Venezuela : Bachelet préoccupée par les nouvelles mesures coercitives des Etats-Unis
La Haute Commissaire aux Droits de l'Homme des Nations Unies, Michelle Bachelet, a présenté mardi au siège du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève, Suisse, une nouvelle actualisation de son rapport sur le Venezuela. Même si elle maintient ses critiques et ses observations contre le Gouvernement vénézuélien, elle y indique sa préoccupation face à l'imposition de nouvelles mesures coercitives unilatérales contre le pays par le Gouvernement des Etats-Unis qui portent atteinte aux droits fondamentaux du peuple vénézuélien. Elle a aussi valorisé le dialogue entre le Gouvernement et l'opposition.
Dans son actualisation de la situation des Droits de l'Homme au Venezuela, lors de la 43° période de sessions du Conseil des Droits de l'Homme, la Haute Commissaire a évoqué en particulier les « sanctions » contre la compagnie aérienne vénézuélienne Conviasa et la compagnie pétrolière d'Etat PDVSA.
Ces mesures, a-t-elle prévenu, diminuent les ressources du Gouvernement destinées aux dépenses sociales auxquelles il destine plus de 70% du budget du pays.
Elle a aussi signalé que les sanctions ont fait obstacle au transfert de fonds pour les traitements, et elle a souligné les problèmes comme la situation des enfants vénézuéliens qui ont besoin d’une transplantation : « Aujourd'hui, 38 sont encore sur la liste d'attente au Venezuela, 6 attendent toujours d'être soignés en Argentine. »
Bachelet a aussi valorisé le processus de dialogue politique que le Gouvernement a mis en place avec des secteurs de l'opposition : « J'ai confiance dans le fait qu'ils puissent arriver aux accords politiques nécessaires pour renouveler le Conseil National et garantir des élections inclusives, transparentes, » dit le texte du rapport présenté par Bachelet.
D'autre part, elle est restée sur sa position à propos de la violence et du harcèlement de journalistes, de manifestants et de dirigeants de l'opposition qui, pour elle, continuent, « accompagné d’une rhétorique qui stigmatise les victimes. » Elle accuse les forces de sécurité et les sympathisants du Gouvernement d'en être responsables.
Elle a aussi affirmé que, depuis le 5 janvier les forces de sécurité vénézuéliennes ont soi-disant rendu difficile l'accès des députés d'opposition au siège de l'Assemblée Nationale sans préciser la situation après l'élection de Luis Parra comme nouveau président de l'Assemblée.
Bachelet a aussi critiqué le projet de loi destiné à sanctionner les organisations de Droits de l'Homme financées de l'étranger qui a pour but de freiner les entités qui reçoivent des fonds de la part de Gouvernements étrangers, en particulier du Gouvernement étasunien, pour intervenir dans les affaires intérieures vénézuéliennes.
Depuis 2014, plus de 300 mesures coercitives unilatérales ont été adoptées par les Etats-Unis pour affecter le fonctionnement de l'économie et amoindrir les Droits de l'Homme du peuple vénézuélien. Il s'en est suivi une forte diminution du revenu pétrolier du pays qui est passé d'environ 42 000 000 000 de dollars en 2013 à 4 000 000 000 en 2018.
Le Gouvernement étasunien a annoncé en février dernier de nouvelles mesures coercitives unilatérales contre CONVIASA pour porter un coup à l'entreprise vénézuélienne qui prête un service public aussi bien au peuple vénézuéliens au'à d'autres peuples du monde.
Ce rapport ne présente pas de bilan
Pour sa part, l'ambassadeur du Venezuela à l'ONU, Jorge Valero, également présent à cette session, a déclaré que l’actualisation du rapport sur le Venezuela à propos d'une série de soi-disant violations des Droits de l'Homme ne donne pas de détails et en montre pas une enquête rigoureuse dans la plupart des cas.
Selon le Courrier de l'Orénoque, l'ambassadeur s'est exprimé sur les allégations concernant des traitements cruels, inhumains ou dégradants envers des hommes politiques incarcérés au siège des corps de sécurité de l'Etat vénézuélien. Le diplomate a déclaré : « Malheureusement, sa présentation ne présente pas le bilan nécessaire. On y voit des failles méthodologiques et elle utilise une information biaisée qui pourrait alimenter la campagne des médias contre le Venezuela. »
Valero a critiqué le fait que les pays qui soutiennent le rapport contre le Venezuela (appartenant au Groupe de Lima) ne regardent pas la situation des Droits de l'Homme sur leurs propres pays. Il a aussi précisé qu'on veut imposer, par des mensonges et des demi-vérités un mécanisme vain de contrôle dont la mise en place coûte plus de 2 500 000 dollars pour élaborer un rapport plein de mensonges. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
URL de cet article :