Nicaragua : Usages et abus de l'argent de l'USAID
Par Francisco G. Navarro
Managua, 24 mai (Prensa Latina) – Le sac de nœuds de l'opposition et les médias qui en sont proches reviennent ces jours-ci au Nicaragua après que le ministère du Gouvernement (MIGOB) et le Ministère Public aient engagé une enquête sur un blanchiment d'argent présumé.
Le MIGOB a cité à comparaître le 20 mai 3 anciens directeurs de la fondation « Violeta Barrios de Chamorro pour la réconciliation et la démocratie » qui s'est auto-dissoute pour qu'ils répondent des incohérences trouvées dans les rapports financiers correspondant à la période 2015-2019, remettant au grand jour un sujet que l'opposition croyait peut-être oublié.
Il s'agit du financement qui, essentiellement en provenance d'institutions nord-américaines, avec l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) comme porte-drapeau, est entrée à pleines mains pendant les 10 dernières années dans les coffres des organisations non gouvernementales (ONG) du Nicaragua, des instruments politiques destinés à appliquer ce qu'on appelle le coup d'Etat doux contre le Gouvernement dirigé par le Front Sandiniste de Libération Nationale.
La fondation « Violeta Barrios de Chamorro » a gravement manqué à ses obligations envers l'entité de régulation et l'analyse de l'état des finances pour la période 2015-2019 a montré de façon évidente des indices de blanchiment d'argent. C'est pourquoi MIGOB a demandé au Ministère Public de faire une enquête, » a expliqué le ministère dans une note de presse.
Ont été appelés à témoigner Cristiana Chamorro, Walter Antonio Gómez et Marco Antonio Fletes, qui faisaient fonction de représentant, administrateur financier et comptable au moment où la fondation a décidé de liquider ses comptes.
Le 5 février dernier, Chamorro, la fille de l'ex-présidente Violeta Barrios, avait annoncé la suspension des activités de la fondation et refusé ce qui est prévu dans la loi de régulation sur les agents étrangers approuvée par l'Assemblée Nationale (Parlement) le 15 octobre de l'année dernière.
Cette loi établit un cadre juridique qui régule « les personnes naturelles et juridiques qui répondent à des intérêts et à un financement étranger et l'utilisent pour réaliser des activités qui se transforment en ingérence de Gouvernements ou d’organisations dans les affaires intérieures du Nicaragua. »
Entre l'auto-dissolution et la citation à comparaître, Chamorro a lancé sa candidature à la présidence de la République aux élections générales du 7 novembre prochain bien qu'aucun parti politique ne lui serve de véhicule électoral.
Conformément à ce qu'a déclaré le MIGOB le lendemain, Chamorro a été citée pour le « délit présumé de blanchiment d'argent et d'actifs au préjudice de l'Etat et de la société. »
De l'argent pour la subversion
Entre avril et juillet 2018, le Gouvernement du Nicaragua a dû affronter une tentative ratée de coup d'Etat qui, loin d'avoir le caractère occasionnel que les grands médias ont voulu lui prêter, faisait partie d'une stratgégie de renversement conçue et exécutée par l'USAID pour la période 2010-2020.
UN récent rapport publié sur le site Behind Back Doors (Derrière lesportes de derrière) révèle que lors de cette étape, l'agence du Gouvernement étasunien a destiné tout d'abord 68 400 000 $ à la préparation du coup d'Etat (doux) et en 2016 leur a ajouté presque 8 000 000 de $, ce qui fait au total 76 400 000 $.
Le député Wilfredo Navarro, second secrétaire du comité de direction de l'Assemblée Nationale a déclaré à un média de gauche qu'il n'avait eu aucune hésitation pour dénoncer l'utilsiation du financement reçu par l'ONG de Chamorro.
« Par l'intermédiaire de sa fondation, 15 000 000 de $ ont été blanchis et sont entrés pour financer le coup d'Etat raté de 2018 et des journalistes mercenaires. »
« Entre la Fondation Chamorro, Cinq (l'ONG d'une autre fille de l'ex-présidente, Carlos Fernando) et d'autres, ils ont lavé et engagé plus de 30 000 000 de $ pour payer les assassins et les tortionnaires, les auteurs de la douleur, de la destruction et de lamrt lors du coup d'Etat raté de 2018. Ni la justice divine, ni la justice terrestre ne leurpardonneront. Leus mains sont pleines de sang, » ajouté le président du Mouvmeent Constitutionnel Indépendant allié du FSLN.
Pendant la tentative de coup d'Etat, des médias putschistes qui ont fait de la guerre contre le Front Sandiniste et de la désinformation leursprincipales armes ont surgi sous le parapluie de la Fondation Violeta Barios.
Ce qui est curieux et très remarqué par les activistes de gauche sur les réseaux sociaux ces derniers jours, c'est que personne n'a de lignes publicitaires et qu'ils résident dans l'un des immeubles les plus luxueux de Managua.
La question « d'où sortent-ils les ressources pour faire leur travail ? » se pose car cela prouve que de l'argent d'une puissance étrangère est utilisé pour la déstabilisation intérieure.
Dans la situation juridique de l'ONG qui servait de fer de lance au renversement du Gouvernement constitutionnel du Nicaragua, le président Daniel Ortega, dans sa dernière intervention publique, a mis d'autres points sur les « i ».
« Ici, l'ambassadeur yankee se promène de haut en bas en vendant ses candidats comme s'il était Nicaraguayen (…) S'il veut vendre des candidats, qu'il aille les vendre aux Etats-Unis (…) Ici, que l'ambassadeur yankee ne se mêle de rien, il pense que nous sommes encore aux temps de l'Occupation, » a-t-il déclaré.
Et il a ajouté que des diplomates qui représentent l'Union européenne travaillent dans le même sens que l'envoyé de la Maison Blanche.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/05/24/nicaragua-usos-y-abusos-del-dinero-de-la-usaid/
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/05/nicaragua-usages-et-abus-de-l-argent-de-l-usaid.html