Venezuela : Le vol des actifs du pays organisé par un réseau de corruption
Le journal étasunien Washington Post a révélé de nouveaux détails sur le réseau de corruption impliquant le député d'opposition Juan Guaidó et plusieurs « fonctionnaires » de son soi-disant Gouvernement. Parmi eux, le journal cite Javier Leonardo Troconis, nommé par Guaidó commissaire de la présidence pour la gestion et la récupération des actifs.
Une enquête du Post qui comprend plus de 20 interviews et une révision de documents, y compris des contrats éventuels, a révélée de multiples propositions d'accords impliquant Troconis qui auraient demandé ce que quelques membres de l'opposition ont qualifié de paiements importants et inhabituels.
« Selon 2 brouillons du contrat non exécuté obtenus par The Post, l'accord aurait remis la moitié de la dette de 269 000 000 de $ que le Paraguay reconnaît avoir envers le Venezuela. ( Le Venezuela l'évalue à 290 000 000 de $.)
José Ignacio Hernández, que Guaidó a désigné en 2019 comme son soi-disant ministre de la justice, a dit qu'il avait été « négocié sans que les inspecteurs de l'industrie pétrolière désignés par Guaidó en aient connaissance. » Il aurait payé ce qu'Hernández a appelé une commission « disproportionnée » à un avocat argentin du nom de Sebastián Vidal. Sur le second brouillon du contrat, il est dit que Vidal aurait reçu 20% de l'accord, soit plus de 26 000 000 de $. »
Troconis a dit à The Post qu'il avait été mis en contact avec Vidal par des membres de l'opposition vénézuélienne dont il n'arrivait pas à se souvenir des noms. Il a dit que Vidal l'avait appelé pour lui suggérer de jouer le rôle de médiateur et qu'il était d'accord. Il a démenti l'affirmation d'Hernández disant que osn travail en lui donnait pas légalement le droit de négocier des accords et a présenté une lettre de Guaidó qui, selon lui, l'autorisait à participer aux conversations concernant le Paraguay.
Le média ajoute que Guaidó, par l'intermédiaire d'un porte-parole, a refusé de répondre aux questions.
Selon The Washington Post, un comité de la soi-disant Assemblée Nationale enquête sur un contrat que Troconis a signé avec un cabinet d'avocats du sud de la Floride pour récupérer un compte du ministère de l'Alimentation du Venezuela en Grande Bretagne qui contenait presque 1 700 000 000 de $.
En septembre 2020, le procureur général de la République Tarek William Saab avait dénoncé le fait que des représentants du putschiste Juan Guaidó avaient demandé qu'un contrat de 750 000 $ soit accordé par adjudication au Consortium Caribéen Recovery Assets (CRA), une entreprise qui aurait volé des actifs au Venezuela dans le cadre de PETROCARIBE.
A cette occasion, il a expliqué que le Consortium Caribéen Recovery Assets (CRA), composé des entreprises Lock in Capital y Global Risk Management dirigées par les citoyens Jorge Reyes et Pedro Antar, a présenté en 2019 à Guaidó une proposition destinée à s'approprier légalement une quantité importante d’actifs en plus des comptes et des autres biens propriétés du pays qui se trouvent dispersés dans 19 pays qui font partie de l'alliance PETROCARIBE.
Parmi ceux qui étaient chargés de ces négociations se trouvent Javier Leonardo Troconis et José Ignacio Hernández González.
Ce dernier, aujourd'hui recherché par la justice vénézuélienne, est celui qui a mis en place les actions destinées à s'approprier CITGO, la filiale de Petróleos de Venezuela (PDVSA) aux Etats-Unis et à la remettre à ConocoPhillips. De plus, il est impliqué dans le blocage de l'or vénézuélien en Angleterre.
Ils avaient dans leur ligne de mire 40 000 000 000 de $ d'actifs vénézuéliens.
Selon le média, les patrons de Miami, Etats-Unis, Jorge Reyes et Pedro Antar ont identifié jusqu'à 40 000 000 000 de $ d'actifs du Gouvernement vénézuélien dans toutes les Caraïbes. Les participations, y compris les actions des entreprises et les dettes non payées, étaient liées à la compagnie pétrolière d'Etat Petróleos de Venezuela (PDVSA).
Reyes a révélé au journal étasunien que Guaidó a appelé lui-même en avril 2019 pour manifester son intérêt. Cela a provoqué plus d'une douzaine de réunions avec de hauts membres de l'opposition dirigée part le putschiste et soutenue par les Etats-Unis et leurs agents.
Lors d'une réunion qui a eu lieu en décembre 2019 dans le quartier de Doral à Miami, Reyes a dit qu'Antar et lui avaient reçu une lettre manuscrite dont une photo a été remise au Post avec la liste de ce qu'il décrivait comme des demandes « renversantes. »
Ces demandes comprenaient le paiement d'avance de 750 000 $ à une compagnie de Floride qui, selon les registres de l'Etat, est une co-propriété de Magin Blasi, le frère d'un haut fonctionnaire de l'ambassade du Venezuela contrôlée par Guaidó à Washington. Cette entreprise deviendra aussi son associée, stipulait la lettre et partagerait la commission de 18% que les hommes avaient négociée avec les fonctionnaires de Guaidó.
« C'était étonnant, » dit Reyes. « Je me suis demandé : Le président Guaidó sait-il cela ? Je veux dire, ces mecs essayaient clairement de négocier quelque chose d'illégal. On ne peut même pas parler de quelque chose comme ça sur le sol étasunien. C'était une extorsion... Ou nous payions ou nous n’obtenions pas le contrat, » a-t-il déclaré.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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