Equateur : Recompter toutes les voix profiterait à Arauz
Dans 17 des 24 provinces du pays, il y aura un nouveau décompte des voix.
Enfin, la fumée blanche. Vendredi, après presque 6 heures, le Conseil National Electoral (CNE) a annoncé être arrivé à un accord avec les candidats à la présidence Guillermo Lasso (Creo-PSC) et Yaku Pérez (Pachakutik).
Diana Atamaint, présidente du CNE, a confirmé que 100% des bulletins seront recomptés à Guayas, y compris les bulletins posant problème. De plus, 50% des bulletins seront recomptés dans 16 provinces. Elle a précisé qu'il s'agit d'un processus de révision comptable des voix.
Le CNE donnera des instructions pour que cet accord soit mis en œuvre. De plus, il y aura un contrôle citoyen su système informatique avec des délégués des partis habilités. Atamaint a précisé qu'une fois terminé le processus de révision, les résultats définitifs seront proclamés. « Tout ce processus sera diffusé en direct et en continu sur les chaînes du CNE. »
Gerardo de Icaza, délégué de la mission d'observation électorale de l’Organisation des Etats Américains (OEA), « a salué » l'engagement des acteurs.
Lasso a un léger avantage sur Pérez dans la course au second tour auquel accède déjà le candidat de l'UNES, Andrés Arauz. Lors de cette réunion, le CNE a déployé un dispositif de sécurité pour protéger la réunion proposée par Pérez qui, la veille, avait demandé qu'on recompte les voix dans 7 provinces : Pichincha, Guayas, Manabí, Los Ríos, Esmeraldas, El Oro et Bolívar.
Lors de ce rendez-vous, Lasso a indiqué qu'il soutenait la proposition de Pérez pour que le scrutin soit révisé dans le cadre de la loi. « Parce que si nous nous ne nous appuyions pas sur la base des institutions et de la loi, nous abandonnerions l'Etat de droit. »
Mais hier, la proposition de Pérez a été modifiée tout au long de l'heure et demie qu'a duré cette réunion. D'entrée, le candidat sera de Pachakutik a élargi sa proposition initiale et annoncé qu'il avait remis à la Cour Constitutionnelle (CC) une demande de mesures préventives pour qu'on suspende le scrutin. Maintenant, il demande qu'on recompte les voix dans les 24 provinces. Devant les délégués de la mission d'observation électorale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) et les conseillers du CNE, Pérez a présenté 4 cas de procès-verbaux avec des irrégularités à Guayas, Pichincha, Azuay et Tungurahua auxquels il n'y avait pas de votes affectés, où il y avait des différences entre le nombre de bulletins comptés et le cahier d'émargement, entre autres problèmes.
Le conseiller Luis Verdesoto a demandé à Pérez de les compiler et de présenter les éléments de la plainte pour qu'on puisse l'évaluer. « D'abord, évacuons les sujets avec des doutes concrets, » a-t-il suggéré. Ensuite, Lasso est intervenu. Il s'est dit d'accord sur le fait que Pérez avait le droit légal de présenter les cas avec les preuves nécessaires pour mettre en doute certains résultats. « S'il y a 9 ou 10 cas, ce n'est pas suffisant pour invalider un processus, » a-t-il noté.
Tout de suite, Pérez a coupé court et dit qu'à son avis, il est prouvé qu'il y a des anomalies. » Ensuite, il a extrapolé sur les 4 cas qu'il a présentés sur les 15% de procès-verbaux posant problème qui ont été rapportés au début du scrutin et dit que, selon lui, ils seraient équivalents à 1 500 000 voix. « Ce que nous demandons, c'est la transparence. »
Verdesoto a insisté pour que les réclamations soient renforcées : il a suggéré que dans chaque province où il y a des « suspicions, » on recompte un échantillon et que, si après vérification, les problèmes subsistaient, on puisse recompter l'ensemble. Même, il a donné comme délai le mardi du carnaval. Pérez n'apas été d'accord : « Nous ne voulons pas d'un échantillon. Pourquoi avez-vous peur de la vérité ? » a-t-il déclaré. Lasso aussi a changé de discours et a fait une proposition dont il a reconnu qu'elle n'était pas prévue par la loi : « Recomptons la totalité de Guayaquil, pour qu'il n'y ait pas de doutes, bulletin par bulletin. »
Il a déclaré que les procès-verbaux à problèmes à Guayas ont donné des doutes à Pachakutik.Il a reconnu qu'il en était surpris : « Je demande au CNE, au-delà de la loi, en hommage à la demande du candidat Pérez, d'ouvrir 100% des urnes de Guayaquil, et de recompter les bulletins un à un, en présence de délégués. »
Lasso a soutenu qu'on ne pouvait pas laisser le pays dans l'incertitude d'un nouveau décompte total des voix car cela favoriserait Andrés Arauz, le candidat du corréisme qui se présente pour l'alliance Union pour l'Espoir (UNES) et est déjà certain d'être au second tour. Mais quand il semblait que la réunion ne progressait plus, on a décidé de faire une pause de 30 minutes. Et après une longue absence des parties, on a appris qu'on était arrivé à un accord : qu'on recompterait 50% des voix dans 16 provinces et 100% à Guayas.
3 blocs politiques représentent 68% des membres des assemblées provinciales
3 blocs concentrent 68% des sièges dans les nouvelles assemblées provinciales : l'Union pour l'Espoir (UNES) représentée par les corréistes, Pachakutik, le bloc indigéniste et, de l'autre côté, à droite, le Parti Social Chrétien (PSC).
Ces 3 forces occupent 79 des 116 sièges. Les 37 restants sont répartis entre 13 listes grâce à la méthode de Webster, plus souple pour faire entrer les minorités à l'Assemblée. La Gauche Démocratique a 15 sièges, CREO 9. Les 11 partis et mouvements restants ont 1 ou 2 sièges.
Bien que ces résultats ne soient pas définitifs à 100%, surtout dans des provinces comme Guayas, la tendance par groupe est déjà assez claire 5 jours après les élections générales.
Le bloc le plus l'important, l'UNES, a des sièges dans 8 des 24 provinces du pays et leur présence est plus importante Guayas, Manabí, Los Ríos et moindre à Esmeraldas, El Oro, Santo Domingo et Santa Elena. Le second groupe le plus représenté dans ces provinces de la côte est le PSC qui a atteint certaisn endroits grâce à ses alliances avec Madera de Guerrero et d'autres listes.
Dans la Sierra, par contre, Pachakutik est le groupe le plus représenté, suivi par l'UNES et la Gauche Démocratique alors qu'en Amazonie, c'est Pachakutik qui triomphe. Il légifèrera avec des partis et des mouvements minoritaires.
Aux Galápagos, ce sont des députés de CREO et du PSC qui ont été élus.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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