amériques, on compte 121 136 cas confirmés, soit 22,9% des cas rapportés dans le monde, avec 2094 décès, pour une létalité de 1,72%. Les 35 pays des Amériques sont touchés. Les États-Unis, suivis du Brésil et du Canada présentent le plus grand nombre de cas.

 

À Cuba, l’une des mesures ayant eu l’impact le plus important a été la réduction des voyages depuis l’étranger. Cette mesure correspondait à une phase postérieure de la pandémie, mais nous avons pris les devants. Hier, seuls 192 voyageurs sont entrés dans le pays, la majorité venus des États-Unis et il n’y a eu que 9 opérations aériennes, toutes à travers l’aéroport international José Marti. Toutes les personnes qui sont entrés dans le pays sont des résidents, qui se trouvent actuellement dans les 67 centres d’isolement mis en place dans tout le pays pour assurer la surveillance épidémiologique.

 

Parmi les voyageurs qui sont arrivés vendredi, 48 présentaient des symptômes respiratoires, et trois ont été confirmés comme porteurs de la maladie.

 

Il y a 2 223 étrangers, principalement à La Havane et Santiago de Cuba. C’est grâce à une surveillance intensive des infections respiratoires que nous avons pu arriver jusqu’ici. Aucune des infections respiratoires que nous avons dépistées ne correspondait à la Covid-19. La majorité des cas de maladies respiratoires détectées dans le pays étaient des cas d’Influenza A.

 

Le système de santé est centré sur les personnes malades et c’est sur ce point que nous devons compter sur la participation de tous. Par exemple, vendredi 6 612 000 personnes ont été dépistées à Cuba, dont plus d’un million étaient des personnes âgées, dont plus de 100 000 vivent seules. Environ 0,5% des personnes dépistées présentent des symptômes respiratoires.

 

Les personnes ne doivent pas dissimuler leurs symptômes, a-t-il dit, et ceux qui savent qu’ils ont été en contact avec une personne qui a été confirmée comme malade ou qui vient de l’extérieur, doit donner l’information. Il est important qu’elle reste sous surveillance pour protéger sa santé et celle des autres. Plus de 2 000 personnes ont déjà été hospitalisées pour surveillance. 

 

Le cadre clinique de cette maladie est commun à d’autres maladies : éternuements, toux, sécrétions nasales. C’est pourquoi, il est important d’informer sur les contacts et de se rendre chez le médecin.

 

Nous disposons de 12 installations hospitalières pour prendre en charge les patients dans un état grave, avec la garantie de tous les traitements, mais nous avons aussi prévu d’autres conditions, notamment 5 hôpitaux, dotés de plus de 2 000 lits, et environ 200 pour les cas graves. Le pays importe également une série d’équipements pour renforcer la prise en charge.

 

Les protocoles médicaux que nous utilisons sont utilisés par les pays de plus grande transmission. 24 établissements, disposant de 1 700 lits, ont été préparés pour les cas suspects.

 

Nous avons mis en place plusieurs catégories d’hébergement. Ces établissements ont été habilités avec les conditions minimales nécessaires permettant de surveiller les patients, et cela a été possible grâce au soutien d’un ensemble d’institution, car jamais nous n’avions fait face à une épidémie telle que celle-ci à Cuba.

 

À Cuba, jusqu’au 28 mars, 2 317 patients sont hospitalisés pour une surveillance clinique et épidémiologique dans les centres d’isolement et d’attention créés à cet effet. 115 sont des étrangers et 2 202 sont cubains. Par ailleurs, 30 642 personnes sont surveillées à domicile, depuis l’attention primaire de Santé.

 

Concernant la COVID-19, 297 cas ont été étudiés vendredi, dont 20 se sont révélés positifs. 1 665 tests ont été réalisés, dont 139 ont été positifs.

 

Au terme de la journée du 27 mars, 20 nouveaux cas avaient été confirmés, soit un accumulé de 139.

 

Le pays n’a aucune difficulté avec le soutien aux examens de laboratoire. Nous avons importé les ressources nécessaires. Nous disposons de trois laboratoires pour la confirmation des cas et d’autres laboratoires peuvent être mis en marche.

 

À QUELLE ÉTAPES SOMMES-NOUS ?

 

Malheureusement, nous avons dû vivre la perte de plusieurs personnes, dont un citoyen cubain. Sur les 139 patients malades de la Covid-19, 124 présentent une évolution clinique stable. 3 décès ont été rapportés, un patient a été évacué et 4 sont guéris. 3 patients sont dans un état critique et 4 dans un état grave.

 

Dans tous les cas, des spécialistes du Minsap dans les différentes provinces assurent le suivi des patients. La Havane, Villa Clara, Matanzas, sont les provinces où le plus grand nombre de cas ont été confirmés.

 

Cuba n’a pas été déclarée en phase épidémique. Les trois phases sont :

 

Étape pré-épidémique

Transmission autochtone limitée et localisée. Sans liens avec des étrangers, et limitée à une petite quantité de personnes. Le cas de l’animateur a été local. Il concernait des étrangers avec lesquels il avait travaillé, sa fiancé, le père de sa fiancée et collègue de travail. Dans ce cas, nous avons pu établir la chaîne de transmission.

 

Étape épidémique. Des cas dans lesquels il n’est pas possible d’établir de liens avec des voyageurs et la maladie apparait dans plusieurs parties du pays. Dans la transmission communautaire, il est impossible d’établir de lien quelconque ni de chaîne de transmission.

 

CUBA EST COMPLÈTEMENT TRANSPARENTE DANS L’INFORMATION

 

Il est important que le peuple sache que nous avons pris les devants sur les mesures pour protéger davantage la population. Nous avons appelé les gens à rester chez eux, qu’ils se maintiennent éloignés des attroupements, qu’ils se lavent fréquemment les mains et qu’ils nettoient les superficies.

 

Nous leur recommandons de chercher des informations dans les médias de confiance, car certains médias propagent de fausses nouvelles. Nous sommes complètement transparents dans les informations, et nous recommandons de les rechercher.

 

La pandémie n’est pas une question résolue. Au contraire, c’est maintenant qu’elle prend toute son importance. La population doit savoir qu’il existe une règlementation qui sera appliquée car personne ne doit faciliter la propagation d’une épidémie.

 

Nous demandons de protéger les enfants. Ils doivent rester chez eux. Cette maladie a une période d’incubation de 14 jours, et peut rester sur n’importe qu’elle superficie. C’est pourquoi la désinfection est fondamentale à travers l’utilisation de l’hypochlorite et des solutions d’alcool. Les personnes jeunes dans les foyers doivent assurer de bonnes conditions aux personnes âgées, car ce sont les plus vulnérables.

 

Dans les jours qui viennent, personne ne devra s’étonner si le nombre de cas augmente. Nous attendons que cela se produise, et c’est la raison de notre dépistage actif. Nous pensons que les mesures qui sont prises par le pays vont permettre que la courbe de progression de l’épidémie observée dans d’autres pays ne se comporte pas de la même façon à Cuba.

 

Dans le cas du programme maternel et infantile, les consultations sont maintenues et les protocoles ont été établis dans le cas où une femme enceinte tomberait malade. Cependant, la meilleure mesure est qu’elles restent en sécurité chez elles.

 

La solidarité et l’empathie est la meilleure arme contre la Covid-19. Nous devons prendre soin les uns des autres.

 

QUESTIONS DE LA PRESSE

 

Journal Granma : l’augmentation exponentielle des cas est-elle due à une augmentation des tests de diagnostics ?

 

Non. L’augmentation des cas n’a pas à voir avec l’augmentation des tests de diagnostic, mais avec l’augmentation des dépistages. Nous passerons sans doute à de nouvelles étapes. Mais aujourd’hui nous avons les conditions pour effectuer le diagnostic des personnes qui en ont besoin. Pratiquement, tous les tests positifs ont été des personnes identifiées, qui se trouvaient déjà dans les centres d’isolement.

 

Nous ne faisons pas de test immédiatement. Les expériences d’autres pays ont révélé qui, si ils se faisaient, mais que l’individu avait une faible charge virale, le test pourrait être un faux négatif. Ce serait pire alors de renvoyer une personne malade chez elle. Peu de personnes savent cela, mais pour garantir l’efficacité du test, nous le faisons le troisième jour.

 

Journal Granma : Compte tenu que la population est la priorité de Cuba, l’envoi de brigades Henry Reeve à l’étranger comme jamais auparavant dans l’histoire, aura-t-elle une incidence sur l’attention apportée à la population cubaine ?

 

Concernant la solidarité, c’est un sujet que personne ne peut ternir. Les États-Unis ne comprennent pas cela.

 

Certains gouvernements l’oublient parfois, mais les peuples n’oublient pas, les peuples n’oublient pas la présence cubaine. J’apporte quelques données.

 

À la date du début de l’épidémie, 28 brigades du contingent Henri Reeve avait été dépêchées dans 22 pays.

 

Plus de 7 950 de ces professionnels ont affronté les effets de 16 inondations, 8 ouragans, 8 tremblements de terre et 4 épidémies.

 

Nous ne pouvons oublier les trois brigades qui ont lutté contre l’Ébola en Afrique de l’ouest.

 

C’est une histoire. Et c’est ce qui soutient le principe de partager non ce que nous avons en trop, mais ce que nous avons.

 

À partir des demandes de certains gouvernements, nous avons mis sur pied des brigades.

Cuba dispose de 95 000 médecins, 84 000 infirmières et un indicateur de 9 médecins pour 1 000 habitants. Au total, Cuba dispose de ressources humaines suffisantes pour pouvoir apporter son aide. Cependant, nous étudions la question dans le détail au moment de choisir quel professionnel peut partir pour effectuer cette mission dans d’autres pays, sans jamais nuire au service de notre population.

 

En ce moment, 14 brigades Henry Reeve prêtent leurs services de coopération médicale dans d’autres pays. Elles sont composées de 593 professionnels, dont 179 médecins, 399 infirmiers et 15 techniciens. 338 de ses membres sont des femmes.

 

Et ce nouveau geste, même si tous les pays ne peuvent pas le faire, distingue une nouvelle fois Cuba.

 

Je le rappelle à notre peuple ; en aucun cas, les brigades Henry Reeve ne portent préjudice à la prise en charge de notre peuple.

CNN : À propos de sites où sont effectués les tests de diagnostic, combien de tests sont-ils faits par jour. Et en combien de temps a-t-on les résultats ?

 

Il existe trois sites. En ce moment, nous en réalisons en moyenne 300 par jours, mais nous pouvons en faire jusqu’à 1 000. Le résultat des analyses ne prend jamais plus de 24h.

 

SPUTNIK : Allez-vous augmenter les tests dans les zones les plus compliquées à travers les kits rapides pour la détection de la maladie et quelle politique suivrez-vous alors ?

 

Nous avons des mesures pour chaque étape. Nous ne disposons pas de kits rapides, mais nous en aurons aussi. Nous disposons des tests nécessaires pour le diagnostic face à cette situation. Nous évaluons les meilleures expériences internationales. Si demain, nous changeons d’étape, nous changerons également l’algorithme diagnostique qui nous permet d’effectuer le dépistage actif.

 

El nuevo dia (Porto Rico) : quelle est la segmentation par province et les municipalités les plus touchées ?

 

Les provinces les plus touchées sont celles qui sont le plus liées avec le mouvement de tourisme. Les municipalités : Plaza de la Revolucion et Playa, à La Havane et Trinidad, à Sancti Spiritus. Dans ces municipalités nous effectuons plus de dépistages et nous les faisons aussi dans des municipalités à haut risque du fait de la circulation du tourisme qui y existe historiquement. La Havane concentre le plus grand nombre de cas par province.

Agence AP : Certains pays ont imposé la quarantaine totale. Compte tenu du niveau actuel de contagion, sera-t-elle nécessaire ? Quand le sera-t-elle ?

 

Nous avons prévu des mesures pour chaque étape. Nous l’avons expliqué. Nous réfléchissons chaque jour à ce que nous pouvons faire dans la situation actuelle de Cuba. C’est pour cette raison que nous avons anticipé des mesures de la phase épidémique en phase pré-épidémique pour faire varier la courbe de la maladie. Demain, nous pouvons mettre en quarantaine une communauté, une municipalité, une province. Mais l’action la plus importante à prendre maintenant, c’est de penser comment assurer de manière individuelle le plus grand isolement social possible.

 

Juventud Rebelde : Que se passerait-il si une femme enceinte tombait malade ? Y en at-il une susceptible de l’être ou en isolement ?

 

Toutes les consultations sont maintenues. Aucune femme enceinte n’a été diagnostiquée porteuse du virus. La vigilance se maintient.

 

http://fr.granma.cu/cuba/2020-03-30/ministere-de-la-sante-publique-la-phase-epidemique-na-pas-ete-declaree-a-cuba