Chili : Pourquoi les secteurs sociaux demandent la démission de Piñera
Le 18 octobre 2019 a éclaté une crise politique et sociale accompagnée de manifestations de masse et de troubles qui se sont étendus à toutes les régions du pays. Le rébellion populaire a eu son origine dans les injustices politiques et sociales de Sebastián Piñera qui dirige le pays depuis 2018.
Les protestations contre l’actuel Gouvernement ont provoqué un plébiscite destiné à convoquer une Convention constituante et à promulguer une nouvelle Constitution. Le pays cherche ainsi à construire une société meilleure car jusqu’à présent, le pays possède encore des lois et des institutions créées sous la dictature militaire de Pinochet (1973-1990).
Un an s’est écoulé depuis le début de l’explosion sociale et le rejet populaire continue à s’exprimer contre l’actuel Gouvernement et sa gestion politique. La décision du président Piñera d’attaquer devant le tribunal constitutionnel (TC) une réforme destinée à aborder le projet de la seconde suppression de 10% du foncds de pensions a été largement condamnée.
Un autre motif de mécontentement a été le non respect des engagements pris par le Gouvernement envers le secteur médical : par exemple, les exigences salariales du syndicat, l’investissement dans du matériel de biosécurité pendant la pandémie.
La Centrale Unitaire des Travailleurs Chiliens (CUT) a été l’une des organisations sociales qui a soutenu les manifestants grâce au soutien qu’elle a apporté à la campagne pour la libération des prisonniers politiques accusés de troubles à l’ordre public depuis le début de la crise.
Le nom de la campagne nationale est « Nous les voulons libres. » Elle est organisée par le groupement des familles et des mais des prisonniers politiques Guacolda, le groupement des familles et des mais des prisonniers politiques Santiago 1, Groupe Initiative pour la libération des prisonniers politiques entre autres organisatiosn syndicales.
Le 10 décembre dernier, la Confédération Syndicale des Travailleurs des Amériques (CSA) qui représente plus de 55 000 000 de travailleurs a envoyé une lettre au président chilien.
Dans cette lettre, il exprime sa profonde inquiétude à cause de la situation des jeunes détenus et accusés dans le cadre de la révolte sociale qui sont déjà depuis longtemps en prison préventive sans que la procédure les concernant soit achevée ou condamnés à des peines disproportionnées.
L’organisation syndicale ajoute que la situation a été aggravée par la décision du Gouvernement d’invoquer la loi de sécurité intérieure de l’Etat dans ces affaires, ce qui implique des peines plus importantes sous prétexte de maintenir des meures préventives extrêmes même si les accusés n’ont pas de casier judiciaire.
Lundi, le président Sebastián Piñera a rejeté un projet de loi destiné à gracier ceux qu’on appelle les « prisonniers de l’explosion (sociale) » et déclaré qu’il y mettrait son veto. Ce projet avait été présenté par la présidente du Sénat Adriana Muñoz et 4 autres sénateurs du parti socialiste, du parti progressiste du parti Révolution démocratique et du parti Démocratie chrétienne.
Le président a dit que les prisonniers politiques sont privés de liberté à cause de « graves délits qu’un groupe de sénateurs cherche à gracier » et qu’ils s ont en prison « non par décision du Gouvernement mais par décision des tribunaux de justice » mais malgré les multiples demandes des organisations sociales pour leur libération, ils restent en prison.
Piñera a précisé que « tous les citoyens ont le droit de manifester pacifiquement » mais les protestations ont été durement réprimées par les carabiniers qui ont lancé des gaz lacrymogènes et ont provoqué de graves blessures chesz les manifestants parmi lesquelles la perte des yeux, dans certains cas.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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