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Mexique : Coup d'Etat doux contre AMLO ?

8 Juin 2021, 17:16pm

Publié par Bolivar Infos

NOTE de Bolivar Infos: Article publié avant les élections législatives de dimanche 6 juin.

Nancy Flores, Jordana González, Érika Ramírez

 

La stratégie destinée à affaiblir le Gouvernement de López Obrador, dirigée par des patrons et d'anciens présidents de la République, avance, grâce à la déstabilisation économique, politique et sociale. Des partis politiques d'opposition, des organismes autonomes, des médias, des journalistes, des intellectuels, des organisations financées par l'USAID et la NED y participent aussi ainsi que des fonctionnaires publics dans des domaines stratégiques. Le politologue étasunien Gene Sharp appelle cela « coup d'Etat doux » parce que des Gouvernements ont déjà été renversés ainsi en Amérique Latine, et au Mexique, ses premières phases sont déjà en cours, d'après les chercheurs que nous avons consultés.

 

Première partie. De puissants patrons comme Claudio X González Guajardo, Alejandro Ramírez Magaña, Gustavo de Hoyos, José Antonio Fernández Carbajal, Alejandro Martí, Antonio del Valle Ruiz, Valentín Diez Morodo et les anciens présidents Carlos Salinas de Gortari, Vicente Fox Quesada y Felipe Calderón Hinojosa dirigent une stratégie destinée à affaiblir le Gouvernement d' Andrés Manuel López Obrador par la déstabilisation politique, économique et sociale. Les phases qui sont appliquées ressemblent fort à ce que le politologue étasunien Gene Sharp décrit comme « coup d'Etat doux » et qui a déjà provoqué en Amérique Latine le renversement de Gouvernements progressistes démocratiquement constitués. 

 

A cette offensive se sont joints des partis politiques de plus en plus affaiblis - Révolutionnaire Institutionnel, Action Nationale et de la Révolution Démocratique – ainsi que des organismes autonomes, en particulier l'Institut National Electoral et la Commission Fédérale de Compétence Économique, des médias (y compris la presse internationale), des des journalistes, des intellectuels, des associations financées par l'USAID et la NED, parmi lesquelles se détache Mexicains Contre la Corruption et l'impunité, des organisations de la société civile, des élites universitaires, des syndicats et des fonctionnaires publics de l'actuel Gouvernement fédéral infiltrés dans des domaines stratégiques. 

 

Le coup d'Etat doux est en marche, affirme l'économiste Magdalena Galindo Ledesma, enseignante à l'UNAM et membre du Centre d'Analyse de la Situation Économique, Politique et Sociale de la plus haute école : « En réalité, pratiquement, dès le début du gouvernement de López Obrador, le coup d'Etat doux s'est mis en marche au Mexique. Il faut dire que, surtout au début, c'est la bourgeoisie, fondamentalement, qui s'est mise à l'avant-garde de cette stratégie. »

 

Cela aurait même pu débuter avant que López Obrador prenne possession de sa charge avec ce qu'on appelle « l'Opération Berlín » mise en place par l'intellectuel Enrique Krauze. L'enseignant, ex-directeur de l'Ecole du Renseignement pour la Sécurité Nationale, Jorge Retana Yarto, signale que cette opération avait pour but de l'empêcher d'arriver à la présidence : « Nous pouvons nous attendre à ce que dans la deuxième phase, se développe une stratégie destinée à l'empêcher de renforcer les mesures de changement. Alors, le Gouvernement doit être prêt à faire un contre-coup d'Etat. »

 

Pendant cette période électorale, les partis politiques d'opposition –PRI, PAN y PRD–ont joué un rôle primordial, les mêmes qui, pendant les 2 premières années du Gouvernement obradoriste, « étaient très en retrait de cette stratégie » à cause du « coup si dur, » « dévastateur » que les élections de 2018 avaient représenté pour eux, dit la chercheuse Galindo Ledesma.

 

« Ce n'est qu'à cause des élections qu'ils ont à nouveau joué un rôle primordial. En général, la tactique, en ce moment, est de s'approprier le Congrès pour pouvoir faire obstacle à toutes les décisions du Gouvernement. »

 

L'objectif : affaiblir au maximum un Gouvernement fédéral qui a des programmes éminemment sociaux. Selon Sharp, cette sorte de coup d'Etat emploie des techniques non frontales ni violentes pour déstabiliser et compte 5 phases que nous pouvons résumer ainsi : on commence par ramollir la société grâce au malêtre et au désespoir, discréditer les actions du Gouvernement grâce à la diffusion de messages qui leur sont contraires, d'outrages et de fausses infirmations. Ensuite, on organise des mobilisations de protestation constantes, on utilise des rumeurs pour provoquer des scènes de fausse pénurie et ainsi montrer l'incompétence du Gouvernement et engager des procès injustes contre les gouvernants ? Enfin, vient la fracture des institutions dans laquelle les procédures judiciaires avancent, les médias les soutiennent et le Gouvernement finit par tomber.

 

L'économiste Galindo Ledesma est l'une des enseignantes qui disent qu' au Mexique, une stratégie ayant pour but ultime le renversement du Gouvernement est en marche. Le docteur Patricia Pozos, professeur à la Faculté d'Economie de l'UNAM considère que « oui, un coup d'Etat doux contre le président López Obrador est en train d'être orgnaisé. Nous avons vu que certaines de ses étapes qu'indique Sharp se sont déjà déroulées dans le pays. »

 

Elle ajoute que ceux « qui orchestrent ce coup d'Etat doux sont principalement des patrons. Derrière les partis politiques comme le PAN et le PRI, il y a des patrons car les affaires qu'ils faisaient quand le PAN et le PRI en fait, le PRIAN, étaient au pouvoir ont été affectées. Maintenant, ils sont dans une coalition avec Ie PRD mais la présidence, c'était le PRI et le PAN. Je pense que ce sont ceux qui ont été les plus touchés, c'est pourquoi ils mettent en place cette stratégie de discrédit de MORENA, en ce moment aux élections, pour essayer de déstabiliser le Gouvernement d' Andrés Manuel. »

 

La chercheuse dit que parmi les patrons, on peut identifier « ceux qui sont organisés dans la COPARMEX, dans le Conseil Patronal de Coordination avecClaudio X González Guajardo, Bimbo, Coca-Cola, des banquiers qui sont derrière cette stratégie. »

 

(…)

 

Le docteur en sciences politiques et sociales Mario Alberto Zaragoza Ramírez signale que l'une des caractéristiques du coup d'Etat doux est qu'il se diffuse à partir de ses propres réseaux et sur des sujets principalement issus de l'ordre du jour public et qu'il se différencie du coup d'Etat dur parce que l'Armée accompagne celui-ci dans toutes ses phases et n'intervient pas dans le coup d'Etat doux. Et il ajoute que même si ces coups d'Etat doux ont eu certains succès en Amérique Latine, le Mexique n'en a pas l'expérience. 

 

Les changements faits par AMLO

 

Le 1er décembre López Obrador, élu ( mois plus tôt par plus de 30 000 000 de citoyens, est investi. Pendant ses 2 premières années, dans le domaine politique, il a fait des réformes concernant le loi sur l'électricité, sur le shydrocarbures, sur l'édication, sur la travail, (pour éliminer la sous-traitance) et a engagé une réforme de grande portée concernant le pouvoir judiciaire.

 

Dans le domaine économique, il a mis en place un programme d'austérité qui a diminué, entre autres dépenses somptuaires, les salaires de plusieurs millions des serviteurs publics sauf ceux des organes autonomes et des universités publiques qui se sont protégées pour qu'on ne baisse pas leurs salaires, a enlevé le commerce des médicaments aux firmes pharmaceutiques et aux intermédiaires, a obligé les gros contribuables à payer leurs impôts sous peine d'être traduits devant les tribunaux pour évasion fiscale, a forcé les associations civiles à but non lucratif à déclarer leurs revenus et leurs dépenses devant le SAT et leur a supprimé les subventions qu'elles obtenaient du trésor fédéral.

 

Il a diminué de 80% les dépenses publicitaires officielles qui profitaient principalement aux grands patrons de presse (le budget est passé de 10 000 000 000 à 2 000 000 000 de pesos par an  et il n'a 2éliminé plus engagé de journalistes directement, il a annulé ou restructuré les contrats léonins à Petróleos Mexicanos, à la Commission Fédérale d'Electricité et au système pénitentiaire fédéral. Il a combattu le vol de combustibles, interdit le fracking, les semences transgéniques, et encourage l'interdiction du glyphosate. Il a aussi annulé la construction de l'aéroport à Texcoco et a vendu l'avion présidentiel.

 

Dans le domaine social, il accorde des aides aux classes les plus vulnérables comme la pension universelle pour les vieux et les enfants handicapés, des bourses pour les élèves et les étudiants à tous les niveaux, une aide directe pour les enfants de moins de 5 ans qui allaient auparavant à la garderie, il a mis en plce le programme « en semant la vie » et un programme d'engrais pour les paysans et il a augmenté de 50% le salaire minimum.

 

Les actions actuelles

 

Pour Benito Ramírez Martínez, enseignant à l'université de Guadalajara, il est clair que « nous sommes dans l'étape initiale de la phase 3, c'est à dire dans un mouvement de déstabilisation politique avec des marches, des protestations de citoyens sous des prétextes apparemment justes mais qui n'arrivent pas à motiver le gros de la population. »

 

Et il donne en exemple le sit-in du Front National Anti-AMLO au Zócalo de México. « Ca a été un échec retentissant : le peuple ne l'a pas soutenu et ne le soutiendra pas parce que le malêtre n'est pas celui de la population à faibles revenus (qui forme le gros de notre population). Après cet échec, ils ont changé de stratégie et cherché d'autres formes de lutte politique comme encouragée l'intégration de la coalition politique composée par le PAN, le PRI et le PRD, à celle qu'ils ont appelée « Oui pour le Mexique » à laquelle participe activement Claudio X González Guajardo. »

 

(...)

 

Le docteur en droit Mario Santiago Juárez dit que ce qui se passe au Mexique « ressemble fort à ce qui s'est passé dans des pays latino-américains comme le Brasil avec la destitution de Dilma Rousseff, la Bolivie avec le coup d’État contre Evo Morales, l'Equateur et dans certains pays d'Amérique Centrale. En effet, quand les pays commencent à prendre souverainement des mesures contre les grands patrons, les grandes corporations au niveau international, ceux-ci se défendent et font pression sur l'Etat, évidemment, parce qu'ils touchent à leurs intérêts. »

 

Le professeur chercheur à l'université autonome de Tlaxcala déclare que les entreprises « aiment bien travailler avec les Gouvernements de droite qui ont tendance à favoriser le capital, les grands patrons même pour des questions invraisemblables comme la privatisation des prisons, des services de santé. Maintenant, on cherche à rendre les affaires aux firmes pharmaceutiques qui, à travers des mécanismes corrompus, des contrats léonins contre l'Etat, se livraient à un véritable pillage que nous finissons par tous payer. »

 

Le docteur en philosophie politique José Gandarilla Salgado, chercheur au Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences et Humanités de l'UNAM signale que cette stratégie a été évidente après l'annulation de la construction de l'aéroport de Texcoco. Les groupes qui s'en sont vus affectés – pas les constructeurs mais les spéculateurs sur les terrains proches - « ont opté pour une opposition claire au Gouvernement. Et comme savait qu'ils perdraient dans le domaine législatif et auprès du gouvernement, (celui-ci avait demandé une enquête sur ce méga-projet) ilsont opté pour se tourner vers les aspects juridiques, des recours. (…) Dans le cas des secteurs affectés, grâce à la stratégie des recours, des recours pour presque tout ont fleuri. »

 

Un terme polémique

 

Parler de coup d'Etat doux au Mexique suscite la polémique. En effet, le docteur en linguistique enseignante au collège du Mexique Violeta Vázquez-Rojas dit que c'est problématique à cause de la nature même de ce qu'on définit comme coup d'Etat doux : « Il est très difficile de le différencier de la vie démocratique normale avec plusierus options, avec des critiques du pouvoir politique mais c'est ce qui est drôle. »

 

Elle dit aussi que parmi les positions critiques,il y en a une qui est très sur ses gardes à propos de cette sorte de stratégie et les appelle «coup d'Etat doux. »  Ce sont en général les réseaux partisans de López Obrador et il y en a une autre, pas nécessairement anti- López Obrador qui pense qu'utiliser ce terme est uen façon de faire taire les critiques envers le Gouvernement et que c'est nocif. Mais elle ajoute que si on analyse « les 5 phases dont parle Gene Sharp concernant la formation des coups d'Etat doux, il y a beaucoup d'éléments que nous pouvons reconnaître dans la situation actuelle au Mexique. » 

 

Elle déclare aussi qu'on doit en parler pour que des groupes d'opposants de gauche et des journalistes de bonne foi ne jouent pas le jeu de ceux qui organisent le coup d'Etat doux.

 

Le chercheur Retana Yarto considère, pour sa part, que jusqu'à présent, le Gouvernement de López Obrador ne s'est pas affaibli : « Le Gouvernement est encore très solide, il est très fort, déclare-t-il et il prévient qu'en ce moment, les forces sont concentrées sur l'obtention de la majorité des sièges pour la prochaine législature « parce que dans les expériences de coups d'Etat en Amérique Latine –Honduras en 2009, Paraguay en 2002, Brésil en 2016–,l'un des éléments essentiels est un congrès majoritairement opposé au Gouvernement progressiste. C'est un facteur essentiel parce que cette majorité commence à manoeuvrer , à légiférer contre, elle arrête les initiatives du Président et ensuite, ça passe au Pouvoir Judiciaire. C'est ce qui s'est passé dans les coups d'Etat réussis : de la majorité législative hostile, on passe au Pouvoir Judiciaire et ensuite vient en soutien la campagne très agressive des médias et il y a des mobilisations de droite dans la société. »

 

Pour le docteur Carlos Antonio Aguirre Rojas, la tentative de coup d'Etat doux a déjà échoué. Il dit que même si, au début du mandat de López Obrador, « il y a eu une coordination visible d'un groupe de patrons et surtout peut-être avec le Parti Action Nationale, qui se sont associés avec des enseignants et des travailleurs de la presse et ont essayé de suivre le programme de ce qu'on appelle le coup d'Etat doux, ils ont déjà échoué .» Mais, dans la mesure où cette stratégie a échoué, elle s'est désorganisée et démantelée. « Et ensuite, la pandémie a aiguisé la crise politique au Mexique : maintenant, tous les partis politiques et tous les patrons sont un peu sur uenposition de « sauve qui peut. » En ce qui conserne les patrons, il considèrent qu'ils « essaient juste de faire pression leplus possible sur le Gouvernement, avec assez de succès, évidemment, pour qu'il accélère le retour à la soi-disant normalité. »

 

D'autres chercheurs de gauche, sympathisants du zapatisme comme le docteur en anthropologie Gilberto López y Rivas pensent qu'il n'y pas de stratégie de coup d'Etat doux mais que tout cela fait partie d'une lutte des élites : « Je ne crois pas pertinent de parler de coup d'Etat doux à propos du Mexique parce que les conditions de ceux-ci plus 2 ans de gouvernement de la soi-disant quatrième transformation se sont caractérisées par le fait d'accorder à l'Armée, à la Marine, à la garde Nationale et à tous les acteurs militaires représentés dans le pays une série de concessions et d'avantages dont ils n'avaient jamais rêvé soues les Gouvernements antérieurs. C'est à dire qu'on a chargé les Forces Armées, pendant la pandémie et par décret, d'assurer la sécurité publique jusqu'en 2024. »

 

Et il dit : « Nous pouvons parler de contradictions à l'intérieur de la classe politique mexicaine, y compris dans les partis politiques MORENA, PRD, Action Nationale, Révolutionnaire Institutionnel, c'et à dire dans toute la classe politique qui entre dans ce qui pourrait être la guerre de positions au sujet de plusieurs projets dans lesquels les uns ont perdu et les autres ont gagné et du coup, il y a une grave polarisation dans le domaine politique et médiatique qui pourrait être considérée comme faisant partie de ce que Gene Sharp appelle coup d'Etat doux. Mais pour moi, ce ne sont que les oppositions du groupe au Gouvernement qui a été remplacé – qu'il s'appelle le PRI, le PAN ou le PRD – envers le groupe actuellement au Gouvernement - MORENA et l'entourage du Président de la République. »

 

Il considère que ces martèlements « des intellectuels, de la droite la plus récalcitrante et de la droite cultivée, type Krauze et tout ce qui pourrait être considéré comme cultivée et semi-cultivée parce qu'il ya aussi la droite semi-analphabète dans le camp de ce qu'on appelle les intellectuels. Mais disons que c'est là qu'entrent toutes ces contradictions et dans ces groupes qui n'ont pas perdu : ils ont tous gagné. »

 

Renverser les Gouvernements progressistes

 

Le docteur en sciences politiques de l'université nationale Córdoba (Argentine) Silvina Romero, spécialiste des relations entre mes Etats-Unis et l'Amérique Latine, déclare que « l'opposition de droite tire toujours sur les Gouvernements latino-américains de tendance progressiste ou de gauche : ce n'est jamais une opposition normale ou ce qu'on attend d'une opposition telle que définie conventionnellement en démocratie. Pourquoi ? Parce que ce osnt des démocraties qui ne osnt pas conventionnelles, c'est à dire que les processus progressistes, ce qu'ils envisagent avec leurs lumières, leurs ombres, leur portée et leurs limites, et tout ce que nous pourrions discuter, ce sont des démocraties différentes des démocraties habituelles. »

 

Elle dit que cela arrive avec n'importe quelle droite, même celles qui sont démocratiques. Ces droites deviennent belliqueuses quand les Gouvernements progressistes envisagent des démocraties plus profondes, c'est à dire l'inclusion économique, politique, sociale et culture de la majorité traditionnellement mise à l'écart.

 

Le docteur Silvina Romeron indique que justement, dans ces Gouvernements progressistes, les tensions traditionnelles dans les sociétés s'exacerbent. Dans le cas du Mexique, ont voit que celles-ci « sont très évidentes : des tensions d'une élite qui a amassé traditionnellement politiquement et économiquement sous le néolibéralisme à partir de Salinas de Gortari. Une élite qui va se renouveler aussi bien en ce qui concerne ses affaires qu'en politique. Toujours avec un réseau d'institutions, un réseau familial et social qui lie cette élite mexicaine qui possède, à la différence de celle d'autres pays d'Amérique Latine, une grande portée internationale. »

 

Les principales étapes du coup d'Etat doux : le contrôle de la Chambre des Députés avec la présence de l'INE. Le 19 mars 2021, le Conseil Général de l'Institut National Electoral a fixé de nouvelles règles pour ce qu'il a appelé « éviter la sur-représentation des partis à la Chambre des Députés. » Grâce à cela, ce qu'il cherche en réalité, c'est que MORENA ait la majorité. L'INE « a déterminé le mécanisme d'application de la formule d'obtention des sièges sur le principe de représentation proportionnelle à la Chambre des Députés des partis politiques nationaux sur la base des résultats obtenus le 6 juin prochain, » affirme le Conseil. Ainsi, le soi-disant arbitre montre ce qu'ila toujours été : un joueur de plus dans la compétition électorale en faveur de la droite car tout au long de son histoire, jamais ce problème ne l'a préoccupé. Quelques mois avant que l'INE fixe cette formule pour qu'elle profite aux partis d'opposition, le 20 octobre 2020, des patrons avec à leur tête Gustavo de Hoyos –président de la COPARMEX– et Claudio X González Guajardo ont créé « Oui pour le Mexique » à présent renommé « Va por México, » un parti qui cherche ouvertement à contrôler la Chambre des Députés grâce à une coalition entre partis de droite (PAN) et de centre droite (PRI et PRD). L'alliance entre patrons et partis d'opposition s'est concrétisée le 10 novembre de l'année dernière quand « Oui pour le Mexique » composé par plus de 560 organisations de la société civile, selon ses créateurs, a annoncé soutenir le PAN, le PRI et le PRD, des partis qui ont un ordre du jour commun destiné à contrôler non seulement le budget public de 2022 à 2024 mais aussi à freiner les initiatives du président López Obrador et à stimuler des modifications à la Constitution et aux lois en faveur du secteur patronal.

 

(…)

 

L'aide de la presse internationale : le cas de The Economist. A 10 jours des élections « les plus importantes de l'histoire » du pays, la revue anglaise The Economist non seulement a appelé les Mexicains à voter pour l'alliance « Va por México » mais a incité le gouvernement étasunien à diriger un coup d'Etat au Mexique. Dans son éditorial, elle a écrit : « Les Etats-Unis doivent faire attention : la démocratie au Mexique n'intéressait pas Donald Trump, le président Joe Biden doit montrer clairement que lui, il s'y intéresse. Mais il doit avoir beaucoup de tact : les Mexicains sont allergiques aux pressions de son gigantesque voisin. Cependant, les Etats-Unis ne doivent pas fermer les yeux sur l'autoritarisme discret de son arrière-cour. De la même façon qu'il envoi des vaccins, Biden doit envoyer aussi des avertissements discrets. »

 

Note diplomatique aux Etats-Unis concernant le financement de « Mexicains contre la Corruption. »

 

Le 6 mai dernier, le Mexique a envoyé une note diplomatique aux Etats-Unis pour leur demander de préciser la raison pour laquelle ils financent l’organisation « Mexicains contre la Corruption et l'Impunité, » d'opposition au Gouvernement de López Obrador et présidée jusqu'en 2020 par Claudio X Gomzález Guajardo. Cette organisation a encouragé des dizaines de procès de recours contre les projets et les décisions du Gouvernement comme l'annulation du nouvel aéroport international de Mexico. 

 

A ce jour, il n'a toujours pas reçu de réponse. A ce propos, le président mexicain a déclaré : « Un Gouvernement étranger ne peut remettre de l'argent à des groupes politiques d'un autre pays : notre Constitution l'interdit : on nep eut recevoir d'argent d'un autre pays dans un but politique, c'est une trahison envers la Patrie. » 

 

Pour le président López Obrador, cette sorte de financement, « c'est de l'ingérence, c'est de l'interventionnisme et c'est encourager le putschisme. Et le putschisme aussi, pour le définir en tant que concept, n'a pas nécessairement à voir avec l'utilisation d'armes ou de l'Armée, le putschisme, c'est un mouvement qui est préparé, qui peut être mis en pratique par l'Armée ou des militaires mais les conditions pour mener le coup d'Etat à bien, vont être créées avec le soutien de Gouvernements étrangers, de médias. C'est ce qui s'est passé quand le coup d'Etat contre le président Madero a eu lieu. L'ambassadeur des Etats-Unis, Wilson, est intervenu et la presse mexicaine a créé les conditions et le reste, c'est la Dizaine Tragique qui, en réalité, est la Quinzaine Tragique. 

 

La note diplomatique : « Le ministère des Relations Extérieures, Direction Générale pour l'Amérique du Nord, salue cordialement l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique au Mexique et fait référence au financement de l’organisation « Mexicains contre la Corruption et l'Impunité » par le Gouvernement des Etats-Unis à travers l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International. « Le Gouvernement du Mexique reconnaît comme essentiel le travail de la société civile, de même qu'il la respecte et l'encourage. De plus, nous reconnaissons la lutte contre la corruption comme un élément central qui doit être partagé par différents acteurs comme le secteur patronal, les organisations non gouvernementales, l'académie et les gouvernements. Mais des membres de cette organisation comme Claudio X Gomzález Guajardo ont été explicites dans leur militantisme politique contre le Gouvernement du Mexique. « En particulier, nous dmeandons que cette ambassade confirme si elle a soutenu cette organisation et s'il en est ainsi, nous demandons respectueusement à l'agence en question d'envisager de suspendre le soutien financier qu'elle apporte à l’organisation « Mexicains contre la Corruption et l'Impunité » en vertu du fait que le financement d'acteurs politiques va à l'encontre des relations de respect mutuel et de non intervention propres aux relations entre notre gouvernement et le Gouvernement du président Biden. « Le ministère des Relations Extérieures, Direction Générale pour l'Amérique du Nord profite de l'occasion pour adresser à nouveau à l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique l'expression de sa plus haute et distinguée considération.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/06/04/mexico-empresarios-y-expresidentes-encabezan-golpe-blando-contra-amlo/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/06/mexique-coup-d-etat-doux-contre-amlo.html