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Colombie : Uribe, comme Al Capone, tombe pour un délit mineur

14 Août 2020, 17:30pm

Publié par Bolivar Infos

Par Miguel Ángel Pérez Pirela

Uribe tombe pour avoir manipulé des témoins et tous ceux qui pourraient être des témoins potentiels dans les procès contre Uribe, meurent, comme par hasard... Il semble que ces gens aient une très mauvaise santé.

 

L'accumulation de preuves concernant les très graves délits commis par Álvaro Uribe Vélez remonte à 1981 quand il s'est mis à diriger le trafic de drogues et ensuite a joué un rôle actif dans la fondation du para-militarisme colombien et comme agent propagateur de la violence dans son pays et contre l'Equateur et le Venezuela. Mais il a fini assigné à résidence pour un délit relativement mineur : la menace et la subornation de témoins, un piège dans lequel il s'est pris lui-même.

 

Voici le résumé du parcours très détaillé qu'a fait Miguel Ángel Pérez Pirela pour le rapport de police de celui qui a été 2 fois président de la Colombie, qui vit une histoire semblable à celle du gangster étasunien Al Capone qui a été mis en prison pour fraude fiscale et non pour ses incontestables assassinats et d'autres violences.

 

Cette analyse, je la fais dans l'émission Desde donde sea en utilisant les informations données à chaud sur la sentence concernant Uribe et une série de livres qui rapportent les actions du politicien colombien pendant ces 40 dernières années.

 

« Álvaro Uribe Vélez, 2 fois président, sénateur et éminence grise du Gouvernement d'Iván Duque, a été confiné chez lui par la Cour Suprême Colombienne pour des raisons qui ne sont pas les vrais raisons pour lesquelles il devrait être en prison : assassinats, para-militarisme, trafic de drogues, tortures, déplacement de populations, faux positifs, fosses communes. Mais même ainsi, nous pouvons dire que c'est une journée historique bien que je ne me fasse pas beaucoup d'illusions sur la justice colombienne ni sur l'Etat colombien mais au moins, l'un des hommes les plus dangereux d'Amérique Latine sent le vent du boulet...

 

C'est beaucoup pour le Venezuela parce que cet homme a osé installer plus de 100 paramilitaires ici, à Caracas, sous le gouvernement d'Hugo Chávez Frías, comme notre enquête « L'invasion paramilitaire, l'affaire Daktari » l'a montré. Le même Uribe a dit qu'il avait des plans pour attaquer le Venezuela, que le temps lui avait manqué pour le faire et Chávez lui a répondu : «  Uribe, ce n'est pas le temps qui t'a manqué, ce sont les couilles ! » rappelle le philosophe.

 

« Aujourd'hui, avec un Gouvernement mis en place par Uribe, 2 années de tentatives d'assassinat du Président Nicolás Maduro et tout le haut commandement politique et militaire s'achèvent dont les auteurs ont été entraînés en Colombie sous la protection de Duque et d'Uribe. Nous sommes parmi les premières victimes d'Uribe, nous, les Vénézuéliens, c'est pourquoi nous élevons la voix avec des preuves et des documents en mains, des rendez-vous, des données et des dates pour qu'il paie pour ses fautes. Pour qu'il n'arrive pas ce qui est arrivé avec Pinochet, » dis-je.

 

Le présentateur de l'émission a présenté les livres que j'ai utilisé dans l'enquête sur ce sujet. Il a commencé par la « Biographie non autorisée d'Álvaro Uribe Vélez, l'homme de l'ombre, » de Joseph Contreras, correspondant de Newsweek et professeur et chercheur à l'Université de Harvard, une œuvre pratiquement interdite en Colombie.

 

Il a aussi montré le livre « Para-politique, la route de l'expansion paramilitaire et les accords politiques de la Corporation Nuevo Arcoiris, » « Narco-terrorisme,la guerre du nouveau siècle, » de Luis Alberto Villamarín Pulido et enfin 2 livres dont je suis co-auteur :

« L'invasion paramilitaire, l'affaire Daktari, » écrit à 4 mains avec Luis Britto García et « La question colombo-vénézuélienne » dont je suis l'éditeur et le co-auteur avec le même Luis Britto García, Iraida Vargas, Mario Sanoja, Eva Gollinger et Sergio Rodríguez Gelfenstein, dont le prologue est de Piedad Córdoba.

 

« D'abord, nous devons voir les détails de l'information du jour. Uribe tombe pour avoir manipulé des témoins et tous ceux qui pourraient être des témoins potentiels dans les procès contre Uribe, meurent, comme par hasard... Il semble que ces gens aient une très mauvaise santé. Et ceux qui réussissent à survivre subissent des pressions même pendant le procès de la part de ceux qui sont chargés de menacer ou de la part de l'accusé lui-même. Il en est arrivé à appeler les témoins et a eu le culot de leur dire qu'il sait que la justice colombienne est en train d'écouter l'enregistrement et malgré cela, il continue à les menacer. Il est intouchable en Colombie, le plus fort, celui qui assassine le plus, » dit-il.

 

« Alors, il tombe pour avoir manipulé des témoins, ce qui est un délit mineur si on le compare avec les crimes horribles qu'on lui attribue et qui lui font mériter le sobriquet de ‘Matarife1’. C'est le plus faible qui prend la corde, comme Al Capone pour les impôts. Mais de cette façon, il va entrer dans l'histoire comme le premier ex-président colombien à témoigner devant la Cour Suprême. Ici, nous allons démontrer qu'il en est venu à être celui qu'il a été pour avoir été le disciple de Pablo Escobar Gaviria. Et il a réussi ce qu'Escobar lu-même n'a pas pu réussir : être président. Nous démontrerons qu'il est celui qui a créé les forces para-militaires. »

 

Le piège, il se l'est tendu lui-même

 

L'affaire qui émeut en ce moment la Colombie a son origine en 2012, quand le sénateur Iván Cepeda a accusé Uribe au Congrès d'encourager le para-militarisme avec la création du Bloc Metro des Autodéfenses Unies de Colombie. A la fin du débat, Uribe a dénoncé Cepeda à la Cour Suprême, disant qu'il dirigeait un groupe de faux témoins contre sa personne.

 

« Il aurait mieux fait de se taire parce qu'il s'est piégé lui-même. En 2018, après presque 7 ans, la Cour a conclu qu'Iván Cepeda était innocent. En voulant intimider le sénateur, il a creusé sa tombe parce que la Cour a trouvé des indices prouvant que c'est Uribe, au contraire, qui a manipulé des témoins pour qu'ils témoignent contra Cepeda, » a-t-il expliqué et il a dit que parmi les preuves contre Uribe se trouvent des enregistrements téléphoniques dans lesquels il donne des pots-de-vin à des témoins pour qu'ils impliquent Cepeda.

 

«  Uribe a fui en avant et a déclaré qu'il y avait un complot international contre lui, faisant mine de renoncer à sa charge pour éviter la Cour de Cassation Pénale de la CSJ, la juridiction spéciale destinée aux fonctionnaires élus et jouissant de l'immunité. Il a aussi récusé les magistrats de la CSJ qui avaient décidé de poursuivre l'enquête contre lui en disant qu'ils avaient reçu de l'argent des FARC. Ça a toujours été le grand prétexte d' Uribe pour voler, faire le trafic de drogues, assassiner, faire disparaître. Il dit que sa lutte est une lutte contre les FARC. Ça a été la genèse du para-militarisme qui ensuite a fini par contrôler des zones entières en Colombie, des para-Etats où règne la logique sanguinaire

de ces groupes criminels. Cepeda a demandé des garanties de protection pour les magistrats les plus courageux parce que s'occuper d'Uribe, c'est mourir et pas précisément de mort naturelle. »

 

Les 42 témoins

 

Pérez Pirela mentionne quelques-uns des 42 témoins du procès qui ont une importance particulière :

 

- Le paramilitaire Juan Guillermo Monsalve, qui l'a mis en relations avec des groupes délictueux pendant qu'il était président (2002-2010). Il a enregistré une conversation contenant des pressions présumées de l'avocat d'Uribe, Diego Cadenas.

 

  • Carlos López, alias «Caliche», ex-camarade de Monsalve.

  • L'ex-chef para militaire du Bloc Cacique de Pimpitá, Pablo Hernán Sierra, alias «Alberto Guerrero», qui a révélé des détails sur les opérations conjointes de paramilitaires et du Gouvernement d'Uribe destinées à fusiller et à dépecer des paysans de la zone dans laquelle le bloc exerce le contrôle du territoire.

  • Carlos Enrique Vélez, qui a dit avoir reçu 200 000 000 de pesos pour changer sa version et témoigner pour Uribe. Le Ministère Public a corroboré ce fait. Celui qui a donné le pot-de-vin était l'avocat Diego Cadenas.

  • Le 27 juillet dernier, le Ministère Public a accusé Cadenas de subornation de témoins et de fraude judiciaire et a demandé à la CSJ qu' Uribe soit assigné à résidence.

Il a expliqué que l'enquête pour manipulation de témoins n'est pas la seule ouverte contre Uribe. Une autre concerne des faits comme :

 

  • Participation éventuelle à la publicité trompeuse sur le plébiscite pour la paix.

  • Liens présumés avec des groupes paramilitaires.

  • Pressions exercées sur des témoins, injures et calomnies.

  • Responsabilité dans les massacres d'El Aro et La Granja, Antioquia, dans les années 90.

 

« C'est la partie visible de l'iceberg dans un procès contre l'un des plus grands auteurs de génocide de l'Amérique Latine. On parle des dictatures du Cône Sud mais étant donné qu'il est le créateur du para-militarisme, Uribe fait partie de cette même liste, » souligne-t-il.

 

Le modérateur de l'émission a cité les premières déclarations d'Uribe après la décision : « Cela me cause beaucoup de tristesse pour ma femme, ma famille et pour les Colombiens qui pensent encore que j'ai fait du bien à la Patrie. »

 

Il a signalé que l'utilisation du mot « encore » était très significative dans cette phrase et il a ironisé en disant que « comme ils l'ont assigné à résidence, sa dame est la première qui va pousser un cri au ciel en étant enfermée 24 sur 24 avec lui. »

 

Il a qualifié de dangereuse la réaction du Parti du Centre Démocratique, qui avait déjà prévenu d'une éventuelle ambiance d'hostilité si Uribe allait en prison. « Est-ce qu'ils vont revenir aux bombes et aux enlèvements dans le style de Pablo Escobar? Y aura-t-il des actes de terrorisme ? » se demande-t-il.

 

« Il y a des gens qui continuent à le défendre et parmi eux, logiquement, le para-président d'Uribe, Iván Duque, qui essaie de faire pression depuis longtemps sur les magistrats. Aujourd'hui, il l'a fait ouvertement dans une allocution présidentielle. Il y a une chose qui devrait l'inciter à se taire : la situation du pilote d'avion Samuel David Niño Cataño, son homme de confiance qui a disparu alors qu'il transportait une livraison de cocaïne destinée au cartel de Sinaloa.

 

Gustavo Petro a publié une photo du pilote de Duque disparu en décembre sur la frontière du Guatemala avec le Mexique avec la sénatrice du Centre Démocratique, María Fernanda Cabal. Ce n'est pas surprenant parce que dans la propriété de l'ambassadeur de Colombie en Uruguay, on a trouvé des laboratoires destinés à fabriquer et à exporter de la cocaïne. Mais ce qui surprend, c'est que son pilote y travaille. »

 

Les présidents des 5 hautes cours de la CSJ ont écrit une lettre pour demander le respect de leur autonomie et de leur indépendance.

 

Un utilisateur l'a commentée en disant qu'à Bogotá, on célèbre son arrestation. D'autres personnes, d'Antioquia, ont rapporté des manifestations des partisans d'Uribe.

 

« des faits dont les grands médias ne parlent jamais commencent à survenir. La Colombie est un Etat basé sur le trafic de drogues, les assassinats, les disparitions et les fosses communes. Le mois dernier, Uribe n'a pas pu convaincre la justice colombienne de réduire au silence la série « El matarife, » des chapitres très courts parce qu'ils sont destinés à la 2.0, qui explique tous les crimes d'Uribe. Cette série a eu un impact sur les événements qui se déroulent aujourd'hui. Le 23° Tribunal a ouvert un procès contre le producteur Daniel Mendoza Leal pour atteinte présumée à la réputation, au nom et à la dignité. L'auteur de la série a dit que l'histoire démontre qu'Uribe est né dans le trafic de drogues, a été élevé dans le trafic de drogues et est lié au para-militarisme tout en étant un fonctionnaire public. Après la sentence de la Cour qui a autorisé la diffusion de al série, le producteur a dit que celle-ci ferait date dans la jurisprudence concernant la liberté d'expression en Colombie. Avant cela, celui qui s'attaquait à Uribe était un homme mort. Maintenant, il semble que les juges soient en train de garantir les droits de ceux qui dénoncent Uribe dans les médias et dans les cours de justice. C'est ce qu'il semble mais je ne suis pas optimiste en ce qui concerne la justice colombienne.

 

L'histoire d'Uribe

 

Pérez Pirela a détaillé l'histoire d'Uribe avec de larges citations des livres indiqués et ses propres observations et commentaires.

 

En 1981, quand il était directeur du Département de l’Aéronautique Civile, il a accordé une licence à Jaime Cardona pour explorer la route Medellín-Turbo. Quand Iván Duque Escobar, gouverneur d'Antioquia, l'a appris, il a poussé de hauts cris. Comme il ne connaissait pas le fonctionnaire qui avait commis une telle absurdité, il a demandé qui c'était. On lui a dit que c'était l'un des fils d'Alberto Uribe Sierra. Il a demandé quel mérite avait ce gamin pour avoir été nommé à un poste aussi stratégique. La réponse a été que son père avait toujours été un libéral de premier ordre. Le gouverneur dit que ce qui l'intéressait, c'était de savoir qui était Jaime Cardona.

 

Evidemment, à Antioquia tout le monde savait qui était Jaime Cardona, un patron lié à la mafia, condamné pour trafic de drogues et mort dans un accident d'avion en décollant de sa propre propriété.

 

Duque Escobar a rencontré le président Julio César Turbay et celui-ci a ordonné une enquête sur les autres licences qu'avait accordées Uribe. On a appris qu'il avait accordé des licences pour la construction d'aéroports dans les municipalités de Frontino, Amalci et Urrao et dans la propriété El 90, en Caucasia, appartenant depuis peu à Jaime Cardona. Uribe commençait à donner des licences pour les vols du trafic de drogues. On suppose qu'ensuite, ces permis ont été abrogés mais les archives ont disparu et Uribe est resté à son poste jusqu'au 7 août 1982, fin du mandat présidentiel de Turbay.

 

Le prédécesseur d'Uribe, qui s'appelait aussi Uribe, mais qui était un bon Uribe, a été assassiné 20 jours après avoir pris possession de sa charge. Le journal El Colombiano a dit qu'il avait été victime du trafic de drogues. On avait aussi assassiné le colonel Osiris Maldonado, chef des Opérations de l'Aviation Civile, à Bogotá. Le Gouvernement a nommé Álvaro Uribe Vélez, un jeune libéral de 29 ans. Ceux quine le connaissaient pas prédisaient qu'il ne resterait pas longtemps à ce poste. Ou on le tuerait ou on le dévorerait tout cru, disait-on à Bogotá. Ils se trompaient. Ce poste, pour celui qui tuait tout le monde, n'a pas posé de problèmes à Uribe. Il est resté 28 mois à ce poste sans une égratignure. Parce que dès le début, il s'est livré au trafic de drogues en autorisant les vols clandestins et les pistes clandestines.

 

Un an plus tard, le Conseil National des Stupéfiants, présidé par le ministre de la Justice Rodrigo Lara Bonilla, a ordonné de suspendre les vols des avions des trafiquants de drogues. Le 8 septembre 1983, El Tiempo, a dit que Lara Bonilla (connaissait2) les avions, les avionnettes et les hélicoptères de Pablo Escobar Gaviria et Carlos Lehder. Cela signifie que dès 1983, on savait que ces 2 trafiquants de drogues avaient été aidés par Uribe.

 

Quel est la relation entre Uribe et Escobar? Le ministre Rodrigo Lara Bonilla a dit lors d'un débat à la Chambre des Députés que le parlementaire Pablo Escobar Gaviria possédait 3 hangars à l'aéroport de Medellín et une flottille d'avions destinée à transporter la drogue. Parmi ces avions figurent 12 hélicoptères, 26 avionnettes et 4 avions : 18 Piper bimoteurs, 8 Cessna monomoteurs, 1 avion Cessna monomoteur, 1 Discraft C90,1 DC6, 1 Curtis C47, 9 hélicoptères Sioux, 2 hélicoptères E Key et 1 Bell. Une immense flottille pour le trafic de drogues rendue totalement légale par le directeur de l’Aéronautique Civile, Álvaro Uribe Vélez.

 

Cette même année 83, Ligia Rivero, l'une des journalistes les mieux informées de Colombie qui s'est vue ensuite obligée de quitter le pays pour cela même, a rapporté, dans la revue Cromos que : « 2 avions Piper Seneca, de fabrication nord-américaine, sont prêts pour décoller à tout instant de la propriété Nápoles, la propriété de Pablo Escobar. » A lui aussi, Uribe avait accordé des licences.

 

La revue dit qu'on entre dans la propriété par une route avec des lumières phosphorescentes. Dans la propriété, il y a 10 000 arbres fruitiers et arbres à bois et des plantes ornementales, 1 500 animaux de 40 espèces différentes. Il n'est pas rare d'y voir des hippopotames et des rhinocéros comme Chacho qui a coûté 50 000 000 de pesos en Afrique, des girafes, des faisans, des autruches, des zèbres, des antilopes, des mini-poneys chauves, des buffles, des cigognes, des tortues, des tortues des Galapagos, des éléphants de 5 tonnes, des grues etc... etc... Le jour où Cromos était dans le parc zoologique de Pablo Escobar, son administrateur, Héctor Barrientos, a acheté 5 faisans et 7 cygnes pour 700 000 pesos, soit environ 5 000 000 de pesos de 2002, date à laquelle le livre de Contreras a été écrit.

 

Qui Uribe jeune a-t-il aidé ? Pablo Escobar, son maître. La piste de sa propriété est pavée à côté des écuries de ses chevaux arables et des mini-poneys des Etats-Unis. Son système d'orientation est des plus sophistiqués. Il a 2 avions  Piper Seneca 3, bimoteurs de 6 places avec des réservoirs d'essence supplémentaires sur les ailes qui donnent une autonomie de vol de plus de 6 heures. L'un de ces avions est dans le hangar qui a un gigantesque réservoir d'essence, l'autre est prêt sur une piste qui dispose d'un éclairage nocturne et de drapeaux jaunes pour guider le pilote. A tout cela, Uribe, pupille du trafic de drogues, a donné des certificats et l'a légalisé.

 

Uribe a accordé beaucoup de licences à des pilotes du trafic de drogues. Le ministre Lara Bonilla a ordonné de paralyser 30 avions des Ochoa, 10 d'Escobar, 10 de Gonzalo Rodríguez Gacha et 4 de Carlos Lehder, mais il a dit que seule une petite partie de la flotte des trafiquants de drogues de Medellín avait été paralysée.

 

Entre le 24 mars 1980 et le 6 de août 1982, Uribe a accordé 562 licences. En tant que directeur de l’Aéronautique Civile d'Antioquia,il a inauguré l'autoroute la plus importante du trafic de drogues entre la Colombie et les Etats-Unis. C'est pourquoi les Etats-Unis l'ont mis sur la liste des trafiquants de drogues les plus recherchés et ensuite l'en ont enlevé pour faire de lui rien de moins que le président de la Colombie pendant 8 ans.

 

Les scandales n'ont pas tous concerné le trafic de drogues. 43 000 000 de pesos se sont perdus. Il s'agit d'un contrat souscrit pour 1 an qui, grâce à une annexe, a été prorogé pour 3 ans, 4 ans et 26 ans pour un montant qui a atteint le chiffre non négligeable de 12 111 578 pesos. L'objectif était un conseil pour des études de systèmes et de procédures administratives comptables et statistiques avec la firme Col Asesores LTDA, c'est à dire qu'à 29 - 30 ans, il s'était sali les mains non seulement avec le trafic de drogues mais aussi avec d'autres choses.

 

Les relations avec les paramilitaires

 

La base sociale des autodéfenses le considérait comme son candidat, selon ce que dit Carlos Castaño dans son livre « Ma confession. » La philosophie d'Uribe était de créer les Convivir, la genèse du para-militarisme.Il s'agit de coopératives dans lesquelles les citoyens collaborent avec les autorités militaires en donnant des informations et dans certains cas en portant des armes pour leur défense personnelle. Selon Castaño, Uribe, un homme accusé de certains des pires crimes de la Colombie à son époque, convenait au pays parce qu'il était l'un des politiciens les plus proches du para-militarisme.

 

« En tant que gouverneur d'Antioquia, Uribe a réussi à chasser des coopératives de sécurité avec lesquelles il n'a jamais été d'accord.Ceux qui en ont profité, ce sont les trafiquants de drogues qui se consacraient à monter de petites Convivir. Il était habituel de voir 5 camionnettes Toyota avec un trafiquant de drogues et ses gardes du corps portant des armes fournies par l'Etat. Uribe les a défendus honnêtement parce qu'il ne voyait pas plus loin que les municipalités proches où les gens de bien en faisaient un usage correct, ce qui a validé en partie sa proposition mais avec les trafiquants, il est devenu très dangereux d'ouvrir cette voie. C’est pourquoi je m'y suis toujours opposé, » a dit Castaño.

 

Ces cellules sont devenues le bras armé du trafic de drogues, de l'Armée colombienne et de l'oligarchie régionale. Elles ont fini par être de para-armées qui assassinaient des paysans, des guérilléros et des citoyens qui n'avaient rien à voir avec la politique uniquement pour contrôler des territoires au prix de morts, de tortures et de disparitions.

 

Personne en Colombie, sauf Castaño (dit le livre de Contreras) ne nie que les 2 groupes n'en fassent qu'un seul. Le premier découle de Muerte a Secuestradores (MAS) (mort et kidnappeurs) qui a été fondé en décembre 1981 comme le relate le livre « Trafic de drogues en Colombie, » de 1991. Le MAS a été le résultat d'une réunion de 223 chefs du trafic de drogues où chacun s'est engagé à mettre 10 hommes et 2 000 000 de pesos dans l'entreprise.

 

Ainsi, le MAS a débuté avec 2 230 paramilitaires et un capital de 446 000 000 de pesos. Ils ont fait savoir qu'ils donneraient des récompenses à ceux qui dénonceraient ceux qui réalisaient les enlèvements. Ils ont donné une récompense pour récupérer Marta Nieves Ochoa, la fille du gros patriarche du clan de trafiquants de drogues et la sœur des amis d'Uribe. Ensuite, le MAS s'est transformé et c'est devenu la mort pour tout le monde, ceci a créé l'organisation délictueuse connue sous le nom de paramilitaires, dit Castaño. Selon lui, ils soutenaient tous Uribe parce u'il était l'homme le plus proche de leur philosophie.

 

Pérez Pirela conclut le parcours en rappelant les actions qu'Uribe a réalisées contre le Venezuela, y compris l'épisode des paramilitaires à Caracas et leurs plans pour attaquer militairement à propos desquels le commandant Chávez avait répondu.

 

« Je répète que, bien que je ne me fasse pas beaucoup d'illusions sur la justice colombienne ni sur l'Etat colombien, mêle ainsi, nous pouvons dire que c'est un jour historique parce qu'au moins, l'un des hommes les plus dangereux d'Amérique Latine sent le vent du boulet de la justice, » conclut-il.


NOTE de la traductrice:

1De « matar, » tuer...

2Ici, il manque un membre de phrase. Je suppose que l'idée est que le ministre avait connaissance de ces faits...

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/08/10/colombia-uribe-como-al-capone-cayo-preso-por-un-delito-menor/

URL de cet article :

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