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Nicaragua : La nouvelle contra

30 Juin 2021, 17:05pm

Publié par Bolivar Infos

Par Miguel Necoechea

 

Luis Carrión Cruz, ex-commandant de la Révolution et membre de UNAMOS, apocope de la nouvelle organisation née de la dissolution du Mouvement de Rénovation Sandiniste, un petit groupe dissident dirigé par la petite bourgeoisie nicaraguayenne qui a obtenu seulement 6,4% aux élections présidentielles de 2006 (il n'y a plus participé depuis) se trompe en affirmant, dans une interview publiée par Confidencial, le journal de l'exilé volontaire Carlos Fernando Chamorro, que le président du Nicaragua, Daniel Ortega Saavedra, cherche à négocier avec le Gouvernement du président des Etats-Unis, Joe Biden, la libération des « otages enlevés par le régime » (les 13 délinquants) en échange de la levée des sanctions économiques contre le Nicaragua par les Etats-Unis.

 

Carrión, délibérément, oublie la véritable raison pour laquelle l'Assemblée Nationale du Nicaragua a approuvé à la majorité et promulgué le 21 décembre 2020, la loi de défense des droits du peuple à l'indépendance, à la souveraineté et à l'autodétermination pour la paix, connue sous le nom de loi 1055, dont l'application a conduit et conduira en prison ceux qui la violent comme dans n'importe quel pays du monde.

 

La 1055 est la réponse à la loi d'application de conditions aux investissements au Nicaragua, (NICA ACT), promulguée en avril 2017, dont Ileana Ross-Lehtinen, représentante de la Floride au Congrès des Etats-Unis et principale promotrice de cette loi agressive et interventionniste, a affirmé qu'elle serait un puissant outil qui mettrait fin aux atrocités qui se produisent au Nicaragua et renverserait sa trajectoire actuelle.

 

Cet « outil, » Washington l'utilise pour bloquer les prêts que le Gouvernement du Nicaragua demande aux entités financières multilatérales. Cette loi, concoctée par le champion de la démocratie dans le style étasunien, s'est traduite par des sanctions économiques, des sanctions pour violation des droits de l'Homme du point de vue impérialiste (Guantánamo, entre autres aberrations, ne compte pas) et des actes de corruption, selon l'éthique des politiciens étasuniens qui sont la personnification de la pourriture.

 

2 ans seulement après l'entrée en vigueur de cette loi, avec les millions de $ remis à la nouvelle contre nicaraguayenne, essentiellement par l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) et la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED), on a tenté, le 18 avril 2018, de renverser le président de la république élu démocratiquement dans les urnes en 2016.

 

Aujourd'hui, les pré-candidats à la présidence qui se font passer pour des victimes descendent dans l'arène alors qu'il reste encore 6 mois avant les élections. Puisque les agents de l'ambassade des Etats-Unis à Managua n'ont pas réussi à investir un candidat unique de la nouvelle contra, ceux qui souhaitent l'être se sont lancés dès à présent pour créer une fissure politique.

 

Mais ces politicards sans parti redeviennent des délinquants en violant la loi 1055, qui est très laire : « Les Nicaraguayens qui dirigent ou financent un coup d'Etat (…) qui incitent à l'ingérence étrangère (…) qui demandent des interventions militaires, s’organisent avec un financement de puissances étrangères pour exécuter des actes de terrorisme et de déstabilisation, qui proposent et gèrent des blocs économiques, commerciaux et des opérations financières contre le pays et ses institutions (…) seront considérés comme des « traîtres envers la Patrie » et en conséquence, ne pourront être candidats à des charges d'élus du peuple, sans préjudice des actions pénales établies dans le Code Pénal de la République du Nicaragua qu'ils encourent. »

 

Si tous ces pré-candidats, ex-dirigeants sandinistes et gérants d'ONG ne sont pas d'accord avec cette loi, l'Assemblée Nationale est là pour livrer la bataille politique pour son abrogation. Mais comme ils n'ont pas de force politique à l'Assemblée (ni en dehors), ces délinquants se proclament « sinistrés du régime dictatorial d'Ortega. » 

 

Les vieux de cette nouvelle contra ont la mémoire très courte. Ils ne se souviennent pas des multiples invasions yankees, même de celle des années 80. Ils demandent à cor et à cris que les Yankees reviennent et « chassent Ortega » en sachant que quand les marins (aujourd'hui Navy Seals) ils envahissent, ils ne s'en vont plus (Irak, Afghanistan), ils restent pour imposer un gouvernement, une armée et une police chargés d'instaurer le capitalisme sauvage dans cette zone.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/06/29/nicaragua-la-nueva-contra/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/06/nicaragua-la-nouvelle-contra.html