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Bolivie : Communiqué du Collectif ALBA-TCP France 

30 Avril 2021, 17:01pm

Publié par Bolivar Infos

Le Collectif ALBA-TCP France exprime son rejet catégorique de cette nouvelle ingérence du Parlement Européen dans les affaires intérieures de la Bolivie et manifeste un caractère idéologique marqué de domination des députés de droite dans celui-ci, tournant le dos aux citoyens et au peuple européen.

 

A travers des milliers d'associations et de partis politiques en Europe, les citoyens européens ont condamné en 2019 le coup d'Etat contre le président de l'époque, Evo Morales, organisé par les forces militaires et soutenu par les députés de la droite bolivienne dirigée par la députée de l'époque, Jeanine Añez.

 

Cette personne a outrepassé son rôle de députée en s'autoproclamant présidente de la Bolivie en 2019 après une campagne orchestrée de toute évidence par des secteurs de la droite bolivienne et des organismes internationaux pour passer outre la volonté du peuple bolivien qui avait réélu à la présidence de la Bolivie, au premier tour, le candidat Evo Morales.

 

Nous nous demandons : où est représentée aujourd'hui la volonté des citoyens et des peuples ? Quand le citoyen et le peuple votent pour la droite ou quand les citoyens et le peuple votent pour des candidats qui ne sont pas de droite ?

 

Le Parlement Européen, déjà à 2 occasions, s'est immiscé dans les affaires intérieures de la Bolivie, agissant clairement de façon idéologique snas prendre en compte les conséquences sociales et politiques de ses actes. Ainsi, en opposition avec le principe même de non ingérence des pays membres dans les affaires intérieures des autres nations souveraines contenu dans la Charte des Nations Unies.

 

Les députés européens de droite aimeraient-ils être considérés comme des législateurs qui approuvent des lois qui portent atteinte à l'intégrité physique des citoyens, d'être considérés comme des gens qui s'imposent hors du cadre des constitutions des pays en protégeant ou en essayant de légitimer des coups d'Etat soutenus par les forces armées des pays, d'être considérés comme des individus corrompus parce que pendant leur gestion, ils outrepassent leurs fonctions et administrent des ressources de l'Etat en faveur d'intérêts particuliers et non de l'intérêt collectif des citoyens de la nation ?

 

Le Parlement Européen, ou plus précisément les députés de droite du Parlement Européen se comportent avec leurs « qualifications, leurs exigences et même leurs sanctions » envers d'autres Etats comme des acteurs qui soutiennent leurs intérêts particuliers et non les intérêts supérieurs de la majorité des citoyens européens.

 

Qualifier madame Añez de « prisonnière politique » parce qu'elle représente des intérêts économiques et politiques qui vont avec les intérêts particuliers de la droite et avoir omis et ensuite soutenu le fait que cette même dame ait formé illégalement « un gouvernement » qui brisait le fil démocratique et constitutionnel de la Bolivie, un gouvernement dont les abus, l'oppression et même l'assassinat de citoyens boliviens a pu être prouvé par diverses organisations indépendantes pendant l'usurpation du fil constitutionnel de la Bolivie après le coup d'Etat organisé par Añez.

 

Cette usurpation, que la droite européenne a soutenue, a été renversée de façon écrasante par les élections exigées par les organisations et les forces politiques des citoyens boliviens qui ont voté majoritairement pour l'actuel président de la Bolivie, Luis Arce, en octobre 2020.

 

Il ne fait aucun doute que le Parlement Européen est à nouveau passé par-dessus les véritables intérêts collectifs des citoyens et du peuple européen qui à ce moment-là, a exprimé son rejet du coup d'Etat contre Evo Morales en 2019. Qu'a dénoncé la compromission des députés et des partis de droite boliviens pour s'approprier le pouvoir de façon illégitime sans respecter la volonté politique du peuple bolivien qui avait voté pour son favori ?

 

La décisions souveraine et indépendante des tribunaux boliviens d'exiger l'arrestation de Jeanine Añez et de 2 anciens ministres - pour qu'ils aient un procès juste et transparent - pour les actes qu'ils ont commis avant et même pendant leur décision « volontaire et intéressée » de s'auto-proclamer chef d'un gouvernement illégal pendant presque 1 an est une possibilité constitutionnelle.

 

Laisser impunis les députés et les sénateurs pour les conséquences de leurs décisions sous leurs mandats est juridiquement envisagé dans les lois boliviennes comme dans les lois des pays membres de l'Union Européenne.

 

C'est pourquoi nous pensons et nous affirmons que les positions idéologiques que nous constations dans cette nouvelle ingérence du Parlement Européen outrepassent le mandat que les citoyens européens lui a donné.

 

Protéger « d'ex-députés » ressemblerait plus à accepter les coups d'Etat « doux » qui sont survenus en Amérique Latine récemment suite à des manœuvres et à des soutiens internationaux de leurs homologues. Comme disait un grand juriste français : « Ce que tu acceptes de faire aux autres, tu dois accepter qu'ils te le fassent à toi, si les conditions changent. »

 

La qualification de « prisonnière politique » appliquée à une ex-députée qui a agi volontairement et illégalement hors de la Constitution de l'Etat Plurinational de Bolivie pendant 1 an et ne pas l'appliquer aux nombreux citoyens qui ont été arrêtés par centaines lors des protestations sociales, par exemple au Chili et en Bolivie en 2019 pendant le coup d'Etat - avec le plus scandaleux silence du Parlement Européen - montre l'injustice et la manipulation de cette déclaration.

 

Nous rejetons catégoriquement cette déclaration et en tant que citoyens européens, nous exigeons que le Parlement Européen ne s'immisce pas dans des décisions souveraines – qui, oui, sont protégées par la Constitution de l'Etat Plurinational de Bolivie – comme dans les décisions du pouvoir judiciaire qui a la responsabilité d'exiger des comptes des citoyens quand ils se livrent à des délits contre la nation.

 

Laisser la justice démocratique et constitutionnelle suivre son chemin, c'est honorer la volonté des citoyens qui élisent leurs autorités. Respect de la Constitution de l'Etat Plurinational de Bolivie et de son gouvernement élu démocratiquement par les citoyens et par le peuple de l'Etat Plurinational de Bolivie.

 

Avril 2021 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

NOTE de la traductrice :

 

Ce texte fait référence à diverses déclarations du Parlement Européen en tant que tel ou de députés européens de droite depuis l'arrestation de Jeanine Añez mettant en cause l'impartialité de la Justice bolivienne et le respect des droits de la dictatrice. Si vous avez besoin de plus de précisions, vous retrouverez sur le site un certain nombre d'articles évoquant ces faits.

 

Source en espagnol :

Collectif ALBA-TCP France

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/04/bolivie-communique-du-collectif-alba-tcp-france.html