Bolivie : Les observateurs internationaux victimes de menaces
Les observateurs internationaux du média indépendant The Grayzone ont dénoncé jeudi la campagne de « menaces et d’intimidation » d’activistes de l’extrême-droite bolivienne à 3 jours des élections générales qui auront lieu dimanche 18 octobre.
« L’avalanche de menaces que nous avons reçue n’est qu’un exemple de l’atmosphère étouffante d’intimidation de la droite bolivienne à la veille des élections. La campagne de menaces est dirigée non seulement contre le parti Mouvement Vers le Socialisme (MAS) de l’ex-président élu Evo Morales en tête de tous les sondages importants mais aussi contre les observateurs internationaux des élections qui ont eu l’approbation du Gouvernement d’ Áñez, » a écrit le journaliste étasunien Ben Norton.
Norton raconte qu’à l’arrivée des 4 observateurs de The Grayzone à Santa Cruz, un groupe « d’activistes boliviens d’extrême-droite » a déchaîné une avalanche de menaces et de calomnies contre eux. Il les a qualifiés de « terroristes liés à la drogue » et « d’agents de désinformation payés pour inciter à la violence contre les les observateurs internationaux des élections reconnus officiellement par le Gouvernement d’ Áñez. »
Il a expliqué que les observateurs qui sont aujourd’hui l’objet d’intimidations ont reçu des lettres officielles d’invitation du Tribunal Suprême Electoral (TSE) / Organe Electoral Plurinational (OEP) de Bolivie.
« Max Blumenthal, Anya Parampil et Ed Norton font partie d’une délégation étasunienne d’observateurs des élections organisée par le groupe défenseur des droits de l’homme Codepink: Femmes pour la Paix et Wyatt Reed qui a aussi participé à The Grayzone dans le passé est ici en qualité de contrôleur des élections pour Codepink. »
Norton a prévenu que la presse a aussi été l’objet de menaces : « L’ ONG bolivienne Ríos de Pie, soutenue par l’occident, qui a joué un rôle bien connu dans le coup d’Etat destiné à destituer Morales a menacé des journalistes, et même la reporter de Telesur de nationalité étasunienne Camila Escalante. »
Il a affirmé que ce sont les forces politiques de droite qui ont incité à « l’effusion de sang en menaçant les observateurs internationaux des élections, des journalistes, des activistes indigènes et des candidats et des sympathisants du MAS. »
Il a prévenu que ce sont les hauts fonctionnaires boliviens eux-mêmes dont le représentant du Gouvernement de fait à l’ OEA, Jaime Aparicio Otero, qui a attaqué publiquement les observateurs électoraux de l’Internationale Progressiste et du Groupe de Puebla qui « ont avivé ces menaces. »
A cela s’ajoutent les récentes menaces du ministre du Gouvernement Arturo Murillo qui a écrit qu’il expulserait les observateurs internationaux qui provoqueraient des violences pendant les élections.
« Qu’ils se tiennent tranquilles, nous savons qui ils sont et où ils sont, » a déclaré Murillo qui a été l’objet mercredi d’une motion de censure au Parlement mais est toujours en fonction.
Le directeur général de la migration de la Bolivie, Marcel Rivas, a remis en question l’invitation que le TSE a faite aux observateurs internationaux et insinué qu’ils sont « liés au régime criminel de Maduro. »
Pour sa part, Norton a prévenu que l’ambiance de menaces et d’intimidation qui règne dans le pays a mis en évidence le fait que « les partisans du régime putschiste non élu de la Bolivie ne sont pas ouverts à la réalisation d’élections libres et justes le 18 octobre » et qu’il « reste à voir si les dirigeants de ce régime permettront qu’une élection juste ait lieu. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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