Venezuela : La vérité sur le décret 4 610
Le 20 mai, l'ex-députée Delsa Solórzano a lancé sur Twitter la rumeur que le président Nicolás Maduro avait ordonné, grâce à un décret, « le transfert de « prisonniers politiques » dans des « prisons de droit commun. »
Il n'y a eu aucune autre information ni aucune autre source que Solórzano qui confirme cette rumeur.
Celle-ci s'est transformée en « dénonciation » sur les sites des médias internationaux (France24/AFP, une agence accusée de parti-pris contre la Révolution Bolivarienne par la Chancellerie) mais on n'a cité aucune source qui s'oppose aux déclarations de Solórzano.
Ce que le clan Guaidó cherchait à faire par la voix de Delsa Solórzano et de la Commission de Justice et de Paix fictive qu'elle préside, c'était de revenir agiter la bannière des « violations des droits de l'Homme » au Venezuela dans une situation peu propice à son ordre du jour de changement de régime raté.
A un moment où une nouvelle ère politique débute au Venezuela avec le retour de l'Assemblée Nationale au sein des institutions et alors que le Pouvoir Electoral organise de nouvelles élections pour la fin de l'année, ceux qui en faisaient partie précédemment cherchent à ramener le dossier « Venezuela » devant les organismes internationaux.
Mais leurs « dénonciations » ont échoué et le Bureau de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour ls Droits de l'Homme dirigé par Michele Bachelet a fait l'éloge des dernières mesures en la matière prises par le chef de l'Etat vénézuélien.
Le décret
La seule chose qui peut être confirmée dans cette rumeur, c'est que la Présidence de la République Bolivarienne du Venezuela a émis un décret. Il s'agit du décret 4 610 publié au Journal Officiel N° 42.125 du 12 mai 2021 qui donne pour instruction à la direction générale du contrespionnage militaire (DGCIM) et au service de renseignement (SEBIN) de « transférer au Ministère du Pouvoir Populaire pour le Service Pénitentiaire l'exercice des fonctions de protection des personnes privées de liberté dans un délai de 30 jours à partir de l'entrée en vigueur de ce décret. »
Grâce à cette rumeur, on cherchait à défigurer le contenu de ce décret en divisant l'information et en donnant pour un fait acquis la transfert des « prisonniers politiques » (mal nommés par l'opposition et les ONG « prisonniers politiques » ) dans des « prisons de droit commun » alors que ce décret dit tout autre chose.
Les centres de détention auparavant gérés par la DGCIM et le SEBIN ne dépendent plus d'eux comme le dit le décret. Cela n'a rien à voir avec un transfert des prisonniers politiques ou des personnes emprisonnées pour des crimes politiques de centres comme le Centre National de Condamnés Militaires de Ramo Verde et l’Hélicoïde, tous 2 situés dans la Grande Caracas à des centres de détention comme Yare II et Rodeo II et III.
La dénonciation contient même une contradiction intrinsèque car l'anti-chavisme, les médias et les ONG ont répété pendant 2 décennies que Ramo Verde et l'Helicoide sont les « centres de torture » de la « dictature castro-chaviste. » Pourquoi cette plainte s'il s'agit d'un transfert ? Ce sont les trous de la version de Solórzano qu'évidemment, elle ne remplira jamais.
Restructuration des institutions
Mais le fond de l'affaire concerne la stabilité des institutions vénézuéliennes. Le décret 4.610 est l'une des nombreuses actions que met en œuvre le Pouvoir Citoyen dont le rôle est de prévenir, de chercher et de sanctionner les faits qui portent atteinte à la bonne gestion de l’administration publique dans le respect des principes constitutionnels disant que l'Etat est le principal organisateur.
Le 18 mai, le procureur général Tarek W. Saab a donné une conférence de presse lors de laquelle il a expliqué qu'un quatrième rapport relatif aux avancées réalisées « en matière législative et dans la rénovation des institutions » avait été envoyé à la Cour Pénale Internationale (CPI) afin de respecter « l'engagement pris dans le premier rapport » et de donner une réponse à l'action de certains fonctionnaires qui seraient impliqués dans des violations des droits de l'homme présumées contre des personnes privées de liberté.
Parmi ces actions se trouve l'explication concernant le décret 4 610 et sa raison d'être : « A cette occasion, on a réalisé 2 changements importants concernant le Service de Bolivarien National de Renseignement (SEBIN) et la direction générale du contrespionnage militaire (DGCIM) et portant sur la nouvelle attribution de ces services et leur restructuration, » dit le document.
Le Bureau du Procureur vénézuélien s'engage également à con tinuer à fournir à la CPI « toutes les données et lespreuves qui démontrent la volonté de fournir une tutelle efficace » aux citoyens.
En 2018, les Gouvernements de l'Argentine (à l'époque Macri), du Chili, de la Colombie, du Paraguay, du Pérou et du Canada ont demandé au procureur de la CPI d'enquêter sur de soi-disant « crimes contre l »humanité » et « abus envers les droits de l'homme. » Fatou Bensouda, procureur en chef de la CPI, a ouvert uenprocédure d'examen préliminaire envers le Venezuela.
Face à cela, le plus haut tribunal a demandé à l'Etat vénézuélien des informations sur « les procédures internes pertinentes et leur conformité envers les pré-requis du Statut de Rome, » la charte fondatrice de la cour internationale.
Bensouda a dit qu'elle prévoyait d'achever l'examen préliminaire concernant le Venezuela au premier semestre de 2021, moment auquel elle espère pourvoir déterminer s'il existe une base raisonnable pour demander aux juges l'ouverture d'une enquête ou au contraire, si elle classe le dossier.
Les actions de restructuration des institutions prouvent que toutes les demandes de la CPI obtiennent une réponse, ce qui crée un climat plus bénéfique à ces temps de recomposition intérieure que traverse le pays et prouve une stabilité réclamée par les tables de dialogue et de négociations installées par le =gouvernement Bolivarien et l'opposition modérée et démocratique au Venezuela.
En particulier, le changement d'attributions et de responsabilité concernant les politiciens emprisonnés et les criminels politiques n'est pas seulement un « acte de bonne foi » de l'Etat, c'est aussi un pas de plus vers la stabilité des institutions que l'anti-chavisme dont a besoin l'Etat et, finalement, la population, cible permanente de la guerre à plusieurs dimensions que l'anti-chavisme séditieux national et international orgnaise pour favoriser ses intérêts.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/05/22/venezuela-la-verdad-sobre-el-decreto-4-610/
URL de cet article :
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