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Venezuela : Négociations et contrôle de la seconde vague de COVID-19.

10 Mai 2021, 17:42pm

Publié par Bolivar Infos

Coup d'oeil sur la semaine du 3 au 9 mai 2021

 

2ème année article N° 40

 

Par Jesús A. Rondón, 9 mai 2021

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Chers lecteurs, tout d'abord, j'imagine que vous avez remarqué l'absence de cet article pendant 2 semaines consécutives et il me semble que je dois vous en donne la raison : j'ai attrapé le COVID-19. Heureusement, j'ai eu des symptômes légers, de bons soins médicaux mais la discipline que j'ai dû suivre a impliqué que je fasse une pause dans mon travail d'écriture. Cependant, je n'ai pas cessé de lire les informations concernant mon pays et le monde. Ceci dit, je procède comme d'habitude : dans cet article, je vais présenter un résumé des événements les plus importants de cette dernière semaine au Venezuela et des événements antérieurs importants.

 

La semaine dernière, l'événement le plus important a été la nomination par l'Assemblée Nationale des directeurs du Conseil National Electoral pour une période de 7 ans. Derrière cette nomination, il y a eu un intense processus de négociation entre le chavisme et les acteurs de l'opposition, maintenant élargi. Il est également important de parler des résultats obtenus par le Gouvernement bolivarien dans le contrôle de la seconde vague de COVID-19 dans le pays et nous terminerons par quelques brèves.

 

La désignation du nouveau Conseil National Electoral est un autre fruit d'un processus de négociation complexe.

 

En marge des agressions contre le Venezuela du Gouvernement des Etats-Unis d'Amérique et de ceux qui lui sont soumis sur notre continent et en Europe, se déroule un intense processus de négociations entre le chavisme et les acteurs qui lui sont opposés au Venezuela. Ceux qui, à l'étranger, organisent ces agressions n'ignorent pas ces processus et les regardent attentivement face à l'échec à court et à moyen terme de leur stratégie et à son fort impact sur la population vénézuélienne. A cette occasion, l'Assemblée Nationale a été la scène où a été cueilli un fruit important du processus démocratique vénézuélien, c'est à dire la formation d'une nouvelle direction du Conseil National Electoral en tant qu'expression d'un processus qui a débuté au début de l'année et a été considéré comme prioritaire. Cette nomination a été réalisée conformément à ce qu'établit la Constitution et il n'y a eu de modification que dans les délais puisqu'on pensait qu'elle s'achèverait au début du mois dernier. Il faut rappeler que la direction précédente avait été désignée par le Tribunal Suprême de Justice étant donné que l'Assemblée Nationale précédente, contrôlée par l'opposition, n'avait pas réussi à mener à bien un processus de négociations réel et qu'ensuite, elle était entrée dans l'illégalité et y était restée jusqu'à la fin de sa période législative.

 

La semaine dernière, l'Assemblée Nationale a nommé une nouvelle direction du Conseil National Electoral en tenant compte de la corrélation des forces en faveur du chavisme mais avec la participation de plus enplus de membres de l'opposition qui ont participé activement aux négociations dès le début de l'année dernière. Il y a 3 directeurs chavistes dont le président et 2 d'opposition dont l'un occupera la vice-présidence. L'Assemblée Nationale Electorale et ses commissions ont également été composées en respectant les mêmes proportions.

 

Ce résultat n'a été en rien une surprise et nous allons voir que cela a été accueilli par les acteurs vénézuéliens de façon un peu différente des autres fois sans pour autant dire que c'est une victoire du chavisme dans laquelle on remarque l'habileté à incorporer l'opposition. De sorte que ceux qui y sont impliqués se congratulent et se montrent satisfaits des résultats tandis que l'opposition regroupée autour de Juan Guaido qui provient essentiellement de 4 partis (ce qu'on appelle le G4) a rejeté publiquement cette nomination. Cependant, dans cette opposition, il y a un intense débat sur la participation aux prochaines élections, en particulier à celles des maires et des gouverneurs qui devraient avoir lieu en décembre prochain. On voit donc certains dirigeants de ce secteurs enclins à y participer car la stratégie déployée par Juan Guaido et ceux qui le soutiennent dans le pays et à l'étranger est stérile concrètement et les isole de la vie politique institutionnelle du pays. Dans ce cadre, des acteurs comme la confédération patronale la plus important du pays (FEDECÁMARAS), s'est montrée favorable à la nomination des nouvelles autorités, a souligné la participation des opposants et a manifesté un certain optimisme en ce qui concerne les futures élections.

 

A l'étranger, les déclarations sont plus prudentes, ce qui est bizarre, car ce n'est pas la ligne de discours qui a été suivie ces dernières années. Le Gouvernement des Etats-Unis a fait une déclaration tiède à laquelle le président Maduro a répondu de façon frontale en réclamant le respect de la souveraineté du Venezuela. L'Europe salue les avancées des négociations. Ce petit retournement peine les agents de l'opposition alliés de la politique agressive des pays de l'Union Européenne personne dépendants de la politique des Etats-Unis d'Amérique envers le Venezuela.

 

Certains analystes disent que ces résultats et ces processus ne doivent pas être considérés isolément mais dans un cadre global de négociations destiné à libérer le Venezuela de la stratégie étasunienne d'application de mesures coercitives unilatérales. Mais il faudrait aussi considérer d'autres aspects que nous n'aborderons pas aujourd'hui. Ces analystes soutiennent qu'à cette occasion, le Gouvernement de Norvège a facilité les négociations et contribué à la réussite de ce processus qui reste très complexe.

 

Le contrôle de la seconde vague de COVID-19.

 

Le président Maduro a déclaré à la fin de cette semaine que la seconde vague de COVID-19 pendant laquelle on a atteint une moyenne de 1200 cas et d'environ 20 morts par jour avec un taux de guérison constant de 91 % est sous contrôle. Dimanche dernier, la Commission de Prévention et de Contrôle du COVID-19 a fait savoir que sur une période de 420 jours, 207 870 cas positifs ont été diagnostiqués sur lesquels 190 768 se sont rétablis de façon satisfaisante et qu'actuellement, il y a 18 811 cas positifs, un peu plus du double de la moyenne du premier trimestre de cette année. Enfin, à ce jour, on enregistre 2 291 morts du COVID-19.

 

Ces dernières semaines, un fort accent a été mis sur cette matière, orienté vers un accès réel au Fonds d'Accès aux Vaccins contre le COVID-19 (connu sous le nom de COVAX) mis en place par l'Organisation Mondiale de la Santé et géré dans notre hémisphère par l'Organisation Panaméricaine de la Santé. En effet, il y a quelques semaines, on a annoncé un accord et que l'opposition dirigée par Juan Guaido était disposée à payer avec une partie des ressources de la République à l'étranger dont il dispose illégalement. Mais, ces derniers jours, on a rapporté des actions qui ne sont pas destinées à ce que l'opposition honore ses engagements. Cette situation compromet la principale source dont dispose le pays pour engager un plan de vaccination agressif.

 

Au Venezuela, débutent les essais du vaccin à une seule dose, EpivacCorona d'origine russe. Ces essais s'ajoutent à d'autres essais de vaccins en provenance de Cuba. Un nouveau lot de vaccins est arrivé de Russie cette semaine. Elles s'ajoutent à celles qui sont déjà disponibles pour atteindre les presque 1 500 000 doses qui font partie du plan national de vaccination. Selon le ministre de la Santé, dans lesp rochains jours, on devrait achever l'immunisation du personnel de santé qui comprend 360 000 personnes.

 

Pendant ce temps, on continue à mettre en place une quarantaine intermittente qui porte le nom de “7x 7” comme stratégie pour contrôler la pandémie. Cette semaine qui commence sra une semaine d'assouplissement dans laquelle plusieurs activités économiques non essentielles pourront être réalisées à condition de respecter les mesures de biosécurité.

 

Brèves:

 

A la fin du mois dernier, José Gregorio Hernandez, un célèbre médecin qui s'est constamment occupé des pauvres dans les endroits où les soins médicaux était un luxe, a été béatifié par l'église catholique. Cette étape vers la procédure de canonisation a été appréciée par les Vénézuéliens qui, au-delà de la particpation à un culte particulier, ont une dévotion spéciale pour cette personne. Dans le pays, il est difficile de trouver quelqu'un qui ne connaisse pas au moins le nom de José Gregorio Hernandez.

 

L'Assemblée Nationale continue à avoir une intense activité qui lui a permis d'avoir un ordre du jour bien rempli qui ne consiste pas uniquement à délibérer en sessions plénières dans lesquelles ont déjà été approuvé divers projets de loi dans leur première phase (jusqu'à maintenant : 10) et est le fruit des processus mis en place dans les commissions permanentes et dans les commissions spéciales. L'accent est mis, jusqu'à présnet, sur le domaine social et ensuite sur le domaine économique.

 

Fin avril, le président Maduro a reçu le directeur exécutif du Programme National pour les Aliments de l'Organisation des Nations Unies, David Beasly, avec qui il a signé un protocole d'accord qui, dans sa première phase, comprend le soutien de cet orgnaisme au Programme d »'alimentation Scolaire vénézuélien.

 

Dans le cadre des protestations de masse qui ont lieu en Colombie et qui ont débuté pour rejeter la proposition de réforme fiscale et ont ensuite dérivé vers d'autres revendications, surgissent des voix comme celle de Lenin Moreno, président de l'Equateur, pour dénoncer, sans aucune preuve, l'ingérence du chavisme dans ces mobilisations.

 

Pendant que je faisais cette brève pause pour raisons de santé, 2 personnes importantes our le chavisme sont mortes : le député Henry Ventura, ex-ministre de la Santé et Aristobulo Isturiz, ministre de l’éducation et l'un des référents politiques du mouvement révolutionnaire. Je rappelle ce dernier en particulier pour sa participation au rétablissement du fil démocratique lors du coup d'Etat de 2002. Des changements ont donc été nécessaires parmi les ministres : Eduardo Piñate, qui était au ministère du Travail est devenu ministre de l'Education et José Ramón Rivero, qui a suivi la même carrière que les ministres précédents, c'est à dire qu'il vient de la Centrale Socialiste Bolivarienne des Travailleurs, a été nommé ministre du Travail.

 

La violence provoquée sur la frontière avec la Colombie, en particulier dans l'état d'Apure par les groupes illégaux en provenance de ce pays frère, selon les autorités vénézuéliennes, est sous contrôle mais le nombre de militaires vénézuéliens présents sur place a augmenté pendant les opérations.

 

En ce qui concerne les déplacements des Vénézuéliens dans la région, le Gouvernement du Canada a annoncé qu'il recevrait la Conférence Internationale des Donateurs destinée à recueillir des fonds soi-disant pour porter secours à la population migrante. Cette action est organisée par les pays de la région qui reçoivent des migrants vénézuéliens et réclament des fonds pour leur porter secours mais toutes les ressources promises n'y arrivent pas et les fonds réellement reçus sont très peu contrôlés et deviennent un négoce. En effet, à cette logique correspond une augmentation du nombre de migrants vénézuéliens estimés pour chaque pays et la demande de plus de soutiens pour chacun d'eux. Indépendamment de cela, le Gouvernement étasunien prépare unpaquet d'aides par l'intermédiaire de l'USAID, en coordination avec des agents de l'opposition à l'étranger.

 

Pendant ce temps en Colombie, le pays qui prétend recevoir le plus de migrants vénézuéliens avec presque 2 000 000, on rapporte que seuls 500 ont réussi à achever les démarches pour avoir accès au récent Statut de Protection Temporaire pour les Vénézuéliens sur les 15 000 qui les ont commencées. C'est loin de l'objectif prévu pour cette année qui était de 800 000 régularisations. A mon avis, la réalité n'estpas conforme aux déclarations du Gouvernement colombien.

 

Si vous souhaitez commenter ce texte, demander qu’on approfondisse un sujet ou poser tout autre question en rapport avec ce texte, vous pouvez écrire à l’auteur : jesusalbertorondon@gmail.com

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

Jesús A. Rondón

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/05/venezuela-negociations-et-controle-de-la-seconde-vague-de-covid-19.html