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Venezuela : Les signes de l’intervention militaire que prépare l’impérialisme

26 Août 2020, 16:36pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Mauricio Montes

Samuel Moncada, ambassadeur de la République Bolivarienne du Venezuela à l’ONU, a dénoncé mercredi 19 août le fait que le Centre d’Études Stratégiques International a organisé en 2019 une réunion secrète pour discuter d’une attaque militaire des États-Unis et de la Colombie contre le Venezuela avec la participation de membres de l’opposition au Gouvernement vénézuélien.

 

Cette agression se déroulerait dans le chaos. Provoqué par la pandémie dans le pays, de sorte que « pour des raisons humanitaires, » il faudrait envahir le pays avant les prochaines élections présidentielles aux États-Unis avec le soutien de la Colombie, du Guyana et du Brésil.

 

La crise économique intérieure, la diminution du pouvoir d’achat des travailleurs face à la spéculation dans le commerce des biens et des services, les difficultés d’accès aux aliments et aux médicaments dans le pays, en particulier dans les zones frontalières constituent une faiblesse dont Washington pourrait profiter. La résilience, par contre, est le point d’appui du peuple qui, malgré les conspirations crée et recrée sa vie.

 

Les signes d’une agression :

 

Signe 1 : Acculer la Russie

 

Sur le même modèle que celui utilisé au Venezuela, le Pentagone et son bras armé européen, l’OTAN, développent une stratégie de déstabilisation en Biélorussie en utilisant les récentes élections présidentielles. Le but est que la Russie reste concentrée sur ce côté de la carte de la planète et ne puisse pas apporter un soutien concret au Venezuela face à une éventuelle agression. Les événements qui ont eu lieu récemment au Liban, les provocations incessantes en Syrie et la fait qu’Israël garde chaude la zone du Moyen Orient poussent la stratégie dans cette direction. Un point de vue de mains liées. 

 

Signe 2 : Blackout sur l’information :

 

Depuis quelques années, le blocus de l’information contre le Venezuela s’est intensifié. D’un côté, les cartels des corporations de diffusion ont attisé le mal-être social dans le pays grâce à des opérations psychologiques et à de fausses informations mais ils ont aussi maintenu le sujet du Venezuela à l’ordre du jour des pays occidentaux.

 

Mais maintenant, on cherche à éviter que la réalité du pays soit connue et que tout ce qui se produira dans les prochains jours ne puisse être vu qu’à travers les plateformes et les chaînes qu’ils choisissent. L’attaque exacerbée contre Telesur, le fait que Directv, la principale plateforme de télévision par satellite utilisée dans le pays ait cessé d’y émettre et qu’elle ait repris ses opérations récemment par l’intermédiaire d’une autre compagnie sans RT, ni HispanTV dans sa grille de programmes.

Signe 3 : Le retour de l’opposition radicale 

 

Si quelque chose sert de puissant facteur de cohésion des agents politiques opposés au Gouvernement bolivarien, c’est l’approche d’une agression militaire. Le 19 août, Juan Guaidó est réapparu devant l’opinion publique pour exposer ce qu’il appelle la route de l’unité qu’il cherche :

 

« Dénoncer, rejeter et refuser de reconnaître la fraude au Parlement.

Inviter le pays à exprimer sa véritable volonté grâce à un mécanisme national et international avec la participation massive des citoyens.

Activer un ordre du jour d’action et de mobilisation nationales et internationales pour arriver à faire agir la force armée, la communauté internationale et chacun de nos alliés. »

 

Cela se traduit par le fait de faire obstacle à la réalisation des élections législatives, d’organiser un plébiscite pour avancer dans la formation d’un Gouvernement de transition et évidemment provoquer des troubles violents pour que la communauté internationale ait son Maïdan caribéen et puisse mettre en marche ses armées d’occupation.

 

Signe 4 : Le casus belli d’Iván Duque :

 

La Colombie, ce pays qui a été dénoncé par des organismes internationaux comme le principal producteur et exportateur de cocaïne dans le monde et où l’Observatoire de la Mémoire et du Conflit a enregistré 262 197 morts à cause de la guerre intérieure jusqu’à ce jour, par la bouche de son président, Iván Duque, en est venue à dire : « Nous avons des informations des services de renseignements disant que la Garde vénézuélienne est en train de fournir des armes à des structures illégales sur la frontière. » Et il a ajouté qu’il existe « des informations venant d’organismes de renseignement internationaux qui affirment  que Nicolás Maduro veut acheter des missiles de moyenne et de longue portée à l’Iran. »

 

Le ministre de la défense vénézuélien, Vladimir Padrino López, a répondu à ces déclarations et a dit qu’il ne s’agit de rien de plus que d’un autre « faux positif » destiné à détourner l’attention des massacres quotidiens de dirigeants paysans qui ont lieu dans le pays et de faire le lit d’une guerre dans la région.

 

Signe 5 : La disparition de Carlos Lanz

 

Un ex-guérillero qui est devenu l’un des théoriciens les plus importants de la guerre non conventionnelle et de la stratégie de proxy war ou de guerre subventionnée contre le Venezuela a disparu du seuil de sa maison depuis plus de 10 jours. Les autorités vénézuéliennes et le mouvement populaire ont élevé la voix pour dénoncer ce qu’ils commencent à appeler « un enlèvement forcé » sur lequel on doit enquêter. Carlos Lanz a dénoncé avec véhémence le fait que le plus probable est que l’agression contre le pays viendra de Colombie et sera exécutée principalement par ce qu’on appelle des groupes sans adhésion ou des mercenaires.

 

« On prête peu d’attention à l’axe Cúcuta-Catatumbo sauf pour parler des activités délictueuses qui s’y déroulent mais l’utilisation de ce corridor sera vitale pour le déroulement d’une guerre subventionnée contre le Venezuela, » avait déclaré Lanz dans une interview accordée à Spoutnik.

 

Signe 6 : Le COVID-19   utilisé comme un allié :

 

En avril de cette année, María Zajárova, la porte-parole du ministère des Affaires Étrangères russe, dénonçait le fait que Washington et « certains groupes politiques de certains pays » allaient utiliser la situation épidémiologique du Venezuela pour exécuter un coup d’État définitif contre le Gouvernement vénézuélien.

 

A ce moment-là, avec un appareil d’État qui en est arrivé à lutter presque exclusivement contre la pandémie et avec un système hospitalier possédant des ressources et des capacités affaiblies à cause du blocus financier et économique imposé au pays,  le Venezuela se trouve dans une situation difficile qui pourrait être utilisée par les par ses ennemis intérieurs et extérieurs. La priorité, dans ce cas, pour ceux qui conçoivent l’agression, est de provoquer l’effondrement définitif avant que le vaccin Spoutnik V n’arrive dans le pays et fasse pencher la balance en faveur du peuple vénézuélien.

 

Signe 7 : intensifier le mal-être social :

 

Le 14 août, les États-Unis ont confisqué plus de 1 118 millions de barils de combustible à bord de 4 pétroliers battant pavillon étranger (Bella, Bering, Pandi y Luna), que l’Iran avait vendu au Venezuela pour couvrir les besoins internes en essence.

 

L’information a été confirmée par le ministre du Pétrole iranien, Biyán Zangané. Ces opérations sont destinées à renforcer le blocus et l’asphyxie du pays au fil des jours. L’exacerbation des tensions intérieures, comme nous l’avons déjà dit, font partie intégrante de la route de l’unité envisagée par Juan Guaidó. 

 

Signe 8 : Le terrorisme et « la surprise d’octobre » :

 

En 2018, l’ex-chef de cabinet de Barack Obama alors maire de Chicago, Rahm Emmanuel déclarait que Donald Trump, se voyant politiquement assiégé, pourrait « ordonner une action militaire au Venezuela pour en tirer des bénéfices politiques. » Dans le jargon politique des États-Unis, on appelle « surprise d’octobre » un événement imprévu qui peut faire changer les tendances électorales face aux élections. En ce moment, 2 ans après, Trump joue non sa majorité aux élections mais son avenir même à la Maison Blanche.

 

Ce n’est pas un hasard s’il a nommé Elliot Abrams pour s’occuper du Venezuela et de l’Iran. La stratégie pour faire accepter par l’opinion publique nord-américaine une action militaire sera comme ils sont en train de le mettre au point, le prétexte de la « lutte contre le terrorisme. » Cet ennemi invisible qui a tant rapporté aux transnationales pétrolières et de l’armement. Par conséquent, il y a tout à craindre quand un politicien étasunien n’est pas bien placé dans les sondages.  L’électeur ordinaire aime sentir qu’il est en train de sauver le monde, évidemment si la mort et la douleur surviennent loin de ses jardins et de ses centres commerciaux.

 

Ce n’est pas une situation simple pour le Venezuela mais même s’il y a des indices qui doivent nous inquiéter, en politique et plus encore dans la guerre, 2 + 2 ne font pas toujours 4. Il y a des impondérables qui bougent minute par minute et peuvent changer les prévisions. Il faut aussi rappeler que sur un échiquier, il n’y a pas qu’une seule main qui bouge les pièces. Le Venezuela en est arrivé à préparer un système de dissuasion dont les experts estiment qu’il provoquerait de sérieuses difficultés à n’importe quelle aventure militaire.

 

De plus, les États-Unis sont dans la course pour ne pas perdre leur hégémonie mondiale et même si le Venezuela peut être tentant pour avoir une plateforme de ressources énergétiques qui leur permette de reprendre leur. Contrôle sur la planète, une défaite au « Vietnam des Caraïbes » serait la mort définitive de l’empire qui a amené le plus de souffrance à l’humanité dans l’histoire récente. 

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/08/24/venezuela-senales-de-la-intervencion-militar-que-prepara-el-imperialismo/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/08/venezuela-les-signes-de-l-intervention-militaire-que-prepare-l-imperialisme.html