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Equateur : L'ingérence des Etats-Unis dans les élections du 7 février

1 Février 2021, 18:34pm

Publié par Bolivar Infos

Par Katu Arkonada

 

Le 7 février, il y aura des élections présidentielles et législatives (137 députés) en Equateur. Le favori est Andrés Arauz, le candidat de la coalition Union pour l'Espoir (UNES). Arauz est le représentant de l'identité politique qu'on appelle corréisme, héritée d'une révolution citoyenne que l'actuel Gouvernement a cherché à détruire et à écarter des élections.

 

Andrés Arauz a 37% d'intentions de vote dans les sondages les plus récents et son principal adversaire, le banquier Guillermo Lasso, qui cherche à « éradiquer une fois pour toutes le modèle du socialisme du XXIème siècle qui a échoué, » 24%. Le problème est qu'il faut obtenir 40% des voix et avoir 10 points d'écart avec le second pour gagner au premier tour. Sinon, il y aura un second tour le 11 avril.

 

Lenin Moreno est le troisième acteur. L'actuel président vient de se rendre à Washington où il a rencontré l'un des auteurs intellectuel du coup d'Etat en Bolivie, Luis Almagro, l'ex-directeur du Conseil de Sécurité de la Maison Blanche et l'actuel président de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), le Cubano-américain Claver Carone et le fonds Monétaire International envers lequel l'Equateur a contracté une dette de plusieurs milliers de millions de dollars sous la présidence de Moreno.

 

Moreno est désespéré et en même temps, il a peur d'un éventuel retour du corréisme au Gouvernement car il pourrait être l'objet de nombreuses poursuites judiciaires à cause de son action et il a déjà organisé son départ du pays pour la Suisse, un pays dans lequel il a des comptes bancaires issus de la corruption et de la remise des ressources du pays au capital étranger et aux organismes financiers internationaux.

 

L'une de ses principales collaboratrices, l'ex-ministre María Paula Romo, a aussi négocié avec l'ambassade des Etats-Unis pour trouver refuge à Washington après Richard Martínez, ex-ministre de l'Economie, qui en fut récompensé en novembre dernier par sa nomination à la vice-présidence de la BID.

 

En parallèle, et comme c'est arrivé en Bolivie, dans la droite équatorienne commence à affleurer le discours évoquant une soi-disant fraude électorale. Pour cela, ils ont créé un « observatoire de contrôle électoral » à la charge de Mario Pazmiño, l'ex-chef de la Police nationale lié aux services de renseignement étasuniens. A cela s'ajoute l'Institut National Démocrate (NDI) et l'Internationale Républicaine (IRI) des Etats-Unis.

 

Le NDI recrute des citoyens équatoriens qui participent aux programmes de transparence électorale dirigés par Julian Charles Quibell, un fonctionnaire étasunien qui travaille au NDI depuis 18 ans et est considéré comme le gourou des élections en Amérique Latine.

 

Quibell a commencé son aventure au NDI en 2002, en conseillant le réseau de partis politiques de droite en Bolivie pendant 2 ans pour ensuite arriver au bureau du NDI au Mexique de 2004 à 2012 d'où il a fait un bond au bureau régional de l'institut à Managua avec mission d’organiser des actions contre le gouvernement sandiniste parmi lesquelles un diplôme en direction et gestion publique financé par l'USAID, pensé pour former et financer des dirigeants d'opposition « émergents. »

 

Le fonctionnaire étasunien lié aux services de renseignement a dû quitter abruptement le Nicaragua pour le Mexique en janvier 2019 alors qu'il était sur le point d'être arrêté par les autorités locales suite à une série de plaintes contre lui.

 

En juillet 2020, il a été replacé au bureau de l'Equateur où il fut aussi chargé du suivi des programmes en Bolivie, comme par hasard 2 pays engagés dans des processus électoraux que les forces de gauche pouvaient gagner.

 

A ce moment-là, le NDI met en place un projet en Equateur financé par 2 000 000 de $ de l'USAID dans le but de créer les conditions pour « garantir la transparence et la sécurité » du processus électoral avec un certain contrôle sur la procédure et les plateformes digitales destinées à le contrôler. L'une de ses activités principales était de soutenir des secteurs de la droite équatorienne et le personnel concerné par ce scrutin dans un projet dont l'exécution impliquait directement le Gouvernement de Lenin Moreno à travers la chancellerie et le Conseil National Electoral (CNE).

 

Et comme si ça ne suffisait pas, l'une des subordonnées de Quibell est la citoyenne équatoriano-brésilienne Juliana Ferreira Sevilla qui travaillait auparavant à la chancellerie, a des liens avec le CNE, et avait même suggéré de réaliser les élections de façon virtuelle.

 

Mais l'idée vers laquelle penchent maintenant aussi bien Lenin que son ministre de la défense, responsable de la répression d'octobre 2019 et proche des Etats-Unis d'un côté et Almagro et le NDI de l'autre, est de suspendre les élections face à la possible victoire au premier tour d'Arauz, comme c'est arrivé en Bolivie avec la victoire de Lucho Arce .

 

La pression internationale devient nécessaire pour que cel n'arrive pas et la pression nationale pour surveiller chaque bulletin vote et chaque isoloir en rejetant aussi bien l'ingérence étrangère des Etats-Unis que l'ingérence interne de leurs laquais locaux.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/01/31/ecuador-injerencia-estadunidense-en-los-comicios-ecuatorianos/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/02/equateur-l-ingerence-des-etats-unis-dans-les-elections-du-7-fevrier.html