Venezuela : Du carnaval pendant la pandémie à la vaccination avec le vaccin Spoutnik
Coup d'oeil sur la semaine du 15 au 21 février 2021
2ème année article N° 31
Par Jesús A. Rondón, 21 février 2021
Comme nous l’avions prévu la semaine dernière, les vacances de carnaval ont ralenti l'activité politique du pays. L'Assemblée Nationale, l'institution qui a marqué le rythme de la dynamique politique a baissé d'intensité, cédant la place au président Maduro pour l'organisation de l'ordre du jour politique, comme nous pourrons le voir dans les informations en bref. Alors, bon, la nouveauté, c'est la mobilisation inhabituelle des gens sur le territoire national pour le carnaval et le début de la vaccination contre le coronavirus grâce au vaccin Spoutnik. Et nous achèverons avec un commentaire sur la dynamique sud-américaine concernant la migration des Vénézuéliens.
Du carnaval pendant la pandémie at du début de la vaccination avec le vaccin Spoutnik
Le Gouvernement bolivarien vient de mettre en place la stratégie 7 x 7 qui implique que les activités non essentielles sont autorisées tous les 7 jours, ce qui a coïncidé avec les festivités du carnaval. Les autorités indiquent que 2 700 000 personnes se son mobilisées dans tout le pays. Pour cela, presque 90 % ont utilisé leur véhicule particulier et presque 50 % se sont rendues dans les zones côtières pour profiter des plages. Il y a presque 1 an qu'a été décrété l'état d'urgence et c'est la première fois, depuis son début, qu'on enregistre une mobilisation nationale aussi importante en si peu de temps. Ces déplacements ont profité au secteur du tourisme et des services associés qui ont été les plus affectés par cette pandémie.
Le début de la vaccination avec le vaccin Spoutnik a aussi été un événement important de cette semaine. Jeudi, les autorités du Gouvernement bolivarien ont annoncé la première vaccination et le déploiement sur tout le territoire d'un dispositif qui concerne, dans cette première phase, le personnel médical en première ligne pour les soins et le personnel du Gouvernement considéré comme particulièrement important. Dans ce cadre, les autorités vénézuéliennes ont déclaré qu'elles pensent vacciner 70% de la population avant la fin de l'année.
Les vaccins qui sont arrivés sont ceux qui ont été mis au point par le centre Gamaleya auquel on a commandé 10 000 000 de doses. Pendant ce temps, le mécanisme COVAX a réservé presque 2 000 000 de vaccins supplémentaires à d'autres laboratoires mais pour qu'ils puissent arriver, on doit les payer d'avance. C'est pourquoi des négociations ont été engagées entre les acteurs de l'opposition vénézuélienne qui retiennent illégalement des fonds et des actifs de la République, l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS), l’Organisation Mondiale de la Santé et le Gouvernement bolivarien. Des représentants de l' OPS dans le pays ont fait savoir que les négociations avancent.
Samedi dernier, les autorités sanitaires vénézuéliennes ont diagnostiqué 135 000 cas de COVID.19 sur lesquels 94 % sont guéris, de sorte qu'il y a 6 693 cas actifs. 1312 personnes sont mortes à cause du virus. Ces dernières semaines, la moyenne des cas diagnostiqués positifs est restée stable et on attend de voir si la mobilisation de ces jours-ci se répercute sur les indices épidémiologiques.
Le problème conflictuel des migrants en Amérique du Sud
Le problème des migrants commence à s'exprimer d'une façon différente qui montre des changements dans les relations entre les acteurs politiques de la région. Voyons certains d'entre eux en commençant par les déclarations du chancelier du Chili Andres Allamand qui a exprimé la position de son pays de s'en prendre aux migrants qui entrent sur le territoire chilien illégalement. Il répond ainsi aux remises en question du Gouvernement de Piñera par l'opposition vénézuélienne après l'expulsion de plus de 100 Vénézuéliens. Felipe González Morales, le rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l'homme des migrants a indiqué qu'aucun pays ne peut expulser les migrants arbitrairement.
D'autre part, le président Maduro a déclaré, à propos de la décision d'Ivan Duque d'accorder un statu de protection temporaire aux Vénézuéliens qui se trouvent en Colombie que grâce à cette mesure, celui-ci cherche s'attirer les bonnes grâces du nouveau Gouvernement de Joe Biden, ce pour quoi il compte sur la collaboration de Filipo Grandi, le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Grandi et les rapports de l'ACNUR n'utilisent pas les catégories établies dans la législation internationale et comparent systématiquement la situation de la Syrie avec celle du Venezuela. Le président Maduro a rappelé que le Venezuela a naturalisé plus de 6 000 000 de Colombiens qui ont fui la violence provoquée par le conflit colombien.
Cette semaine, la conversation téléphonique entre le secrétaire d'Etat des Etats-Unis Antony Blinken et la ministre des affaires étrangères d'Espagne Arancha González Laya, qui espèrent coopérer sur divers problèmes, dont l'un concernant le Venezuela sans que des mesures concrètes aient encore été annoncées a aussi fait l'actualité. Après cette conversation, on a annoncé une visite de la ministre espagnole Laya en Colombie qui comprendra une visite sur la frontière avec le Venezuela.
Et nous achèverons en disant que les autorités de Trinidad et Tobago ont fait savoir qu'elles vaccineraient les migrants qui se trouvent sur leur territoire, y compris les Vénézuéliens, sans que leur condition légale soit prise en compte.
Brèves:
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L'opposant Timoteo Zambrano, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale, a demandé à la rapporteuse de l'ONU d'envoyer le rapport préliminaire qu'elle a élaboré pendant sa visite au Venezuela à la Cour Pénale Internationale.
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Le ministre des Relations Extérieures du Venezuela, Jorge Arreaza, a fait savoir que notre pays continue à fournir de l'oxygène aux autorités des états d'Amazonas et de Roraima, au Brésil, face à la crise sanitaire.
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Le président Maduro a installé l'Inspection Nationale Anti-drogues, un nouvel organe qui renforcera la lutte contre le trafic de drogues au Venezuela. Il a expliqué : « La Colombie produit 70% de la cocaïne du monde et 87% sort par la voie maritime de l'océan pacifique. Le Venezuela est victime de 8% du trafic de drogues en provenance de Colombie qui cherchent à passer par le territoire du pays que ce soit par la voie maritime, terrestre ou aérienne. »
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Le président Maduro a annoncé mercredi que son Gouvernement continue à demander un dialogue avec les Etats-Unis (USA). « J'espère que le Gouvernement des Etats-Unis corrigera totalement les sanctions, pendant ce temps, nous restons debout et prêts à discuter. » Il a fait savoir que des conversations sont en marche et qu'il faut être discret pour que les accords puissent être obtenus.
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Le président Maduro a déclaré qu'il soutient la proposition d'élire les maires et les gouverneurs et ensuite les conseillers législatifs d'Etat et les conseillers municipaux. Dans l'opposition au chavisme, les acteurs qui se montrent déterminés à se présenter sont plus nombreux, même ceux qui font partie de la première ligne de soutien à Juan Guaido.
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Un an après avoir décrété l'état d'urgence dans le secteur du pétrole, dans le cadre du bilan effectué sur cette période, le président Maduro a lancé un appel aux investissements étrangers dans ce secteur et a annoncé qu'il avait l'intention d'augmenter la production de pétrole à 1 000 000 de barils de brut par jour. Il a également signé la convention collective des travailleurs de l'industrie pétrolière. Parallèlement, la Commission de Contrôle de l'Assemblée Nationale s'occupe de l'extradition de Rafael Ramírez, l'ex-président de la compagnie pétrolière d’État.
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Il y a eu 55 ans cette semaine qu'a été signé l'accord de Genève, le mécanisme par lequel la République Coopérative du Guyana et la République du Venezuela de l'époque se sont engagées à résoudre de façon bilatérale le différend frontalier. Aujourd'hui, le Guyana fait appel à d'autres mécanismes et le Venezuela affirme son engagement envers cet accord.
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Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
Jesús A. Rondón
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