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Bolivie : Plan des militaires et du Gouvernement de fait pour empêcher les élections

16 Octobre 2020, 16:46pm

Publié par Bolivar Infos

Par Geraldina Colotti

 

Le fragilité du processus électoral en Bolivie est due au fait que le régime de fait et les secteurs d’extrême-droite désespèrent d’empêcher la victoire, du MAS  dimanche.

 

Une série de documents fournis par la rédaction du réseau de communication populaire REDCOM et publiés par le site kaosenlared.net révèle le noms, le prénom et le grades de militaires boliviens en activité et de réserve proches du Gouvernement de fait de Jeanine Añez qui seraient derrière l’organisation de situations d’extrême violence destinées à empêcher les élections d’avoir lieu.

 

Selon ces documents, aussi bien avant que pendant et après les élections, diverses violences seraient organisées pour empêcher le Mouvement Vers le Socialisme (MAS), le parti d’Evo Morales, de revenir au pouvoir. Le point central de ces violences est la mise en place de ce qu’on appelle des « faux positifs, » auxquels les actuels ministres de la Défense et du Gouvernement travailleraient depuis des mois. Ils envisagent, en plus, un nouveau coup d’Etat en cas de victoire du MAS.

 

Sous le titre « d’information complémentaire, » les documents précisent l’identité de 11 militaires qui ont participé aux actions de répression des mouvements sociaux et du MAS ayant pour centre d’opération l’Agence Nationale des Hydrocarbures (ANH): colonel de réserve Ramiro Eduardo Calderón De La Riva Lazcano (RA); colonel Edwin Iván Suaznabar Ledesma (RA); colonel Saúl Torrico Peredo (RA); colonel Luis Sagredo Torrico (RA) et colonel Grober Quiroga Gutiérrez (RA).

 

La liste continue avec 8 militaires qu’on n’a pas pu identifier avec leurs grades. tous sont regroupés dans la loge Rénovation 12 du Général Alcalá : Marcelo Gandarillas, Ariel Alcides Canaza Gómez, Roger Hurtado Lazo, Osar Guillen, Álvaro Rueda Peredo et David Paukara Poma.

 

Les sources consultées par REDCOM après qu’ils aient reçu ces documents signalent que les militaires « d’orientation nationaliste de droite et d’extrême-droite » ont travaillé ardûment pendant 1 mois pour recueillir toutes les informations nécessaires à ces actions.

 

Parmi ces informations, il y a des données sensibles sur les hôtels où sont logés les observateurs internationaux des élections et même des détails comme la façon d’y accéder  sans être vus pour pouvoir y placer des explosifs et « y laisser des traces qui incriminent le MAS » si on leur donne le feu vert.

 

A cela s’ajoutent les actions du Gouvernement et des médias.

 

D’un côté, le Gouvernement de fait de la Bolivia, a travers les ministres Arturo Murillo et Luis Fernando López, a réalisé des actions destinées à préparer cette situation comme attribuer au MAS l’explosion des antennes de télécommunication à El Chapare y Santa Cruz entre juin et juillet, la saisie de plus de 126.000 munitions de calibre 22 à Cochabamba destinée à accuser le MAS de préparer des tactiques de guérilla en août ou à rendre responsable des personnalités du MAS des incendies à la Chiquitanía amazonienne en août.

 

Les médias qui soutiennent Áñez ont soutenu ces fausses affirmations et construit des informations fausses et déformées en lançant des consignes comme : « Le MAS active des groupes illégaux pour provoquer la violence le 18 octobre quand les résultats des élections qui leur seront contraires seront connus. »

 

Mouvement illégal dans les forces armées

 

Dans ce document, on n’évoque pas seulement des questions théoriques ou des actions politiques, on fait aussi référence à des déplacements inhabituels des forces armées. Tout d’abord, le 24 et le 25 septembre, on a enregistré des réunions « réservées » entre le ministre de la défense, le commandant en chef des forces armées Sergio Orellana, le Commandant de l’Armée Rubén Salvatierra et le colonel Javier Espinoza Daza. L’objectif de ces réunions, selon les sources militaires consultées, était d’analyser les informations déjà collectées sur le terrain par le renseignement militaire et  renforcées dans la zone du Chapare depuis plus de 2 semaines.

 

Mais le travail d’exploration de 2 radios attire beaucoup l’attention, celui de la Kausachum Coca et de  Soberanía. On pense que 50 militaires des Forces d’Opération Spéciale (F-10)  et des Forces Spéciales du Challapata cachaient des armes et des explosifs. Ces forces étaient sous le commandement du major Santiesteban, le fils du général Santiesteban, impliqué dans les actions du Gouvernement d’Evo Morales entre 2008 et 2009.

 

Deuxièmement, le déploiement de militaires passifs et la coordination avec des groupes paramilitaires organisés autour de la Coordination Nationale Militaire P2 (CNM, considérée comme de droite et d’extrême-droite) en relation directe avec le ministre de la défense et le ministre du Gouvernement.

 

A ce sujet, le document précise à propos des cadres militaires dirigeants de la CNM qu’ils « seraient en train de travailler depuis 1 mois » sur 3 objectifs d’opération essentiels : obtenir des informations sur les hôtels dans lesquels logeront les observateurs internationaux des élections générales, recueillir des informations sur ces hôtels et leurs voies d’accès etc… et poser des bombes dans les hôtels aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.

 

Le rôle des militaires

 

en plus de la liste de noms révélée par ces documents, le rôle de certains d’entre eux dans les plans contre le MAS et les mouvements de gauche a aussi été révélé.

 

Le colonel Oscar Pacello Aguirre serait chargé de concevoir le plan et de chercher un endroit exact pour placer et activer les explosifs et incriminer le MAS des dommages provoqués. Le colonel Julio Cesar Maldonado Leoni serait chargé de lancer « l’information mortelle » (non précisée) depuis 3 pays différents comme un fait sur lequel on enquête. Le général Marco Antonio Bracamonte serait chargé de mobiliser les églises chrétiennes pour demander la paix et le cessez-le-feu. “Chiqui” et “Toboaldo Cardozo” seraient chargés de contacter les groupes paramilitaires de La Paz (La Resistencia), Santa Cruz (Union des Jeunes de Santa Cruz) et de Cochabamba (Juventud Kochala). Le général de division Iván Hilarión Alcalá Crespo, directeur de l’ANH étroitement lié à l’ambassade des Etats-Unis serait responsable de la fourniture de véhicules et de combustible aux militaires.

 

Les documents affirment qu’il y aurait 4 objectifs centraux aux actions violentes planifiées : boycotter le processus électoral, empêcher la réalisation des élections, déchaîner une condamnation de la société et des médias à cause des dégâts occasionnés par les explosifs dont on rendrait le MAS responsable, faire pression pour que de nouvelles élections aient lieu dans le délai d’un an sous prétexte qu’il n’y apas de garanties pour celles-ci à cause de la violence organisée par le MAS et obtenir que l’armée prenne en charge le Gouvernement du pays, qui serait présidé par le colonel (à la retraite) Mario Alberto Almeida Salas.

 

Tout cela devrait amener, d’après ces documents, à la dissolution de l’Assemblée Nationale et à la refondation de la République de Bolivie.

 

Evo Morales alerte sur d’éventuels attentats

 

L’ex-président Evo Morales a prévenu à propos de plans existant entre le Gouvernement et les militaires pour empêcher les prochaines élections dans le pays  et a appelé la communauté internationale à surveiller la situation de toute urgence.

 

« Les informations sur l’organisation de situations de violence destinées à empêcher la réalisation des élections en Bolivie sont très inquiétantes. Nous appelons la communauté internationale à contrôler ces alertes et le peuple à ne pas tomber dans les provocations. »  Evo Morales évoque ainsi 2 publications : celle du journal britannique The Morning Star disant que des groupes violents liés à des paramilitaires de l’extrême-droite bolivienne  préparent des attentats terroristes pour les attribuer au MAS  et l’empêcher de gagner les élections et celle publiée par REDCOM et kaosenlared.net qui révèle le rapport exclusif reçu de Bolivie et réalisé par des groupes de renseignement de l’Etat dirigés par des civils et des militaires qui sont du côté de la Constitution et de la démocratie.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/10/15/bolivia-revelan-plan-entre-militares-y-el-gobierno-de-facto-para-impedir-las-elecciones/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/10/bolivie-plan-des-militaires-et-du-gouvernement-de-fait-pour-empecher-les-elections.html