Chili : Situation à la veille des élections
par Rosa María Fernández
C'est la seule fois que seront élus au Chili les 155 membres de la convention constituante qui seront chargés d'élaborer une nouvelle Constitution.
La veille, une fois de plus, le Chili attire toute l'attention. Quelques 22 000 candidats rivalisent pour 2 768 charges publiques, une antichambre de la fin du Gouvernement actuel mais pas du modèle qu'il appliquait.
Le 15 et le 16 mai, on vote pour élire les maires et les conseillers municipaux, une élection qui a lieu tous les 4 ans et pour élire les gouverneurs régionaux et enfin, pour la seule fois, pour élire les 155 membres de la convention constituante qui seront chargés d'élaborer une nouvelle Constitution.
Les représentants des peuples indigènes du Chili qui représentent 12,8% de la population, de l'aveu même du Gouvernement, auront 17 sièges sur ces 155. Seront représnetées les ethnies mapuche - la plus nombreuse -, quechua, atacameño, aimara, rapa nui, diaguita, colla, yagán, káwesq et chango.
Cette élection a été réclamée par presque 80% des Chiliens qui ont voté l'année dernière pour enterrer la Constitution rédigée sous la dictature d'Augusto Pinochet. Ainsi, aucun des législateurs actuels ne pourra faire partie de l'assemblée constituante.
Le 21 novembre 2021 s'achève le mandat du magnat Sebastián Piñera dont la popularité est en chute libre comme le modèle qu'il représente. Mais, à première vue, l'extrême-droite chilienne soutient le podium qu'a dressé l'ingénieur docteur en économie de l'université d'Harvard.
En 2010, quand il est devenu Président de la République du Chili, sa fortune était évaluée à 1 200 000 000 de $ et il était déjà propriétaire de plusieurs affaires dans le pays. La compagnie aérienne LAN -LATAM Airlines- considérée comme l'une des plus importantes d'Amérique Latine dont il possédait des actions équivalentes à quelques 700 000 000 de $ était son principal investissement.
Il devait être président de 2010 à 2014 mais il a été reconduit de 2018 à 2022, date à laquelle il s'en ira – au moins – avec la triste image d'avoir dirigé la pays dans lequel il y a eu le plus de morts – après le Brésil – pendant la pandémie, atteint le record de la plus mauvaise côte de popularité et d'être accusé de crimes contre l'humanité devant la Cour Pénale Internationale.
Petites maisons de quartier
L'élite qui gouverne ne souffre pas. Tandis que le temps passe, la caste s'intéresse plus au plus important butin qu'elle se soit jamais partagé qu'à trouver une solution à la crise considérée par 70% de lapopulation comme la pire depuis « le retour de la démocratie. »
Des rapports catastrophiques montrent l'échec du gouvernement pendant la pandémie, un échec dû à son action erratique et contradictoire. Malgré l'accélération de la campagne de vaccination, le taux de mortalité a explosé en 2021 et a été le pire en 45 ans.
La gestion de la crise sanitaire de façon classiste met en évidence et renforce la précarisation de la vie des gens et l'absence de revenus de nombreuses familles. Même s'il y a eu, en 2021, une augmentation du salaire minimum, leprix du panier de base de la ménagère a augmenté.
Santiago, la capitale, s'est développée conformément à son modèle néolibéral, avec de grandes zones réservées à la population pauvre et d'énormes différences de revenus avec les classes hautes et des règles d'urbanisme, d'éducation, de santé sectaires et de basse qualité. Les municipalités vivent avec un déficit financier.
Il y a 50 ans, La Loma de la Florida, proche de la Zone Métropolitaine, a commencé à se peupler. Une étude du professeur Javier Ruiz-Tagle, de l'Université du Chili, qui enquête sur la persistance de la ségrégation et des inégalités dans des quartiers socialement différents, sert de référence à la dynamique nationale de la ville. Ici, on montre l'exclusion, l'absence d'accès aux opportunités et les relations entre groupes et constructions « symboliques » de la communauté.
De 940 à 1970, les travailleurs agricoles se sont installés sur le terrain de La Loma, semi-rural, qui était inoccupé jusqu'alors. La commune de la Florida a été dépositaire de l'unique plan de logements sociaux au Chili, sous le gouvernement de Salvador Allende. Alors qu'il y avait dans le pays environ 1 000 000 de familles sans logement, il prétendait en construire quelques 80 000 par an.
Dans les années 9I0, ils ont réussi à l'urbaniser et elle est devenue la commune laplus peuplée du Chili. Y coexistent des familles qui habitent des logements sociaux, des villas de la classe moyenne et moyenne-haute. Déjà en 2000, ils construisent des immeubles fermés et des quartiers totalement neufs pour des familles de la classe moyenne-haute. Aujourd'hui, la Florida a une population diverse de quelques 370 000 habitants et est la 5 ème commune la plus peuplée du Chili. A La Loma, il y a quelques 10 000 habitants sur lesquels 33% correspondent au décile leplus riche de la population et 18% aux 4 déciles les plus pauvres.
Le sociologue de l'Université Centrale, Carlos Livasic, dit que le Chili conserve des pratiques « propres à lapériode de l'esclavage où il y a des citoyens dperemière et de seconde catégorie. »
On perçoit facilement le niveau alarmant d'inégalités et de précarité au Chili. 30% des vieux sont obligés de travailler, 11 500 000 personnes sont endettées, 5 000 000 sont de mauvais payeurs (étudiants, endettés hbituels, familles ayant besoin d'aliments, etc...) et 850 000 personnes sont sous-employées.
« La discrimination, malheureusement, n'a pas encore disparu du Chili et c'estle fruit d'une vision de classe de la société qui est transversale à la société. » La forte segmentation de l'éducation et la ségrégation résidentielle font que ce problème perdure. Pour le combattre, on pense que l'Etat devrait améliorer l'enseignement et organiser une politique de l'habitat, ne pas continuer à créer des ghettos pour les plus pauvres, » dit Benito Baranda, directeur de la fondation Amérique Solidaire. Quand, il y a à peine 10 ans, on apris une mesure qui interdit aux « mémé » et aux travailleurs d'aller dans un immeuble réservé, cela a déchaîné un grand débat dans le pays.
A La Loma, ceux qui comprennent la solidarité ont fini par s'unir pendant la pandémie pour alimenter les personnes qui avaient faim. Sur internat, ils annonçaient ainsi leur initiative : « « Des marmitespourle Chili » : « Nous sommes un groupe de voisins qui se sont engagés à aider ceux qui sont affectés par la pandémie actuelle en apportant un plat de nourriture à qui en a besoin. »
Les "siúticos", ceux d'en-bas et ceux d'en-haut
Au Chili, on utilise depuis 1980, une convention internationale qui divise les classes sociales en: ABC1 (sommet du système), C2 et C3 (classes moyennes), D (pauvreté) et E (extrême pauvreté). Les chiffres officiels disent qu'en 2011, les revenus des 10% les plus riches étaient 35,6 fois supérieurs à ceux des 10% les plus pauvres. Le Chili est, en effet, l'un des pays du monde qui a le plus d'inégalités.
A La Loma, les habitants à faibles revenus qui ont un emploi s'occupent du service domestique, du commerce à basse échelle ou émergent, travaillent dans des bureaux de change ou ont des emplois à faible qualification aussi bien à l'intérieur du quartier qu'à l'extérieur. La classe moyenne, que l'élite appelle "siúticos," utilisent l'exploitation comme symbole de leur statut social.
« C'est une ville-dortoir, dit un habitant, parce que tout le monde part à 7 heures du matin et rentre à 8 heures du soir et ceux qui ont des enfants, ils partent avec les petits enfants, ils les emmènent. »
Par exemple, dans la rue Jardín Alto, il y a 5 locaux commerciaux dans des logements réservés aux 10% les plus riches de la population. En d'autres termes, le commerce à petite échelle n'est pas l'apanage de la classe basse. Beaucoup d'habitants de la classe moyenne préfèrent ne pas eller dans les endroits où se trouve la classe basse.
La nouvelle pauvreté se trouve dans les processus de paupérisation de la ville et dans l'exclusion de larges secteurs de la population en ce qui concerne l'accès aux biens, aux services et aux opportunités de diverses sortes, une situation qui détériore le tissu social dans les communautés affectées.
En ce qui concerne les opportunités dans le domaine de l'éducation, elles sont militées à cause de l'implacable ségrégation sociale et scolaire. Le système de mesure de la qualité de l'éducation confirme de meilleurs résultats dans les collèges privés.
La plupart des habitants de La Loma ont leurs enfants dans 12 établissements : 4 écoles municipales gratuites, 5 collèges particuliers subventionnés (qui touchent 25 000 à 100 000 pesos par mois) et 3 collèges particuliers payants (qui coûtent plus de 100 000 pesos par mois, quelques 142 $ au taux de change actuel.)
« Ils pensent qu'ils sont selects, qu'ils sont professionnels. Pour être propriétaires de voitures, propriétaires de cela... alors, beaucoup de choses négatives de leur part envers nous (...) ou bien eux, les délinquants de La Loma s'expriment, » dit Agustina, une habitante de La Loma.
Certains éléments étrangers au quartier ont fait augmenter le méfiance de la classe moyenne dans un contexte de faible socialisation : les scandales d'abus sexuels et de violence familiale et l'exploitation médiatique de la délinquance. Beaucoup disent : « Il y a tant de choses qui se passent là, dehors. »
Francisca, une habitante de classe moyenne-haute réside aux Jardins de la Viña. Son mari et elle sont des professionnels et vivent avec leurs 2 enfants qui vont à l'université.
« Les gens des Jardins de la Viña sont tellement "siúticos" » disent-ile de ceux qui prétendent être fins et distingués mais sont ridicules ou prétentieux. « Le profil de ces gens de ce côté est... le jeune professionnel qui normalement vient du même statut moyen-bas mais qui a pu s'élever s'achète immédiatement la terrible voiture. » Isidora, vit à Lo Cañas et travaille au Réseau de Défense de la Pré-cordillère. Elle manifeste un mépris pour la classe moyenne que l'élite considère comme « arriviste » comme une description implicite des relations de la classe moyenne avec la classe basse.
« Nous, nous ne voulons pas que cette 'chusma' [habitant de la classe basse] vienne vivre à côté de nous. Nous fils ne vons pas pouvoir sortir dans la rue ! Nous allons avoir peur que nos enfants soient violés dans la rue même ! Et maintenant, c'est plein d'ivrognes et de drogués ! » Dehors, ces gens ! Je mourrais de honte ! »
La séparation entre la classe moyenne et la classe basse prend ses racines dans l'injustice et le classisme qu'elle génère. « La loma, c'est de purs voleurs ! » dit Patricio. Le mot « choro » est habituellement utilisé pour qualifier une personne d'extraction sociale et économique basse, lié à la délinquance et à l'agressivité.
Au Chili, le classisme a été peu étudié bien qu'on en parle ouvertement, c'est une force qui divise la société. Le nom, le quartier, le collège sont suffisants au Chili pour déterminer une stratification.
Quand une femme
La pauvreté des femmes, au Chili, atteint des chiffres alarmants. Ce sont « elles, » les femmes, les 54,3% les plus vulnérables.
Quand une femme affronte le défi de ne s'occuper que de sa famille, non seulement elle affronte l'absence de revenus ou d'opportunités de travail mais aussi les discriminations de genre. Des statistiques datant de 10 ans, non actualisées, montrent presque 40% de femmes pauvres, sans travail. Maintenant, elles trouvent cette misère pendant la pandémie, avec les enfants et toute la famille dans un très petit espace, le COVID-19 qui augmente et la capacité des hôpitaux au bord de l'effondrement. Dans les zones les plus pauvres de la capitale, les gens doivent affronter le difficile choix de risquer de mourir du coronavirus ou de mourir de faim.
« La pandémie a mis en evidence le véritable visage du néolibéralisme dans lequel le système public n'est pas capable d'apporter une réponse, » dit Simón Timichelle González Monarde, historien et membre du réseau d'approvisionnement du territoire La Pincoya.
« D'autre part, elle montre aussi lepire visage de la « municipalisation » des services de santé, c'est à dire que ceux-ci ne sont pas centralisés par le Ministère de la Santé mais sont administrés par la municipalité et dans le cas du suivi des malades du COVID-19, ils ne reçoivent pas un peso pour financer cette activité. »
« Oui, le Piñeravirus est plus mortel que le coronavirus mais plus que Piñera, c'est une élite politique qui en est responsable une élite qui pendant au moins 30 ans a adminsitré les institutions mises en place par Pinochet, » dit-il.
« C'est pourquoi quand Michelle Bachelet est venue critiquer la réponse sanitaire de Sebastián Piñera, l'actuel président, elle cherche à se désintéresser d'une réalité qu'elle-même, aussi bien en tant que ministre de la Santé -de Ricardo Lagos- qu'en tant que présidente du Chili, à 2 occasions, elle a aidé à reproduire. C'est pourquoi l'absence d'honnêteté, de l'hypocrisie et de l'opportunisme de l'élite politique dans son ensemble, est brutale. »
Les mesures du Gouvernement de Piñera spont destinées à renforcer le modèle néolibéral. Il limite le changmeent d'un fonds d epensions aux personnes, modernise le système de renseignement et la répression de la police er de l'armée avec, par exemple, l'arrivée de fonctionnaires de la Marine (qui a le meilleur système de renseignement) à l'Agence Nationale du Renseignement -ANI- et aussi avec des projets de loi visant à donner plus de facultés au président de la République, en chargeant les carabiniers et la Force Armée du renseignement dans les régions et dans les provinces, » déclare l'historien.
« Il est évident qu'ils étudient comment opèrent les orgnaisations sociales dans l'idée de les démanteler ou de faire diminuer leur influence. De même, on assure l'impunité judiciaire des responsables (personnalités politiques, groupes policiers, militaires et civils) de la répression ou des assassinats de dirigeants sociaux ou de dirigeants indigènes, et ça s'est aggravé avec l'état d'urgence. »
« En 2020, a à nouveau éclaté une protestation sociale qui a débuté par une manifestation causée par la faim, dans la commune d'El Bosque (zone sud de Santiago) comme cela s'est produit dans plusieurs endroits du Chili. L'Etat, à partir de ce moment-là, a recommencé à évacuer les terrains pris par les villageois sans logement et les terrains récupérés par les Mapuches, mettant des centaines de personnes à la rue. »
« Dans l'idée de faire du prosélytisme politique avec de l'argent public, le gouvernement, dans sa tentative désespérée pour monter dans les sondages, a décidé de remettre un « panier de base de la ménagère » ou des caisses d'aliments à la population la plus vulnérable. Cela a fait augmenter le prix de certains aliments comme les légumes (en majorité importés) d'un tiers de leur valeur. Par exemple, les haricots blancs de 2.000 à 2.800 pesos, les lentilles de 1 200 à 2 000 pesos (les prix varient selon l'endroit). »
Et il ajoute : « Ainsi, le coût de la vie et de l'alimentation qui représente déjà unepart importante des dpéenses de la famille, augmente et oblige les familles à avoir une alimentation de moins bonne qualité ou simplement à cesser de consommer des aliments sains qui aident à renforcer son système immunitaire pedandnt cette pandémie. »
« Pendant que la contagion con tin ue à être hors de contrôle, les grandes entreprises présentent, grâce à des lois qui existent déjo ou à des projets de loi, des décrets destinés à réactiver l'économie des entreprises de construction, des compagnies immobilières, minières, agro-industrielles, forestières, de la pêche, entre autres, grâce à des subventions, des prêts et à un endettement du pays envers le Fonds Monétaire International. »
« Il y a plusieurs secteurs très vulnérables, » déclare le professeur Timichelle. « Selon des études de la Fondation Sol, 38,9% de la force de travail occupée, soit 3 600 000 travailleurs, n'ont pas de ocntrat de travail, laplupart ne sont pas allés à l'école et font du travail illégal. 61,1% ont un contrat pour des travaux précaires peu rémunérés, 50% gagnent moins de 400 000 pesos, soit quelques 500 $ américains.
Beaucoup de familles ont une femme à leur tête. C'est l'und es groupes lesplus vulnérables parce que, généralement, elles occupent des emplois précaires dans les queues des foires, font du commerce ambulant ou des travaux avec des contrats de nettoyage. De plus, beaucoup d'entre elles sont entretenues ou louent de petites maisons ou des chambres. »
« Pendant la crise provoquée par la pandémie, le Gouvernement a assuré aux entreprises qu'il ne s'en prendrait pas à leur bourse alors qu'il laissait des milliers de Chiliens et de migrants dans la rue. Bienq ue les données n'aient pas été actualisées, il y avait déjà entre 500 000 et 700 000 familles sans logement. »
L'épidémie a rendu les choses dramatiquement claires au Chili. Maintenant, comme en 1983, 2001, 2006, 2011, 2019, 2020, revient e modèle chilien de protestatiosn aux cris de « Nous avons faim ! »
La tension provoquée par les grandes mobilisations a provoqué la réaction des élites politiques qui cachent toutes les crises et aussi la crise sanitaire.
Dernière ligne droite
Le Chili a inoculé à presque 30% de sa population 1 dose de vaccin et 2 doses à 15% mais la pandémie, comme la justice, est un problème social.
Le pays a plus de 1 500 morts pour 1 000 000 d'habitants et 1 256 546 malades de mars 2020 au 11 mai 2021, selon un rapport du MINSAL. Il ne dispose que de 313 lits « critiques » parce qu'il y a 3 102 personnes en soins intensifs et 2 568 d'entre elles utilisent un respirateur mécanique. Le personnel de santé est à la limite.
Dans cette situation, on prévoit un changement au Chili. La machinerie n'a pas manqué pour les partis traditionnels au pouvoir qui ont donné de l'oxygène à la formule qui représentait le capitalisme néolibéral. Ils otn très bien défendu leurs bénéfices dans le « miracle chilien. »
La dictature du capital. Comme si l'héritage que leur a laissé Pinochet ne suffisait pas, parce qu'on entend encore ses mots : « Dans ce pays, pas une feuille ne bouge sans que je le sache. »
Mais cela n'est pas suffisant aves l'indignation de la gauche, les visions contradictoires et ratées. Ainsi, ils ne se sont pas unis pour ces élections. “Chile Vamos”, est une coalition qui regroupe 4 partis de centre-droite et de droite. Elle apparaît sur presque tous les bulletins de vote en premier ou second choix comme à la Florida.
Le climat sera bon dans les prochains jours. On ne prévoit pas de changements de température et moins encore en ce qui concerne la justice. Mais même ainsi, de jeunes manifestants ont brandi une pancarte qui disait : « Allende, je crois dans le Chili et dans son destin. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.telesurtv.net/telesuragenda/chile-vispera-elecciones-pinera-20210512-0025.html
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