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Venezuela : Les chiffres de Monómeros maquillés pour cacher les pertes

31 Juillet 2020, 12:28pm

Publié par Bolivar Infos

 

Ayant besoin d'une victoire politique qui le fasse sortir de l'ostracisme, le député sortant Juan Guaidó et son équipe ont parié sur une manœuvre d'urgence liée à l'un ces principaux actifs du pays.

 

Il s'agit de l'entreprise Monómeros Colombo Venezolanos S.A., filiale de la compagnie d'Etat Petroquímica de Venezuela S.A. (PEQUIVEN).

 

L'entreprise, qui produit et commercialise des fertilisants et des produits chimiques divers, a été saisie illégalement en 2019 dans le cadre de la tentative de changement de régime dirigée par Juan Guaidó et organisée ouvertement par le Gouvernement Trump.

 

La filial vénézuélienne avait déjà été sanctionnée quelques temps auparavant par le Département du Trésor des Etats-Unis dans le but de porter atteinte à ses opérations. Au moment de l'auto-proclamation de Guaidó, les autorités colombiennes sont intervenues pour empêcher d'entrer dans le pays Ronald Ramírez, le président légitime de la compagnie grâce à des sanctions et à d'autres pratiques d'intimidation.

 

La table était servie. Guaidó a nommé illégalement des directions ad hoc aussi bien à Monómeros qu'à Pequiven, des directions constituées par des personnes appartenant à son entourage proche. La prise par la force de cet actif convoité était un fait au mois d'avril 2019.

 

la direction illégale de l'entreprise nommée par Guaidó dont est chargée Carmen Elisa Hernández, a indiqué que l'entreprise a remonté la pente, augmenté ses bénéfices et assaini ses comptes. Guaidó a profité de cette nouvelle pour s'auto-attribuer une « victoire » en affirmant : « En seulement 1 an, nous avons réussi à sauver Monómeros S.A. De la corruption de la dictature. »

 

Mais cet argument n'arrive pas à convaincre si on regarde le passé récent de la gestion de Guaidó à la tête de l'entreprise.

 

Sur tous les fronts ouverts par le Gouvernement fictif de Guaidó pour disputer la légitimité de l'Etat vénézuélien, le front des actifs se distingue par sa très mauvaise gestion. En ce qui concerne Monómeros, 5 faits résument la gestion corrompue de la compagnie, des fais qui s'opposent à la soi-disant stratégie de « protection des actifs » propagée par Guaidó :

 

1.En novembre de l'année dernière, Humberto Calderón Berti (nommé par Guaidó ambassadeur en Colombie et ensuite « remplacé ») a déclaré que « l'ingérence de l'Assemblée Nationale et en particulier des dirigeants politiques dans la gestion de l'entreprise est déplacée et inappropriée (…) Les partis ont mis a main sur Monómeros et y ont mis des gens peu qualifiés et de mauvaise réputation. Il ne peut pas y avoir dans les entreprises publiques de bagarre ou de partage entre les partis, les gens, il faut les choisir pour leurs qualités, pour leurs accréditations, pour leur parcours, pour leur honnêteté et pour leur transparence et peu importe de quel parti ils sont. »

2;En juin 2019, l'Inspection des Sociétés de Colombie, un organisme technique du Ministère du Commerce, a commencé à contrôler l'entreprise parce qu'elle se trouvait dans « une situation critique financièrement et économiquement » qui pouvait faire que la société cesse ses opérations ou se trouve dans une situation d'insolvabilité. »

 

3.Le 6 avril de cette année, le sénateur colombien José David Name a demandé au Gouvernement de Duque d'intervenir parce que l'entreprise était, selon lui, « dans un état désespéré à cause de sa direction, il est urgent qu'il prenne le contrôle de l'entreprise et la remette sur le droit chemin (…) Il faut corriger immédiatement la crise que vit Monómeros, nous ne pouvons pas permettre qu'on en finisse avec une entreprise de produits chimiques importante pour le secteur agricole.

 

4. Les niveaux de production actuels de l'entreprise ne sont pas clairs du tout. Début juillet, Germán Palacios, président de la Fédération Colombienne de Producteurs de Patates (FEDEPAPA), a affirmé que « les agriculteurs sont dans les mains des 3 compagnies qui produisent les fertilisants : Yara, Monómeros et Precisagro. Ces entreprises s'emparent toujours de plus pour avoir plus de rentabilité sur le dos des producteurs du secteur agroalimentaire. » L'entreprise, depuis février de cette année, est toujours sous surveillance de l'Inspection des Sociétés.

 

5. En novembre 2019, le blog d'investigation La Tabla a révélé que l'entreprise avait « perdu 90% de sa participation sur la marché international et 15% du marché local colombien après que le Gouvernement parallèle de Juan Guaidó en ait pris le contrôle. »

 

La Tabla a indiqué que le soi-disant bon bilan de la gestion de Guaidó est en réalité un exercice de maquillage des chiffres basé sur des mesures comptables destinées à cacher les pertes. Le blog prévient que les réserves de la compagnie ont été utilisées pour diluer les pertes accumulées et ainsi cacher la gestion erratique de cet actif.

 

Le même blog dit : « La réalité est qu'on a étiré les 20 000 000 de $ étasuniens de bénéfices de 2018, les réserves d'investissement et les résultats cumulés d'années antérieures » pour rendre viable l'escroquerie comptable que Guaidó célèbre comme une victoire.

 

La soi-disant politique de « protection des actifs » a été un échec total pour Guaidó, la vulnérabilité actuelle de CITGO et le maquillage des chiffres de Monómeros le prouvent.

 

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://medium.com/@misionverdad2012/avanza-el-saqueo-de-activos-equipo-de-guaidó-maquilla-las-cifras-de-monómeros-para-ocultar-2b4374c20702

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/venezuela-les-chiffres-de-monomeros-maquilles-pour-cacher-les-pertes.html