Bolivie : La Présidente de fait attaque l’Argentine à l’ONU
Áñez a dénoncé le « harcèlement systématique et abusif qu’exerce le Gouvernement kirchnériste de l’Argentine » contre la Bolivie.
La présidente de fait de la Bolivie, Jeanine Áñez, a attaqué mercredi le « Gouvernement kirchnériste » de l’Argentine dans son discours devant la 75e assemblée générale des Nations Unies (ONU) en affirmant qu’il exerce « un harcèlement systématique et abusif » contre son pays.
Elle l’a aussi accusé d’accorder « l’impunité » à l’ex-président Evo Morales, déposé par un coup d’Etat et que sous le mandat du président Alberto Fernández s’exerce une « ingérence » qui « va à l’encontre des institutions et des valeurs républicaines de la Bolivie. »
« Quelle autorité a-t-il pour protéger une conspiration violente d’Evo Morales contre la démocratie bolivienne à partir du sol argentin ? » a demandé Áñez dans son discours à l’ONU.
Mais elle n’a pas mentionné le fait qu’elle est arrivée à la présidence du pays grâce aux forces armées boliviennes après s’être « autoproclamée après un coup d’Etat » sans avoir le soutien du peuple ni du Parlement.
Mais elle a dit que l’Amérique Latine se trouve face au dilemme de devoir opter pour la démocratie ou pour la dictature : « L’Amérique Latine a deux chemins devant elle et elle doit choisir (…) L’un est le chemin de la liberté et l’autre est le chemin de l’oppression. Nous nous trouvons devant le dilemme de devoir choisir entre démocratie et dictature. »
Des instances internationales comme le bureau du haut commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies (OACNUDH) enregistre, depuis le coup d’Etat contre Morales de nombreux épisodes violents et différences violations des droits de l’homme en Bolivie parmi lesquelles les massacres de Senkata et Sacaba. Par les forces armées et des officiers de la police bolivienne.
De plus, Áñez a parlé plusieurs fois des mouvements sociaux en les qualifiant de « groupes violents » et a ordonné que les forces publiques répriment les manifestations populaires.
La présidente de fait a également déclaré dans son discours que l’Amérique Latine n’a pas encore surmonté « la menace autoritaire » et qu’il y a toujours un danger pour que les sociétés tombent « vaincues » par l’oppression.
Selon elle, « il ne s’agit pas de choisir entre la gauche et la droite ou entre le socialisme et le capitalisme mais entre la liberté et l’oppression » puisque « des projets du populisme caudilliste et autoritaire » menacent la région.
« L’Amérique Latine, après le cycle populiste, a la possibilité de construire la coexistence politique sur la base de la tradition républicaine qui est la tradition de la liberté. C’est ce chemin que nous sommes en train de construire en Bolivie, » a-t-elle affirmé.
Sous son Gouvernement de fait, la date des élections a été repoussée 4 fois, dans une tentative d’Áñez pour rester au pouvoir, selon les analystes internationaux.
« Nous invitons le monde à regarder notre système d’aides, de bons et de solidarité qui est le début, en Bolivie, d’une étape historique d’assistance envers les plus nécessiteux, » a-t-elle affirmé alors que des milliers de Boliviens ont été obligés de violer la quarantaine pendant la pandémie pour protester dans les rues contre l’absence de soutien du Gouvernement.
D’anciennes personnalités politiques ont dénoncé le fait que les ressources financières données à la Bolivie par les organismes internationaux ont été destinées aux secteurs privés, laissant sans protection les familles indigènes qui sont la majorité dans le pays.
Dans son intervention à l’ONU, Áñez a aussi invité la communauté internationale « regarder » les élections qui approchent et qui « à la différence de celles organisées par Evo Morales l’année dernière, seront propres et sans fraude. »
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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