Amérique Latine : Ni des colères de Trump, ni du sourire de Biden
Par Pedro Brieger.
La reconnaissance de Juan Guaidó comme “président par intérim” du Venezuela par le nouveau secrétaire d'Etat Anthony Blinken est la preuve flagrante que le parti républicain et le parti démocrate ont tous 2 l'intention de renverser Nicolás Maduro.
Donald Trump est parti et tout le monde se demande ce qui changera dans les relations entre les Etats-Unis et l'Amérique Latine. Les caractéristiques personnelles du président sortant ont éclipsé le fait qu'il est un fidèle représentant du parti républicain bien que beaucoup de ses dirigeants, comme le président George Bush fils, n'aiment pas ses manières. Trump n'est pas cinglé comme on l'a souvent montré. Il n'a pas commencé une guerre pour une crise personnelle comme on pensait qu'il pouvait le faire. Bien au contraire, ses désirs de figurer – et peut-être son intention d'obtenir le prix Nobel de lapaix – l'ont amené à rencontrer Kim Jong Un, le plus haut dirigeant de la République Démocratique de Corée.
Même s'il est indéniable que les caractéristiques personnelles sont importantes, quelquefois, on surestime ses incidences comme si la personne en question était au-dessus du parti ou de la structure d'Etat à laquelle elle appartient. Seulement pour ses fanfaronnades, ses mensonges ou ses sottises, le parti républicain n'aurait jamais permis à Trump d'être son candidat ou d'accéder à la présidence. Mais ce n'es tpas tout, une grande partie du parti l'a suivi jusqu'au dernier moment et continue à le suivre dans ses dénonciations de fraude.
De la même façon, on ne peut pas réduire le président Joe Biden à sa bonhommie ou à sa connaissance de la région. Avoir fait de nombreux voyages en Amérique Latine ne garantit pas qu'il ait avec elle une relation différente de celle qu'a la politique impériale traditionnelle de la Maison Blanche avec elle. Il ne s'agit pas de savoir qui est le plus sympathique ou parle sur le ton le plus cordial. Remettre à flot la Doctrine Monroe peu de temps après le début de son mandat n'a pas été un caprice de Trump, quitter l’Organisation Mondiale de la Santé ou déplacer l'ambassade de Tel Aviv à Jérusalem non plus. Trump réalisait ce que d'autres revendiquaient et il aimait s'en vanter.
La reconnaissance de Juan Guaidó comme “président par intérim” du Venezuela par le nouveau secrétaire d'Etat Anthony Blinken, la veille de sa prise de fonction, est la preuve flagrante que le parti républicain et le parti démocrate ont tous 2 l'intention de renverser Nicolás Maduro bien qu'il puisse y avoir des nuances dans la façon d'agir.
Si le nez de Cléopâtre avait été plus long la face du monde aurait été changée, a dit un jour Blaise Pascal, comme si le destin de l'empire romain avait été déterminé par la beauté de la puissante Egyptienne. Il est clair que la politique de l'empire allait au-delà des liens que Marc Antoine ou Jules César ont tissés avec la reine. On pourrait dire que la politique des Etats-Unis envers l'Amérique Latine ne dépend ni des colères de Trump ni du sourire de Biden.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/01/23/estados-unidos-ni-trump-ni-biden/
URL de cet article :