Venezuela : Union Européenne, Guaidó et Gouvernement bolivarien : haute politique, recul ou naïveté ?
Par Cécil Gerardo Pérez
« L'Europe est là, détruite par le néolibéralisme. Détruite par les grands capitalistes, détruite par les 147 grandes corporations qui dominent le monde».
Hugo Chávez.
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Le cas de l'Union Européenne-Venezuela : Il y a une énorme confusion dans le peuple vénézuélien et les autres instances internationales face au comportement de l'Etat vénézuélien et du gouvernement même dans beaucoup de ses actions mais encore plus en ce qui concerne ce qui s'est passé ces derniers jours.
Les faits : L'Union Européenne, manifestant une fois de plus son mépris de l'autodétermination de nos peuples, a annoncé des sanctions contre 11 hauts fonctionnaires de divers organes et pouvoirs publics du pays (Assemblée Nationale, Assemblée Nationale Constituante, FANB, TSJ, procureurs du Ministère Public, CONATEL et Inspecteur Général de la République). Cette décision porte à 36 le nombre de personnes qui sont l'objet de sanctions comprenant l'interdiction de se rendre en Union Européenne et le gel de leurs actifs.
Face à cette manifestation de suprémacisme néocolonial, le Gouvernement vénézuélien a réagi dignement et immédiatement le président Nicolás Maduro a expulsé l'ambassadrice de l'Union Européenne au Venezuela et lui a donné 3 jours pour quitter le territoire vénézuélien. Dans son allocution, le Président s'est montré indigné et a dit : « J'exige le respect de la part de l'Union Européenne. Y en a marre du colonialisme européen envers le Venezuela, y en a marre de l’interventionnisme colonialiste, du suprémacisme et du racisme, y en a marre ! » Ensuite, on a annoncé que son expulsion serait retardée à cause de la suspension des vols réguliers entre le Venezuela et l'Europe, comme c'est le cas dans presque tout le monde.
Mais, le lendemain, après un échange d'appels téléphoniques entre (ennemi juré du Venezuela) et le chancelier Arreaza, on a déclaré, dans un communiqué concis, que d'un commun accord, on laissait sans effet l'expulsion de cette fonctionnaire, sans donner plus d'explications à l'opinion publique. Alors, le chancelier serait-il au-dessus du président qui, après son intervention passionnée, aurait été désapprouvé par la chancellerie ? Nous savons qu'il n'en est pas ainsi mais là, on voit une erreur de politique internationale.
Evidemment, cette action contradictoire provoque beaucoup de suspicions surtout à cause du moment historique qu'on vit actuellement. Comprenons bien que l'action internationale ne peut pas être quelque chose de linéaire et qu'elle obéit au jeu complexe de la géopolitique mondiale. Mais cette divagation du Gouvernement laisse beaucoup à désirer et nous fait voir comme des « amateurs » de la politique internationale ou au moins comme des « faibles » sans caractère.
Car ce qui est sûr, c'est que l'Union Européenne, par un simple appel et sans aucun début de réflexion ni proposition d'amendement, comme disent les catholiques, a réussi à ce que son ambassadrice qui pratique l'ingérence reste dans notre pays. C'est à dire que l'Union Européenne maintient ses sanctions et le plus qu'on ait obtenu, soi-disant, c'est qu'il n'y ait pas plus de sanctions dans l'avenir, mais les sanctionnés restent sanctionnés. Ça aurait été autre chose si l'Union Européenne avait fait une déclaration disant qu'elle laissait sans effet ces sanctions, envisageait de faciliter le dialogue politique au Venezuela et de laisser de côté son interventionnisme grossier.
Dans cette sorte d'actions, il faut toujours se demander ce que nous gagnons et ce que nous perdons en prenant des décisions de cette envergure. Ce qui est certain, c'est qu'il semble, et à moins qu'on donne de plus amples explications que celles données dans un simple communiqué, le Venezuela n'a rien gagné et l'Union Européenne a gagné 1 point face au « récalcitrant » président Maduro, comme ils l'appellent.
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L'or du Venezuela volé par l'Angleterre qui serait « remis » à Guaidó»
Cette autre affaire qui ne surprend pas mais qui nous laisse aussi démunis en politique internationale est l'affaire retentissante des 31 tonnes d'or, plus de 1 000 000 000 de $, que le Venezuela a à la Banque d'Angleterre. Depuis 2018 la Banque Centrale du Venezuela (BCV) demande à le retirer. Ce retrait lui a été refusé à diverses occasions et maintenant, un tribunal anglais a décidé qu'il en reconnaît pas Maduro mais Guaidó comme président par intérim du Venezuela et par conséquent, que « c'est son Gouvernement «ad hoc» qui peut avoir accès à ces réserves. »
Le Venezuela n'a répondu que sur le plan de la communication de la diplomatie et sur le plan juridique à cette nouvelle attaque de l'Empire.
Face à cette situation, Juan Guaidó a immédiatement réagi en soutenant (évidemment!!!) la sentence du tribunal anglais qui permettrait ce que ces puissances impériales souhaitent profondément : continuer à s'approprier les actifs du Venezuela à l'étranger en prenant pour excuse, comme marionnette utile à cette invention de l'impérialisme étasunien soutenue par le Droit International.
2 aspects à considérer pour l'instant : il est inexplicable qu'à ce niveau, le Venezuela laisse une partie de ses biens dans des pays ennemis alors que déjà en 2011, Hugo Chávez, prenant une mesure juste et souveraine, avait ordonné le rapatriement de 160 tonnes d'or pour avoir le contrôle physique de ces actifs.
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Le Gouvernement bolivarien, le procureur et Juan Guaidó:
Maintenant, face à cette mesure, la vice-présidente Delcy Rodríguez a déclaré qu'il y aurait une enquête sur les auteurs de ce vol important contre notre Patrie et le Procureur Général Tarek William Saab a émis des mandats d'arrêt contre ceux qu'on considère comme responsables de ce fait abominable (Ricardo Adolfo Villasmil, Giacoma Cuius Cortesia, Manuel Rodríguez Armesta, Nelson Andrés Lugo et Carlos Antonio Suares, membres de la Direction Ad Hoc de la BCV, Vanessa Neumann, ainsi que Julio Andrés Borges et Carlos Vecchio. Ont aussi été accusés de trahison envers la Patrie, d'usurpation de fonctions et d'association de malfaiteurs Ricardo Adolfo Villasmil, Giacoma Cuius Cortesia, Manuel Rodríguez Armesta, Nelson Andrés Lugo et Carlos Antonio Suárez, membres de la Direction de la Banque Centrale du Venezuela (BCV) nommés par Guaidó).
Très bien, monsieur le Procureur, madame la vice-présidente, monsieur le Président Nicolás Maduro mais le pire délinquant, celui qui est le coupable qui a avoué, Juan Guaidó, pourquoi ne l'accuse-t-on pas aussi des délits de trahison envers la Patrie, d'usurpation de fonctions et d'association de malfaiteurs ainsi que du vol de nos actifs, non seulement de l'or qui est en Angleterre mais pour sa participation directe au vol de l'entreprise CITGO d'une valeur de 35 000 000 000 de $ et de l'entreprise MONÓMEROS en Colombie ? De plus, il a déclaré fréquemment qu'il continue à lutter pour « récupérer 105 000 000 000 de $ d'actifs à l'étranger parmi lesquels 28 000 000 de $ bloqués dans 3 banques d'Espagne et à la « Novo Banco du Portugal. Comme disent les avocats : « les aveux d'une partie remplacent les preuves. »
Nous pensons qu'il est temps qu'on passe des déclarations à l'action. Comme dit souvent Maduro : « Y en a marre ! Tant que le Venezuela continuera à prendre une direction indépendante, souveraine et libre, nous continuerons à être guettés par ceux qui pensent être toujours les maîtres du monde et qui ignorent la multi-polarité.
Si on doit savoir quelque chose, c'est que les Gouvernements impériaux méprisent la faiblesse. Ils ne respectent que la force. Les peuples courageux de Cuba et de Corée du Nord en sont la preuve.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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