Mexique : Biden = danger ?
John M. Ackerman
Le Mexique a profité de la politique étrangère erronée de Donald Trump et de son absence d'intérêt pour l'Amérique Latine. Chien qui aboie ne mord pas, dit la sagesse populaire. Malgré ses insultes permanentes et ses menaces envers le Mexique, Trump, en fin de compte, a respecté le Gouvernement d' Andrés Manuel López Obrador et n'a pas interféré dans les avancées de la Quatrième Transformation.
Le choc entre Trump et López Obrador que les opposants mexicains et les faucons du Pentagone souhaitaient tant ne s'est jamais produit. Le président mexicain a réussi à échapper au magnat new-yorkais et à conserver des relations diplomatiques constructives centrées sur al résolution des problèmes communs sans se soumettre, à aucun moment, aux caprices de Washington.
L'arrivée de Joseph Biden à la Maison Blanche change le scénario. L'arrêt de la construction du mur, les efforts destinés à régulariser les sans papiers et les autres migrants mexicains, les plans d'investissement de millions de dollars dans le développement de l'Amérique Centrale sont de bonnes nouvelles, bien sûr.
Mais seul un analyste naïf pourrait imaginer que l'Amérique Latine pourrait échapper aux plans d'expansion et de reconquête de l'hégémonie sur le monde qui marqueront la gestion de Biden. L'interventionnisme et la déstabilisation constituent toujours les axes centraux de la politique étrangère des Etats-Unis. Par exemple, l'apparition de nouvelles manifestations contre Vladimir Poutine en Russie quelques heures seulement après l'arrivée du nouveau président démocrate peut difficilement être considérée comme une simple coïncidence.
Biden n'a jamais été un allié de la souveraineté démocratique dans le monde. Tout d'abord en tant que sénateur et président du Comité des Relations Internationales de la Chambre des Représentants et ensuite en tant que vice-président de Barack Obama, Biden a toujours soutenu une position interventionniste.
Au Sénat, Biden fut l'un des principaux promoteurs du criminel Plan Colombie approuvé sous le Gouvernement de Bill Clinton en 2000 et pendant les années suivantes, en 2001 et 2002, Biden fut l'un des partisans les plus importants de la guerre de George W. Bush au Moyen Orient et ensuite, il a encouragé énergiquement l'invasion de l'Irak sur la base du mensonge disant que Saddam Hussein était soi-disant derrière l'attaque des tours jumelles en 2001 et qu'il possédait des armes de destruction massive.
En tant que vice-président, Biden a donné comme le Gouvernement d'Obama, un aval honteux au coup d'Etat, en 2009, contre le président du Honduras, Manuel Zelaya. Et en 2015, le binôme Obama-Biden a déclaré le Gouvernement vénézuélien « menace pour a sécurité nationale des Etats-Unis. »
Le principal conseiller de Joe Biden pour les affaires latino-américaines sera Juan González, un Etasunien d'origine colombienne qui applaudit le Plan Colombie et justifie les aventures putschistes e Juan Guiadó. Le secrétaire d'Etat de Biden est Antony Blinken, un bureaucrate terne qui a fait toute sa carrière dans l'establishment, à l'ombre de Biden aussi bien au Sénat qu'au bureau de la vice-présidence.
L'ambassadeur des Etats-Unis au Mexique sous le Gouvernement de Bill Clinton, Jeffrey Davidow, a déjà annoncé les caractéristiques de la nouvelle politique de Washington envers le Mexique. Quelques jours après les élections présidentielles de novembre, ce diplomate proche du parti démocrate a publié dans le journal Reforma un article incendiaire intitulé « La lune de miel avec AMLO touche à sa fin. » Il menace de réactiver les activités du FBI et de la CIA au Mexique et signale qu'avec Biden à la Maison Blanche, « le Mexique commencera à sentir une pression... qui forcera AMLO « à changer la direction de ses politiques publiques. »
Et il y a quelques jours, le déplaisant traître Jorge Castañeda, ex-chancelier de Vicente Fox, a annoncé sur CNN que López Obrador est en train de mettre en danger l'intérêt national des Etats-Unis et que Biden devrait aider le Mexique par une intervention ferme dans les affaires intérieures du pays pour en finir avec López Obrador.
Heureusement, López Obrador n'a pas mordu au hameçon de déclencher un conflit gratuit avec Biden. Comme il a réussi à désactiver les attaques de Trump, il réussira à dévier les dards venimeux que prépare déjà le Gouvernement de Biden.
Une fois de plus, l'opposition politique se verra frustrée dans ses tentatives destinées à utiliser le Gouvernement des Etats-Unis pour détruire la démocratie mexicaine. La légitimité et la force de la Quatrième Transformation sont assez solides pour permettre qu'une force étrangère remette en question le progrès de la nation mexicaine.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/01/26/mexico-biden-peligro/
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/01/mexique-biden-danger.html