Amérique Latine : Alberto Fernández défend l'esprit du MERCOSUR
Discours d'Alberto Fernández
Je veux souhaiter la bienvenue aux présidents des Etats Membres du MERCOSUR et les remercier pour leur participation à cette commémoration des 30 ans de la création du Marche Commun du sud et leur : Jair Messias Bolsonaro, de la République Fédérative du Brésil; Mario Abdo Benítez, de la République du Paraguay et Luis Alberto Lacalle Pou, de la République Orientale de l'Uruguay, ainsi que le président Luis Alberto Arce Catacora,de l'Etat Plurinational de Bolivie en cours d'intégration comme Etat Membre au MERCOSUR et le président Sebastián Piñera Echenique, de la République du Chili, un pays frère qui a accompagné le MERCOSUR presque depusi le début de notre projet d'intégration qui sont également ici avec nous.
Le 30 ème anniversaire du Traité d'Asunción est le bon moment pour faire un bilan honnête du MERCOSUR qui mette en avant les réussites obtenues sur le chemin que nous avons parcouru et qui nous permette aussi de reconnaître les dettes en suspens et les défis à venir.
Je suis convaincu qu'avec le MERCOSUR, nos pays ont créé une véritable frontière en Amérique Latine : nous sommes une zone de paix sans fissures qui discute et coopère pour penser ensemble et construire ensemble le chemin du développement. C'est important pour nos peuples et nos institutions ainsi que pour beaucoup de partenaires, d'investisseurs, de patrons et de citoyens d'autres latitudes qui souhaitent développer des projets et s'associer avec nous. C'est un actif intangible que peu de régions du monde peuvent mettre en avant. Nous deovns être fiers de ce que nous avons réussi à faire grâce à notre décision politique de laisser derrière nous les vieilles tensions et d'opter pour une stratégie d'unité et de vocation d'intégration.
Pendant ces 30 années, nous avons atteint des consensus essentiels : l'engagement envers la démocratie en tant que ocndition fondamentale de la vie de nos peuples, le respect des droits de l'homme en tant que valeur essentielle et irrévocable de la coexistence et la reconnaissance de notrte diversité.
Le MERCOSUR doit protéger les Gouvernements démocratiques et les institutions qui les soutiennent. La pandémie et la crise économique qui en découle rendent complexe la tâche de gouverner. C'est pourquoi je propose de créer un Observatoire de la Qualité de la Démocratie qui serait un outil pour renforcer la gouvernance de nos nations. En définitive, c'es un effort commun destiné à nous engager envers la protection permanente et la promotion de la démocratie, de la liberté et de la paix dans la région.
Cers réussites se sont traduites en bénéfices tangibles pour nos citoyens. Le chancelier Felipe Solá partagera avec le session plénière des Présidents la Statut de la Citoyenneté comme preuve de ce que nous construisons pour que l'identité commune que nous avons en tant que MERCOSUR se renforce et continue de s'approfondir.
Nous vivons des temps complexes. Ce trentième anniversaire du MERCOSUR nous trouve traversés par un impondérable: une pandémie qui a démantelé les bases mêmes du monde que nous connaissions et qui s'ajoute à des défis mondiaux pré-existants comme le changement climatique, l'instabilité du système financier international et la distribution inégale des bénéfices du commerce et de la technologie. Nous parlons, en tout cas, de problèmes qui demandent une action collective, des réponses de coopération et de la part des institutions régionales et multilatérales capables de générer des engagements stables. D'où le rôle fondamental que joue le MERCOSUR en tant que bloc pour agirt en tant que bloc uni dans des domaines internationaux dans lesquels actuellement, les règles dun jeu se réécrivent.
La pandémie n'a rien fait de plus qu'intensifier et montrer plus clairement les violences dont sont victimes les femmes et les fillettes dans tout leeur diversité. Aujourd'hui plus que jamais, il est indispensable d'avoir des mécanismes qui nous permettent de combattre la violence de genre complètement et de façon transversale. C'est pourquoi nous proposons la création d'un Observatoire du MERCOSUR destiné à prévenir la violence de genre en tant que partie essentielle des engagements que nous aovns pris pour atteindre l'égalité de fond dans notre région.
Depuis sa création il y a 30 ans, le MERCOSUR nous a permis de passer d'une logique de rivalité à une logique de coopération. Ça a été et c'est toujours un lie catalyseur de principes et de valeurs partagés qui a favoris le renforcement des institutions démocratiques dans la région et a assis les bases qui nous ont permis de laisser derrière nous le danger des dictatures et des Gouvernements de fait. Le processus d'intégration nous a également permis de reconnaître l'importance de construire une confiance mutuelle et la coopération à l'intérieur du bloc s'est dons étendue à de nombreux domaines : de l'emploi, l'éducation, les droits de l'homme et la science et la technologie jusqu'à la défense et à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Actuellement, nos citoyens peuvent résider dans un autre pays du bloc et travailler librement et facilement, une chose qui n'est pas habituelle dans le reste du monde. On doit aussi mettre ena vant le Parlement du MERCOSUR, le PARLASUR, qui a été constitué en 2006 et forme une institution qui reflète vraiment le pluralisme et les diversités de la région.
Evidemment, le MERCOSUR a été essentiel en tant que plateforme de développement économique et commerciale. Dès 1991, nous avons créé une zone de libre échange pour que nos biens et nos services circulent sans restrictions et nous avons instauré un droit de douane commun pour les produits venant de l'extérieur. Cela a permis à notre commerce d'augmenter vigoureusement.
Notre bloc exporte pour plus de 120 000 000 000 de $ étasuniens d'aliments par an. Ce chiffre nous place dans une position importante au niveau international et a une grande importance dans nos négociations commerciales internationales. Nous devons faire valoir notre capacité à produire des aliments et à améliorer les conditions d'entrée de nos produits sur les marchés extérieurs tout en nous ouvrant au commerce international.
Pendant ces années-là, nous avons aussi réussi à promouvoir parmi nos partenaires un échange de produits à valeur ajoutée qui a dynamisé nos exportations non traditionnelles et créé des postes de travail de qualité dans des secteurs comme celui des biocombustibles, de la chimie et de lapétrochimie, des plastiques, de sproduits pharmaceutiques, de la sidérurgie, de l'automobile, des services basés sur la connaissance, entre autres.
En effet, alors que les pays du MERCOSUR sont traditionnellement de gros exportateurs de matières premières, une grande partie des exportations entre les partenaires du bloc sont des produits industrialisés. Pendant les premières décennies d'intégration, la croissance du commerce inter-MERCOSUR a été la plus importante du monde et nous avons fait 3 fois plus de commerce entre nous qu'au début du processus d'intégration. Un commerce qui a augmenté en volume mais aussi en qualité et en valeur ajoutée.
En même temps, nous avons travaillé à l'harmonisation des règlements techniques pour que ceux-ci apportent la sécurité à la production et aux consommateurs sans que cela n'affecte inutilement le commerce.
Le MERCOSUR a aussi été un acteur de notre intégration extérieure. Dès ses premières années, le bloc a cherché à avancer vers des accords commerciaux avec tous les pays de la région, ce qui a permis de construire aujourd'hui une zone de libre échange avec la plupart des pays d'Amérique Latine. Nous avons également négocié des accords commerciaux avec l'Union Européenne, l'EFTA, Israël, l'Egypte, l'Inde, les pays du sud de l'Afrique, entre autres. Le MERCOSUR n'est pas un bloc fermé au commerce extérieur mais une plateforme destinée à ce que nos pays se projettent dans le reste du monde.
Aujourd'hui, le MERCOSUR possède l'un des agendas commerciaux les plus dynamiques de la planète. Il soutient des négociations avec 7 partenaires composés de 36 pays : l'Union Européenne, l'Association européenne de Libre Echange, le Canada, la Corée, Singapour, le Liban et Israël et des discussions préliminaires avec le Vietnam et l’Indonésie. Nous avons fait des propositions de négociations à nos partenaires d'Amérique Centrale et de la République Dominicaine. Nous avons des covnersations avec l'Inde et nous souhaitons engager un dialogue avec l'Union Euro-asiatique et concevoir une stratégie d'entrée en Afrique.
Il serait très difficile d'avoir le même regard sur les délais et lespriorités de notre agenda extérieur. C'est pourquoi il faut partir d'une vision pragmatique qui nous permette d'obtenir el consensus d'un agenda commun. Pas un agenda pour chaque semestre mais à moyen terme qui surmonte les urgences politiques, fixe des priorités en inter-relation avec le renforcement interne du bloc et qui soit profondément ancré dans une vision de développement de nos secteurs der production. L'insertion du MERCOSUR dans l'économie mondiale doit se faire en faveur de nos secteurs der production et non contre.
Le bloc a la responsabilité de développer des politiques conjointes de développement des avantages qui servent à distribuer équitablement les avantages apportés par l'intégration régionale entre partenaires. De même, nous devons redoubler d'efforts pour obtenir des résultats satisfaisants dans d'autres questions centrales comme le perfectionnement du droit de douane externe commun (AEC) et la coordination des politiques macro-économiques pour continuer à avancer vers le concept de marché commun qu'on souhaitait atteindre en 1991.
Nos pays travaillent actuellement à la révision, précisément, du droit de douane externe commun (AEC) pour stimuler la compétitivité du bloc et une meilleure intégration dans les chaînes de valeur régionales et mondiales comme nous l'avons dit dans notre communiqué conjoint du 16 de décembre dernier. L' Argentine a été pragmatique dans ses propositions et ses travaux de méthodologie pour la révision de cet important instrument après 25 ans d'un AEC qui a subi plusieurs changements en s'adaptant aux intérêts des partenaires mais nous ne pensons pas qu'une réduction partielle et linéaire du droit de douane externe commun pour tout l'univers des droits de douane soit la meilleure chose à faire face à la possibilité de nouveaux accords avec d'autres pays. Nous préférons continuer avec la méthode grâce à laquelle le groupe ad-hoc travaille en la matière. A la réunion du GMC du 22 avril, nous travaillerons, en présence de nos chanceliers, sur cette question et sur d'autres qu'on nous a demandé d'évoquer.
La proposition argentine en matière de révision du droit de douane externe commun est basée sur la préservation de l'équilibre entre les secteurs agroalimentaire et industriel,la correction des incohérences actuelles pour obtenir une meilleure stimulation de la valeur ajoutée en tenant compte des négociations du MERCOSUR avec des pays tiers et enfin sur le fait de nous donner le temps de mettre en place ce qui est nécessaire pour ne pas éroder nos structures de production. Nous souhaitons atteindre le consensus avec nos partenaires vers la fin de notre présidence tournante de sorte qu'elle protège les intérêts de tous et qu'il soit possible de l'appliquer dans un avenir proche.
Le panorama de l'économie et du commerce international depuis 2019, début de la procédure de révision de l'AEC, a changé avec l'impact de la pandémie. Les économies du monde montrent un intérêt nouveau pour les associations régionales et la formation de chaînes de valeur plus courtes et prévisibles dans une situation d'incertitude mondiale. C'est pourquoi nous devons faire une révision rationnelle et pragmatique orientée vers uneplus grande compétititvité et l'obtention de résultats qui profitent au développement de nos économies et génèrent des emplois pour les citoyens du MERCOSUR.
Nous pensons que le sens de l'intégration est de chercher des accords en respectant la diversité de nos pays. Même quand nous pensons de façon différente sur certains sujets, la volonté de chercher à nous intégrer, à construire un agenda commun, doit primer. Nos pays encouragent un régionalisme solidaire en matière politique, économique et sociale parce que nous savons qu'affronter les difficultés unis nous rend plus forts. Dans ce moment difficile d'uregnece sanitaire mondaile, il faudrait ajouter le concept de régionalisme sanitaire solidaire parce que nous avons des capacités humaines et matérielles pour travailler de façon coopérative et solidaire pour amener des soulagements et des solutions à nos peuples et en particulier aux plus vulnérables, là où l’État représente l'espoir des peuples pour les assister et rendre leur vie quotidienne plus digne.
Nous devons renforcer notre ordre du jour concernant l'environnement et avancer ainsi vers un développement complet et soutenable qui renforce le bien-être de nos peuples. Nous pensons que c'est uen responsabilité que nous avons aujourd'hui envers l'avenir du MERCOSUR. C'est pourquoi je veux vous proposer de créer un Observatoire de l'Environnement pour rendre visibles les actifs environnementaux de notre région et les soutenir face à ceux qui remettent en question ou ignorent dans d'autres forums internationaux notre engagement envers le développement soutenable.
Notre poids particulier est l'ensemble. Il nous convient à tous, indépendamment du parti ou de l'idéologie d'où nous venons, un bloc plus fort, plus uni, plus d'actif au niveau international et capable de générer des intérêts régionaux à long terme.
Je crois fermement que nous sommes capables de reconnaître que beaucoup de choses ont été faites et qu'il reste beaucoup à faire. Le travail qui est devant nous exige de la créativité, de la générosité et de l'engagement.
Comme il est dit dans le Traité d' Asunción, notre objectif est le développement économique avec la justice sociale et nous devons l'atteindre grâce à la plus efficace utilisation des ressources disponibles, à lapréservation de l'environnement, à l'amélioration des interconnexions physiques, à la coordination des politiques macro-économiques et à la complémentarité des différents secteurs de l'économie sur la base des principes de gradualité, de flexibilité ert d'équilibre. 30 ans parès la création du MERCOSUR, cet objectif et ces moyens restent en vigueur. Presque 300 000 000 D'habitants sur environ 15 000 000 de kilomètres carrés de territoire nous invitent à redoubler d'efforts et à renforcer la volonté de faire le chemin ensemble. Nos peuples le méritent. Nous allons continuer encore de longues années au MERCOSUR.
Je veux remercier encore les Etats Membres et les Etats Associés au MERCOSUR pour le soutien qu'ils apportent aux droits légitimes de la République Argentine dans le différend souverain relation à la question des Iles Malouines, pour leur condamnation de l'exploitation des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables de la zone en litige et leur appel à reprendre un dialogue destiné à trouver le plus tôt possible une solution au long différend bilatéral de souveraineté, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et aux déclarations de l'Organisation des Etats Américains, du MERCOSUR et des autres forums régionaux et multilatéraux.
La récupération de l'exercice effectif de notre souveraineté sur les Iles Malouines, les Georgias du Sud, les îles Sandwich du Sud et les espaces maritimes qui les entourent conformément au droit international et en respectant le mode de vie de ses habitants est un objectif permanent et irrévocable du peuple argentin et constitue une politique d'Etat. Le soutien des pays du MERCOSUR est, en ce sens, inestimable.
(Extrait de Página 12)
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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