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Equateur : Yaku? Indigène? Pachakutik?

11 Février 2021, 18:38pm

Publié par Bolivar Infos

Par Felix Cardenas A.

 

L'escroquerie indigène

 

En regardant les résultats des élections en Equateur : Arauz premier et second Yaku Pérez, à première vue, on peut en déduire que le second tour se déroulera entre représentants de la gauche mais, attention, Equateur ! : Yaku peut être plus dangereux que Lasso.

 

Quand Guillermo Lasso annonce publiquement avant la publication des résultats officiels qu'il soutiendra Yaku au second tour, en réalité, il rappelle à Yaku sa dépendance et l'obéissance qu'il doit à la droite de Lasso dont il vient, lui reproche subtilement à lui, Yaku Pérez, d'être aussi une création des Etats-Unis et nous devons comprendre que les postulats et les objectifs du Pachakutik de Yaku son diamétralement opposés au Pachakutik original de Luis Macas.

 

L'émergence des Pachakutik

 

Pachakuti Bolivie. Le 12 octobre 1992, on commémorait dans le monde le cinq-centième anniversaire de l'invasion espagnole. En Bolivie, la CSUTCB, à la tête de toutes les organisations populaires, organisait des manifestations au niveau national. Paulino Huarachi, secrétaire exécutif de la CSUTCB de l'époque, se débattait entre 2 possibilités : prendre à son compte la proposition du MCB (Mouvent Paysan des Bases) dont le projet d'avenir était indigène, noir et populaire, un mélange d'ouvriers, de paysans et de classes moyennes ou la proposition de l'EJE qui disait que le futur venait de l'indigène et dans le chemin du peuple. Mais tous disaient que « les 500 ans de résistance » étaient finis et le slogan était « De la résistance au pouvoir. » C'est qu'en 1993, il y avait des élections générales et nous devions y participer pour la première fois en tant qu'indigènes, avec nos propres candidats pour suivre le chemin tracé.

 

Des curés progressistes avec à leur tête Xavier Albó convoquèrent les principaux dirigeants du mouvement indigène sur les rives du lac Titicaca pour construire une seule candidature aux élections. Etaient présents, entre autres : Fernando Untoja, Victor Hugo Càrdenas, un représentant d'Evo Morales, Félix Cárdenas, etc...

 

Après 2 jours de discussion, on a décidé que le candidat du mouvement indigène serait Victor Hugo Cárdenas. C'est une information pour tous.

 

Quelques jours avant la fin du délai d'inscription des candidats, étonnamment, nous avons vu à la télévision, en direct, le binôme du MNR: Gonzalo Sanchez de Lozada et Victor Hugo Cárdenas. Malaise total. Trahison ! Traître ! Criait-on à Victor Hugo Cárdenas où qu'il aille et il répondait avec difficulté : « On ne peut pas être seulement les candidats des Indiens, même dans les charrues, il doit y avoir un taureau blanc et un taureau noir... »

 

Victor Hugo avait profité de toutes la confiance que lui accordaient les plus hauts dirigeants du mouvement paysan pour négocier ensuite av ec l'oligarchie pour son profit personnel. Il s'est conduit ainsi jusqu'au bout. A marche forcée, nous nous sommes réorganisés et au fil du temps, nous avons réussi à inscrire nos candidats et le nom de l’organisation : EJE PACHAKUTI. Nous avons décidé de faire une campagne inhabituelle, de marcher dans tout le pays en annonçant que le Pachakuti dont on avait rêvé était en marche. Avec un groupe de camarades, nous nous sommes rendus à La Higuera, l'endroit où fut assassiné le Che. Nous avons organisé une cérémonie rituelle devant son monument, des accolades, des engagements, des chants pour commencer ensuite le parcours sur les chemins parcourus initialement par le Che.

 

Chaque organisation avait envoyé ses représentants. Le noyau était composé par Pablito Méndez, Rómulo Maraza, Félix Cochi, Benedicto Arancibia, Lola Véliz qui, à ce moment-là, était secrétaire exécutive de la Fédération Nationale des Femmes Paysannes de Bolivie “Bartolina Sisa”, Francisca Alvarado, secrétaire exécutive de la province Sajama et d'autres. Nous parcourions tout le temps des départements et des communautés : La Higuera, Sucre, Potosí, Oruro, jusqu'à notre destination finale : La Paz, 2.500 Km. Nous avons des candidats très représentatifs dans tous les départements : Félix Santos à Potosí, Exécutif de la Fédération UNICA, Evo Morales à Cochabamba, etc... etc...

 

Nous avons réussi à avoir un député : Ramiro Barrenechea. Ce n'est pas beaucoup mais la flamme brûlait déjà. 

 

Pachakutik Equateur. Après ces 500 ans, la ligne des mouvements indigènes, en particulier de ceux du Pérou, de l'Equateur et de la Bolivie était unique : Les Indiens au pouvoir. Les élections en Bolivie étant passées, en 1994, un processus d'internationalisme indien s’organise. D'abord, ils soutiennent notre voyage en Equateur, nous partageons nos expériences électorales et nos visions avec le CONAIE, ensuite ECUARRUNARI. Avec leurs dirigeants, nous nous rendons à Chimborazo, Cotopaxi, dans presque toute la province de Bolivar. En 1995, le CONAIE, avec à sa tête son président Luis Macas, avait réussi à construire son propre instrument politique : Pachakutik Nouveau Pays pour être représenté aux élections générales de l'Equateur en 1996 pour la première fois en tant qu’Indiens. On peut dire que le résultat a été très bon : ils ont réussi à être troisièmes : 27% Parti Social Chrétiaen, 26 % Parti Roldociste, 20 % Pachakutik Nouveau Pays; 8 députés indiens: Luis Macas, Miguel Lopez, Rosendo Rojas, Miguel Lluco, Leónidas Iza, José Avilés, Héctor Villamil, Washington Napoleón Saltos. La proposition de Luis Macas et de tout le mouvement indigène parlait du droit inaliénable des Indigènes à se gouverner eux-mêmes, du droit au territoire, de la protection de la Terre Mère, de l'auto-gouvernement, de l'autodétermination, de l'autogestion.

 

Pachakutik version 2021

 

Le Pachakutik de Luis Macas n'a rien à voir avec le “Pachakutik” de “Yaku” Pérez. Les impostures de Yaku Peréz, son indigénisme et ses objectifs ne sont pas compatibles avec l'essence de tout le mouvement indigène réel. Luis Macas a été élu par plusieurs assemblées du CONAIE. Aucune assemblée du CONAIE n'a élu Yaku Pérez.

 

Le CONAIE d'origine n'a pas préparé esthétiquement ses candidats. Carlos Pérez, quand il a reçu l'ordre des Etats-Unis de se préparer à être candidat, en 2017, décide de se construire une image qui lui donne l'apparence d'un Indigène, change son nom de Carlos en Yaku et sa première action politique est de soutenir ouvertement Guillermo Lasso. Le CONAIE d'origine reconnaissait, respectait et soutenait des organisations de gauche d'autres pays. 

 

Yaku, dès le début, s'est consacré à démolir Chavez et ensuite Maduro, il attaquait de front la Révolution Citoyenne de Rafael Correa au point qu'il en est arrivé à partiiper au coup d'Etat contra Correa, il remettait en question la Révolution Sandiniste et attaquait sans arrêt Evo Morales. A-t-on besoin de plus d'éléments pour être convaincus que Yaku Perez est simplement un mercenaire des yankees? Quand a eu lieu le coup d'Etat en Bolivie en 2019, Yaku Pérez a applaudi publiquement, aux 4 vents et dans tous les médias, alors, faut-il aussi comprendre que la massacre de Senkata et Sacaba organisé par Jeanine Añez a été célébré avec le même enthousiasme par Yaku Pérez? Les frères indigènes du CONAIE et d'ECUARRUNARI ne se sont-ils pas rendus compte que tous ceux qui ont été assassinés par Jeanine Añez étaient des indigènes aymaras et quechuas? 

 

Tout frère, toute sœur qui se vante d'être indien a au moins comme référence initaile d'être né dans une communauté. Yaku n'est pas né dans une communauté, il est né dans la ville de Cuenca. Donc, dès l'enfance, il a eu les rêves occidentaux, c'est pourquoi il a réussi à avoir une femme française, une femme qui travaillait aux Etats-Unis et qui ensuite, est devenu un agent des Etats-Unis grâce à des ONG soi-disant environnementalistes, écologistes. Etre environnementaliste, écologiste, est la dernière mode aux Etats-Unis comme mécanisme de pénétration avec des dirigeants pro-indigènes ou des indigènes serviles envers les droites des différents pays. C'est ce qui s'est passé en Equateur, se passe et se passera dans l'avenir si ce macabre plan yankee avance. L'impérialisme yankee finance ces ONG à noms différents pour qu'au nom de la défense de l'environnement, des forêts, des peuples indigènes, se développent des plans de déstabilisation de Gouvernements de gauche. C'est ce qui s'est passé quand Yaku a organisé des mobilisations contre Correa pendant qu'en Bolivie, Fernando Vargas, s'arrogeant la représentation des indigènes du TIPNIS, avec des « écologistes » et des « environnementalistes » très connus en tant que militants de partis de droite, développaient d'autres plans de sape du Gouvernement. Avec l'appui de médecins, d'universitaires, en s'entraînant pour qu'ensuite, cela devienne un coup d'Etat, les mêmes individus, les mêmes organisations de droite. Hasard ? 

 

Ces indigènes de droite ont aussi appris à s'entraider : Adolfo Chávez président du CIDOB, accusé de corruption envers l'argent du Fonds Indigène, fuit la justice bolivienne et se rend en Equateur où il est reçu et protégé par le groupe de Yaku Pérez. Hasard ? Les Etats-Unis ont un plan à grande échelle à tous les niveaux. L'un d'entre eux est de soutenir les ONG qui soutiennent des intellectuels qui se font passer pour indigènes. C'est la NED, CREO en Equateur qui financent Yaku Perez, en Bolivie, ce sera la Fondation Pasos Kanqui, du millionnaire Samuel Doria Medina qui soutiendra ceux qui, se revendiquant en tant qu'Indiens, dirigent toutes les diatribes contre le MAS, Evo Morales et tous leurs efforts en tant que Gouvernement pour renforcer un Etat plurinational en les qualifiant de mangeurs de viande rose au four, de folkloristes. Dans tous les pays, il y a « Indiens » et  Indiens.

 

Apprendre à les différencier. A cause de tout cela, quand la droite ne sert plus les Etats-Unis et dans toutes les élections, va d’échec en échec : elle a perdu en Argentine, en Bolivie, maintenant en Equateur et demain, elle perdra au Chili et au Pérou, pour tout cela, isl ont décidé qu'il faut pénétrer les mouvements indigènes. Donc, nous verrons naître beaucoup de chevaux de Troie, il y aura toujours un Indigène qui ne résiste pas à quelques milliers de dollars. Hier, les Etats-Unis ont juste ordonné à Guillermo Lasso de ne pas faire de bruit, de ne pas faire pression sur la Cour nationale Electorale pour avoir la seconde place. Si Lasso peut perdre, il vaut mieux parier sur un pantin devenu un Indigène de la dernière heure. Ainsi, on peut concentrer les voix de droite en faveur d'un Indien. Donc, il n'est ni Yaku, ni Indigène, ni la candidat du Pachakutik d'origine, c'est une escroquerie politique. Alerte, Equateur ! Qu'ils ne nous volent pas la victoire et notre rêve de reconstruction de la Grande Patrie qui pour nous, est seulement de rétablir la Grande Abya Yala. Nous attendons encore le déclaration de Jaime Vargas, Président du CONAIE pour savoir s'il donne son aval à une telle imposture. Pendant ce temps, alerte !!!

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/02/10/ecuador-yaku-indigena-pachakutik/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/02/equateur-yaku-indigene-pachakutik.html