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Colombie : Des entreprises paient des tueurs à gages pour tuer les dirigeants sociaux

14 Novembre 2020, 18:23pm

Publié par Bolivar Infos

Par Himelda Ascanio

 

L’extermination des dirigeants sociaux qui a lieu en Colombie provient de la cupidité des grandes entreprises qui s’intéressent aux biens naturels, au négoce agricole et à la construction de grands projets d’infrastructures. Pour s’imposer et contrôler le territoire, elles utilisent les forces armées et les narco-paramilitaires pour massacrer, dépouiller et chasser leurs opposants que ce soient des dirigeants communautaires, des environnementalistes, des défenseurs des droits de l’homme, des activistes politiques ou d’anciens combattants signataires des accords de paix.

 

Ana María Rodríguez, membre de la commission colombienne des juristes affirme : « Il y a des règles et des modèles qui permettent de dire que nous parlons d’une violence avec préméditation avec des acteurs spécifiques qui varient de région en région mais qui ne sont pas là par hasard. »

 

Le Gouvernement de Duque s’obstine à détruire ce qui reste du processus de paix en piteux état. d’une part, il l’attaque juridiquement et administrativement en ignorant ce qui a été convenu, d’autre part, il a été complice de l’assassinat systématique de 238   anciens combattants, ce qui pose la question de la possibilité d’une résolution politique du conflit armé.

 

Dans ce contexte, le  21 octobre, les anciens combattants des FARC ont commencé le pèlerinage pour la Paix et pour la Vie, une marche qui a débuté dans plusieurs régions du pays et qui est arrivée à  Bogotá, pour rendre visible le génocide et exiger des garanties pour exercer l’opposition politique.

 

L’assassinat des environnementalistes favorise les multinationales

 

L’assassinat des environnementalistes Juana Perea, qui s’opposait à la construction du port en eaux profondes à Tribugá, Chocó, et d’Alejandro Llinás Suárez, qui s’opposait à la construction de complexes hôteliers dans le parc  Tayrona  à Santa Marta sont une preuve tangible de la relation directe qui existe entre le génocide et les intérêts économiques des multinationales.

 

Selon le rapport de Global Witnees, en 2019, on a  assassiné 64 défenseurs de l’environnement et  fait de la Colombie le pays le plus dangereux pour exercer la défense de l’environnement ? En outre, l’ONG Droit, Environnement et Ressources Naturelles (DAR) et la fondation pour un Procès Equitable (DPLF) affirment que le modèle économique extractiviste colombien a exacerbé les conflits sociaux et environnementaux et que les plus touchés sont les femmes, les Indigènes, les paysans et les défenseurs de l’environnement.

 

Ceux qu’on a fait taire cette semaine

 

Audberto Riascos, 60 ans, dirigeant de la communauté noire de Cabecitas et Rocío Alomía Mantilla, 31 ans, membre de la communauté de Santa Cruz, du conseil communautaire d’El Playón ont été assassinés le 1er novembre sur le trottoir de la communauté autochtone de Santa Cruz – Alto Sigüí à López de Micay, Cauca.

 

La communauté de San Salvador Zone de Réserve Paysanne Perle de l’Amazonie à Puerto Asís, Putumayo, a dénoncé le fait que, le 2 novembre, des hélicoptères antidrogues ont débarqué des unités régulières pour éradiquer avec du glyphosate (les cultures illicites) et qu’elles ont agressé la population avec des bombes de gaz lacrymogène, blessant au visage un mineur.

 

Jorge Solano Vega, membre de l’organisation des  droits de l’homme, Terre et Vie avait déposé des plaintes contre Emiro Quintero Cañizares, gérant de l’hôpital régional d’Ocaña pour des actes de corruption et pour avoir utilisé des ambulances pour transporter de la cocaïne. Il a été assassiné le 3 novembre dans le secteur de Miraflores, à  Ocaña, Nord de Santander.

 

Gonzalo Hincapié était Président de l’assemblée d’action communale de La Cristalina à El Peñón, Antioquia. Il a été assassiné le 3 novembre chez lui.

 

Óscar Sampayo, membre duy programme social et environnemental de la corporation Podion et 14 défenseurs de l’environnement qui s’opposent au fracking à Magdalena Medio, ont été menacés de mort le 4 novembre par le groupe paramilitaire Aigles Noirs.

 

Janier Córdoba, 38 ans, était membre du parti FARC et membre de la coopérative des signataires de l’accord. Il a été assassiné avec sa compagne Katherine Álvarez, 30 ans, le 4 novembre, dans le quartier Las Palmas, à Buga, Valle del Cauca.

 

La communauté autochtone Bijagual de Nechí, Antioquia, a dénoncé le 3 novembre le fait que des tueurs à gages ont perpétré un massacre qui a fait 5 morts : Robinson Rafael Arrieta Vergara, 44 ans, Orlando David Pérez, 31 ans, Gregorio Bolívar Arévalo, 33 ans, José Gabriel Castro Mestra et Yidis Paola Avilés Pérez, 21 ans.

 

Hernando Ramos était un Indigène, ancine combattant de l’ETCR Carlos Perdomo situé à Los Monos en Caldono, Cauca. Il faisait partie de la coopérative multi active ECOMÚN Espoir du Peuple. Il a été assassiné le 6 novembre à quelques mètres de l’ETCR.

 

Josúe David Pascué Tenorio, 11 ans, appartenait à la communauté indigène  de Chinas à Paéz, Cauca. Il a été assassiné le 8 novembre par une balle perdue lors d’un affrontement entre les forces armées et la colonne Dagoberto Ramos.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/11/13/colombia-empresas-pagan-los-sicarios-que-matan-lideres-sociales/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/11/colombie-des-entreprises-paient-des-tueurs-a-gages-pour-tuer-les-dirigeants-sociaux.html