Bolivie : Démocratie ? Non, cleptocratie
Par Camilo Katari
Les sacrifices ont été constants dans l'histoire, souvent pour atténuer la furie des dieux, d'autres fois pour rendre hommage. Le sacrifice le plus fameux est celui de Jesús de Nazareth, un sacrifice destiné à sauver une communauté d'hommes et de femmes.
Dans ce Gouvernement, on a sacrifié une pièce de la machinerie, une figure très discutée et qui faisait le pitre pour devenir populaire mais ce sacrifice obéit à un renforcement de la famille présidentielle.
L'éloignement de monsieur Rafael Quispe n'a pas l'accent politique d'un ajustement pour conserver l'image de solidité d'un Gouvernement qui s'est très rapidement fissuré, c'est l'un des nuages destinées à tromper l'opinion du citoyen ordinaire qui chaque jour, affronte les violations de la dignité humaine.
Plusieurs cas de morts, peu importe si c'est à cause ou non du coronavirus, nous donnent l'image d'un Gouvernement plus engagé dans les affaires personnelles que dans l'attention à la population. Il y a des indicateurs palpables d'achats de biens personnels, d'attaques des entreprises publiques dont les directeurs sont remplacés après de grosses affaires et sans aucune sanction, impliqués dans des affaires familiales avec l'argent de l'Etat.
Ces bénéficiaires du pouvoir sont le fer de lance qui prépare la fuite de tous les pillards du pays pour qu'ils trouvent l'immunité dans le pays du Nord. Nous l'avons déjà vu avec le directeur d'ENTEL.
La quarantaine ne peut transformer la Bolivia en un grand couvent cloîtré dans lequel le vœu de silence s'impose sur ordre d'un ministre qui se prend pour Dieu.
Monsieur Quispe, qui pensait sans doute de bonne foi qu'il était le visage indigène le plus important du Gouvernement, a eu une leçon de gestion du pouvoir où les symboles originaires ne valent rien puisqu'ils ont piétiné la wiphala.
Dans l'histoire de nos peuples, nous avons la figure de Mateo Pumacahua, qui a trahi son peuple pour servir les bourreaux mais il a eu le courage de retourner vers ses racines et de combattre à leurs côtés.
Que te réserve l'avenir, Rafael? Resteras-tu sur la liste des candidats (si par hasard, il y a des élections) rendras-tu compte de tes actes aux Achachilas? Te repentiras-tu après avoir t'être rendu compte que tu étais un pion jetable ?
La démocratie, avec toutes ses limites, a été remplacée par la cleptocratie et pour maintenir le système cleptocratique de gouvernement, ils continuent à « brûler des fusibles » tandis que la vraie famille poursuit le pillage.
La population consciente de la réalité qu'on vit, a décidé d'affronter le Gouvernement, de rompre le silence et dans d'autres cas, de réaliser des actions concrètes d’affrontement.
L'histoire est le résultat de la volonté humaine et nous a donné, en tant que citoyens, le rôle de protagonistes de l'histoire. N'attendons pas les habituels sauveurs, n'espérons rien des promesses de ceux qui « disent une chose et en font une autre. »
La promesse d’organiser les élections a été rompue et avec elle, le pacte de « pacification » représente bien ceux qui l'ont mis en place, qui ont freiné les protestations du peuple en novembre, faisant que le peuple cesse de décider de son avenir.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
http://www.resumenlatinoamericano.org/2020/05/09/bolivia-democracia-no-cleptocracia/
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